[Plan Néron] Peurs élémentaires [Surion, Tyrone] [TERMINE]

- Uffff...Oh.pu.tain.

Sur sa joue, la main froide lui glace la peau mais soulage la douleur en attendant que les antalgiques fassent leur effet. Ca, ce sont les risques du métier. On ne peut pas vraiment prétendre se battre au Walhala sans prendre un ou deux coups dans l'histoire. Ce soir n'ayant pas fait exception, la confrériste est partie se déchaîner au centre de l'arène et bien entendu, elle n'a pu éviter d'en sortir totalement indemne. Seule satisfaction face au bleu impressionnant qui s'étale désormais sur sa pommette et grande partie de sa joue, elle a fini par envoyer son adversaire au tapis et gagné son combat. Et non, elle n'a pas vraiment été tendre.

Pour l'instant, elle garde les yeux fermés, attendant que la première sensation de froid passe et qu'elle finisse par s'y habituer. Pour un peu, elle aimerait posséder le pouvoir de son compagnon, ne pas ressentir la douleur et résister à ces températures sibériennes. Ampère, elle, est une fille du sud, relativement peu habituée au froid. Et définitivement, elle déteste la douleur.

Et puis finalement elle s'écarte, séparant la main de Surion de sa joue, et sourit douloureusement:

- Merci.

Et hop, elle attrape son verre et vide d'un seul coup la moitié de son contenu. L'alcool fort lui brûle la gorge, lui arrache les tripes, mais cela lui fait du bien. Alcool, médicaments, violence...le quotidien d'une fille un peu différente des autres. Mais malgré tout, la demoiselle passe une bonne soirée. Moto, combat dans l'arène et finalement un simple moment de détente autour d'un verre avec un homme qu'elle apprécie. Après leur première rencontre un peu mouvementée, elle a eu le temps de le revoir et de lui reparler, cette fois-ci au calme. Et de montrer le côté aimable et tranquille de sa personnalité. Il faut dire aussi, leurs goûts communs ont aidé à ce rapprochement. Ce soir donc, au menu, pas d'engueulade massive ni de guerre stupide, les deux profitent juste de la soirée en parlant de mécanique et de bolides, en commentant les derniers combats et les classements, entre deux rigolades.

Mais soudain, une forte détonation. Des cris. Des alarmes qui s'activent bruyamment. Coupée en plein milieu de sa phrase, l'argentine tourne la tête vers la sortie. D'abord incrédules, certains clients commencent à se lever, sans doute avec l'intention d'aller voir ce qu'il se passe. Et puis brusquement, une voix s'élève, et vocifère:

- ANTI MUTANTS!

L'avertissement est tombé et provoque une réaction générale et immédiate dans le bar. Tout le monde se lève. Le premier réflexe d'Ampère est d'enfiler ses gants de combat, puis de se tourner vers son collègue.

- On va voir.

Lorsqu'elle franchit le seuil, c'est pour se retrouver face à un décor presque apocalyptique. Autour d'elle, les flammes s'élèvent, l'odeur du sang et du brûlé se répand, et cela a vraiment l'air sérieux...Sur sa droite, deux cadavres, chacun a apparemment reçu une balle en pleine poitrine. Et puis la fumée qui envahit la rue...A vrai dire, elle n'y voit pas grand chose, juste de vagues silhouettes qu'elle ne parvient pas à identifier. Rapidement, elle porte la main à sa poitrine et sort de sous sa veste son Desert Eagle. Avant de se retourner vers Surion qui la suit.

- On reste ensemble. Pas de conneries, vu?

Ce qu'elle veut dire par là, c'est qu'il ne s'agit pas de foncer tête première dans la bataille...le meilleur moyen pour se prendre une balle perdue. D'un signe de tête, elle indique un côté de la rue et le trottoir qui mène à un carrefour, et lui fait signe de la suivre. Alors qu'elle avance, elle attrape son portable de sa main libre et compose rapidement un message pour la Confrérie. Renforts.

Et un avantage de plus au pouvoir de Peter. Alors que la rue semble envahie par les flammes et que l'atmosphère devient de plus en plus lourde et irrespirable, les voilà partiellement protégés de la chaleur et d'éventuelles brûlures. Les yeux plissés, Ampère tente de distinguer quelque chose...Le doigt sur la gâchette la titille mais elle ne peut se permettre de tirer sans être sûre, au risque de tuer un mutant innocent. Lorsque une rafale de tirs se fait entendre, Louise n'hésite pas et plonge à terre, en entraînant Peter avec elle. S'égratigne la main au passage, et lâche une flopée de jurons. Cachés derrière le capot d'une voiture, les deux attendent que la salve passe. Puis la verte se glisse le long du métal froid, se traîne sur le sol, et finalement se penche en tentant d'apercevoir quelque chose. Au loin, des silhouettes se dessinent. Trop grandes, elles semblent marcher avec discipline...Un commando, lui souffle son esprit. Elle tourne la tête vers Surion et croise brièvement son regard, pour s'apercevoir qu'il a également compris.

Dans les yeux de la mutante, ce n'est pas de la panique qui passe, mais tout de même une lueur d'inquiétude et de peur. Sa respiration s'accélère, le sang bat méchamment contre ses tempes. Sa poigne, autour de l'arme, se fait plus forte. Non, Ampère n'est pas la dernière à se jeter dans la bataille mais elle n'a rien d'une suicidaire non plus. Mieux vaut être un lâche en vie qu'un courageux macchabée. Et si elle ne risque pas sa vie, elle n'est pas prête à tolérer que son collègue ne suive pas son exemple. De un, parce qu'elle l'apprécie, et de deux, parce qu'en tant que supérieure hiérarchique, elle se doit de ramener ses troupes en vie en même temps que sa propre personne...Et pour l'instant, ça a l'air plutôt mal barré, vu le chaos qu'il règne. Ils ignorent encore tout de leurs ennemis. Qui? Combien? Pour l'instant, la verte n'est sûre que de deux choses : ils ont l'air lourdement armés et ils viennent pour tuer.

- Ok, si t'as une idée, j'suis preneuse!, lance-t-elle à Surion.

Et puis soudain, quelques chose attire son attention. A quelques mètres, une silhouette se matérialise là où une seconde plus tôt, il n'y avait que du vide. Instinctivement, Ampère focalise son esprit sur la batterie de la voiture, prête à en faire jaillir l'électricité, et pointe son automatique sur le nouvel arrivant. Pur réflexe...et puis l'information parvient à sa petite cervelle. Un mutant. C'est un mutant, aucun homme ne peut apparaître ainsi. Et ce téléporteur est donc un possible allié. Intriguée, Louise le dévisage...Drôle de bonhomme en réalité. Sous sa capuche, elle peine à distinguer ses traits. Et la cape? Elle fronce les sourcils, mitigée face à cette façon de s'habiller un peu rétro, mais finalement préfère ne pas y porter d'attention. Certaines choses sont un peu plus importantes à cet instant précis.

- EH TOI... Il tourne vaguement la tête. Ouais toi D'Artagnan! Viens te mettre à couvert. Tu veux te faire tuer ou quoi bordel...?

Elle n'en a pas pour autant détourné complètement son arme. Après tout, on est jamais sûr de rien, ni de personne...

Matthew scruta une nouvelle fois le champ de bataille avec ses jumelles. C'était au moins la trentième fois depuis le début de l'opération. Les templiers purificateurs étaient en pleine mission, luttant contre les forces du mal. Cependant leur mission ne devait pas s'éterniser trop longtemps malgré son indéniable nécessité. Les pouvoirs séculiers corrompus n'hésiteraient pas une seul seconde à appréhender les gardiens de la vrai foi. C'était donc pour ça que les purificateurs avaient disposés quelques vigiles. Ils devaient permettre au groupe constitué d'environ 50 Purificateurs de quitter les lieux dès que les forces de police interviendraient en masse. Mais il y avait une autre raison à la présence de guetteur à différents points stratégiques. Matthew lui, était installé sur un immeuble sur élevé hors de mutant town. Il avait une vue dégagé sur plusieurs des rues, ce qui lui permettait de guider les membres des purificateurs qui se trouvaient actuellement en train de remplir leur sainte mission.

Alors qu'il allait reporté son attention sur les routes qui menaient vers le quartier des monstres plutôt que sur le quartier lui même, quand une scène retint son attention. Un groupe de purificateur venait de se faire abattre par des monstres. Certes, ces hommes étaient prêt à défendre la cause, à donner leur vie pour elle. Mais ça ne changeait rien à ce qui venait de se passer. Des monstres sans âmes avaient arrachés la vie à deux pères de familles, des âmes pures que le seigneur devait déjà avoir accueillit. Matthew saisit abandonna ses lunettes et épaula son fusil sniper. Il maîtrisait l'usage de l'arme quasiment à la perfection. Il avait servit dans l'armée américaine en tant que sniper une demi douzaine d'année. Il épaula, prit le temps de viser la silhouette noire qui avait abattu au corps à corps ses hommes... Et au moment d'ouvrir de le feu, ripa légèrement , surpris par l'explosion de l'immeuble juste derrière la position ou se trouvaient les trois mutants. Il était sur d'avoir touché le monstre, mais par certain de l'avoir abattu. Il n'avait aucun moyen de vérifier : sous la chaleur l'immeuble s'était effondré sur la rue et la poussière brouillait le champs de vision. Les monstres ne devaient pas avoir survécu. Matthew déposa son arme puis reprit sa surveillance.

HRP : Tyrone tu es touché. A toi de déterminer dans quel mesure. Pour le reste, à vous de voir comment vous gérés l'effondrement de l'immeuble. Matthew n'a plus de raison d'intervenir dans le rp. Autre point : vu la distance, les flammes et autre, il est inutile de dire que repérer un sniper embusqué serrait incohérent.

Heureusement qu'elle lui a dit de se mettre à couvert...Comme tous les hommes, ça sort par une oreille et ça ressort par l'autre, il suffit de dire quelque chose pour qu'ils s'empressent évidemment de faire le contraire. Alors que leurs ennemis se rapprochent, le voilà qui disparaît pour aller se téléporter directement près du groupe. Toujours cachée derrière la voiture, Ampère fronce les sourcils. Entre être courageux ou être suicidaire et totalement dingue, il n'y a qu'un pas. La jeune femme lève un sourcil, échange un regard avec Surion...Ce type, même s'il semble'être de leur côté, parait bien trop bizarre pour qu'on puisse se fier à lui...Autant dire qu'elle ne compte pas le suivre. De toute façon, il n'a pas l'air d'en avoir besoin. Avec un petit tour de passe passe très impressionnant, l'homme encapuchonné parvient à mettre plusieurs hommes du commando lourdement armé au tapis en quelques secondes.

- Okay...lâche Ampère, impressionnée, presque incrédule.

Instinctivement, elle lève son flingue. Maintenant que l'homme lui montre la position des commandos, elle peut mieux se focaliser. Elle n'hésite plus et tire. Deux cibles, deux tirs mortels précis, les voilà qui s'affalent et s'écrasent contre le bitume. L'inconnu se retourne alors vers eux.

«Merci... pour les...!»

Le reste de la phrase, Ampère ne l'entend pas. Les mots sont soudain couverts par le bruit de l'explosion juste derrière, véritable cataclysme qui fait s'effondrer partie de l'immeuble directement sur eux. Le souffle de l'explosion projette violemment Ampère à terre et arrache l'arme de ses mains. Elle hurle, tente de se protéger tant bien que mal mais cela ne sert pas vraiment à grand chose...Elle ne voit même pas ce qui arrive à Peter, elle n'est pas non plus consciente que l'inconnu vient d'être touché. Autour d'elle, des blocs entiers de béton se détachent et l'ensevelissent...Louise est littéralement écrasée alors que les morceaux de pierre lui tombent dessus, et à la merci de dizaines de petits projectiles qui écorchent douloureusement sa peau. Paralysée par la peur et la douleur, elle ne peut rien faire d'autre que subir, et c'est à ce moment-là, alors que l'adrénaline et la panique s'emparent d'elle, que son cerveau réagit. Inconsciemment, son esprit s'accroche aux sources d'électricité les plus proches. La voiture, le lampadaire...Dans son calvaire, curieusement, elle les ressent, et son corps se met soudain à réagir en conséquence. Des étincelles d'électricité commencent à apparaître sur sa peau...Au début, elles sont seulement sur ses mains et s'échappent au niveau de ses poignets, mais peu à peu elles s'étendent à l'ensemble de son corps et gagnent en intensité...Bien plus que son corps n'a jamais pu supporté. Et la souffrance devient intenable. Ampère ouvre la bouche pour crier et avale aussitôt toute la poussière autour d'elle. Elle tousse, suffoque, elle sent également la chaleur des flammes qui l'entourent, et panique encore plus.

Dans un sursaut de survie, son cerveau lance un dernier ordre. Un violent spasme parcourt son corps et relâche alors le trop plein d'électricité que son corps vient soudain de générer. Immédiatement, les éclairs s'échappent d'elle dans un cocktail explosif et rendent un large périmètre autour d'elle particulièrement...électrique...

Pour Louise, c'en est trop. Terrassée par la douleur, elle a déjà perdu conscience...

Alors que les ténèbres l'envahissent, Louise flotte sur une mer d'ombres où elle se laisse aller sans retenue. Ballottée, entraînée, comme dans un cauchemar, elle ne peut rien faire d'autre que subir. Autour d'elle, le monde suit son cours mais elle en est totalement inconsciente. Elle ne sent plus rien, ni les flammes qui lèchent sa peau, ni le froid contrastant qui envahit l'atmosphère, ni les mains de Surion qui l'agrippent soudain pour la sortir de cet enfer. Encore moins des dernières étincelles qui s'agitent sur son corps, restes du choc qui vient de la mettre à mal.

Et puis peu à peu, son esprit refait surface. Lentement, la confrériste ouvre les yeux et inévitablement réveille la douleur. Sa vision est floue, tout son corps lui fait affreusement mal, comme si l'on avait tordu et retordu l'ensemble de ses muscles sans retenue. Elle ouvre la bouche pour respirer, mais cela lui brûle la gorge, et la voilà qui tousse pour se débarrasser de toute la poussière qu’elle vient d’avaler. Puis elle prend vaguement conscience que quelqu'un est penchée sur elle...Elle fronce les sourcils, cligne des yeux pour retrouver une vision normale et finit par distinguer une silhouette familière.

- P...Peter... Moment d'incompréhension totale. Kesskilssépassé..., bredouille-t-elle.

Elle vient de se rendre compte qu'elle est étendue sur le sol et ne comprend pas du tout ce qu'il s'est passé. Aussitôt, ses yeux se perdent dans les alentours et elle contemple l'étendue des dégâts autour d'elle. Okay...Réfléchis, réfléchis. Au prix d’un effort terrible, elle parvient à se concentrer. Peu à peu, les souvenirs commencent à affluer dans son esprit. Elle se rappelle du Walhala, du bar dans lequel elle prenait un verre avec Surion, des tirs et des explosions qui les ont attirés à l'extérieur, du danger et de la mort à chaque coin de rue. De l’attaque. Le reste est encore incertain et sombre, mais vu son état, pas sûr que savoir lui plaise. Lentement, elle se redresse en s'accrochant à son sauveur, s’agrippe à sa veste tant bien que mal,…et s'aperçoit soudain que quelque chose cloche.

Fébrilement, elle se redresse et retire son gant droit. Observe, incrédule, sa main, où des serpents bleutés se tortillent encore sur sa paume. Hein...Pourtant, elle ne contrôle rien, comme lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente. Et elle peine à expliquer ce qu’il se passe.

- Tu...devrais t'éloigner...souffle-t-elle.

L'homme résiste à la douleur, d'accord, mais pas sûr qu'il puisse résister à un trop haut voltage si jamais elle en venait à perdre complètement le contrôle. Pour l'instant, le phénomène inexpliqué tend à s'estomper mais au cas où, il vaut mieux ne pas prendre de risques. Doucement, elle porte la main à ses lèvres, et touche un liquide poisseux. Du sang. La mémoire finit de lui revenir. Ils ont attaqué ce commando, elle en a abattu deux d'entre eux pendant que cet inconnu...

Tiens, ce type, où est-il d'ailleurs? Elle tourne la tête, jette des regards à droite à gauche, mais ne voit rien.

- Où est...heu...

Vide intersidéral. En fait, il s'est peut-être présenté mais Ampère, elle, a déjà oublié son nom.