Paris : Le passé, le présent et le futur [PV Ilianna]

- Un rafraichissement, monsieur ? *

Le français était parfait, l'hôtesse devait être française elle-même, impossible autrement. ce qui fit sourire légèrement Daniel. Elle ressemblait à ces clichés sur les hôtesses de l'air : élancée, mince, grande et..blonde. Ca faisait pas mal de temps qu'il ne s'était pas retrouvé dans son environnement naturel. Paris était en approche, le temps semblait radieux. Cela le réjouissait, faire découvrir cette ville à Ilianna sous un soleil resplendissant, c'était le plus beau des cadeaux à lui faire !

- Volontiers! donnez nous donc deux Perrier, merci *!

Ily dormait contre son épaule depuis maintenant une heure. Elle l'avait assommé de questions durant tout le vol et Daniel avait bien eu du mal à ne pas y répondre. Alors que l'Hôtesse officiait, une voix annonça dans le haut parleur que l'on survolait la ville. Doucement, il réveilla la jeune fille en lui murmurant dans l'oreille tout en lui caressant la joue.

Mon ange, il est temps de t'éveiller, j'ai des choses à te montrer...si tu regardes par le hublot, tu y verras notre lieu de destination et si tu as soif, j'ai une étrange boisson pour toi...typiquement français.



* En Français.

Dieu que le trajet avait été long. Si tôt arrivé a l'aéroport Ilianna avait suivit bien gentiment Daniel, n'étant pas a l'aise dans les halls avec tout ces gens. Elle se serait perdue sans lui et pour éviter la chose elle était resté accroché a son bras, regardant partout, curieuse et en alerte du moindre son ou chose que l'on faisait a côté d'elle. C'était grand un aéroport, elle aurait pas cru aussi grand. L'embarquement se fit sans soucis et Ilianna se sentit soudain terriblement en stress. Avec tout ce qu'on entends a la télé sur les avions qui s'écrasent.. y avait de quoi.

Elle ne put s'empêcher de tenir la main de Daniel serrée dans la sienne au moment du décollage mais elle la retira bien vite en se rendant compte de son geste. Elle passa le reste du temps a assomer Daniel de questions mais rien a faire il ne desserrait pas les lèvres. Elle finirait bien par l'avoir! Et puis avant même de s'en rendre compte... elle s'endormie. Sa tête contre l'épaule de Daniel, elle ne vit plus le temps passer, il n'y avait pas meilleur moyen de voyager!

Elle fut réveillé par la voix de Daniel et ses caresses, séveillant d'un sommeil sans rêves. Elle se frotta péniblement les yeux avant de sourire doucement a Daniel s'étirant un peu pour finallement suivre son conseil en regardant par le hublot de l'avion qui était a côté d'elle. La ville était en bas et c'est fou ce que ca pouvait être grand. La bouche entrouverte elle laissa échapper une longue exclamation.

"Hoooo... c'est tout ca Paris? ... C'est... grand!"

Fit-elle en souriant a Daniel, encore plus pressée maintenant d'aller visiter cette ville en sa compagnie... et qui sait peut être trouver un moment adéquate pour lui dire ce qu'elle devait lui dire.

"Une boisson française? Ho oui, je veux gouter!"

Fit-elle en se tournant vers lui, attendant de voir l'étrange boisson alors que l'avion commencait a amorcer sa descente.

Daniel lui sourit. Son émerveillement faisait plaisir à voir. il lui tendit le verre de boisson gazeuse et prodigua quelques commentaires sur des monuments que l'on pouvait voir de haut. Il lui expliqua que de toute façon, elle aurait tout le loisir de les voir en vrai lorsqu'ils auraient enfin pris possession des lieux.

Le moment de l'atterrissage fut un peu plus pénible. Daniel détestait cela, c'est lui qui cette fois se crispa légèrement et lorsque le choc se fit sentir il manifesta sa nervosité en triturant sa montre. Ily semblait stressée aussi, c'est pourquoi il ne laissa rien voir de son trouble et pris la main de la jeune fille dans la sienne tout du long.

Il y avait foule ce jour là ! Daniel cependant était habitué à se fondre dans la masse. C'était presque rassurant pour lui de plonger dans la multitude pour devenir totalement invisible. Un peu comme une seconde nature en fait ! Il remarqua rapidement qu'Ilianna était dérouté par tant de mouvements c'est pourquoi alors qu'ils se dirigeaient vers le service de récupération des bagages il s'arrêta brusquement et se tourna vers elle. Sans gène aucune par rapport à la foule qui se pressait autour d'eux, il la prit dans ses bras et murmura

Ne stresse pas, tout ira bien...je voulais juste te dire que je suis vraiment heureux que tu sois là avec moi. C'est plus beau qu'un rêve.

Il desserra son éteinte lui adressant le plus beau sourire qu'il puisse faire, presque celui d'un enfant, puis il lui tendit la main en murmurant encore.


Viens, si je te tiens, je suis sur de ne pas te perdre, mon bel ange ! Encore deux ou trois tracasseries et nous serons sorti de cette fourmilière.







Sous des Raybann foncées, deux yeux froids observaient la scène à distance. Une fois que Daniel eut pris la main d'Ilianna, l'individu esquissa un demi sourire et chercha dans sa poche. Il en sortit en téléphone portable et pianota rapidement un numéro.


Relaie de Zeta, j'écoute.

Agent C au rapport..contact visuel avec l'Alpha..je répète, informations validées, contact visuel avec l'Alpha...c'est donc un code A.

.... un code A ? nécessite de confirmation...

Confirmation : code A.

.... nous prévenons immédiatement Zeta, suivez la procédure du code A...faits notables ?

Alpha est accompagné..

.... venant d'Alpha, c'est étonnant...soit..faites des photos et transmettez pour identification. Contact dans 2 heures suivant le protocole Code A.

Bien reçu.

C'était beau de voir la ville d'en haut, vraiment beau. Ca donnait encore plus envie a la jeune fille de visiter Paris. Elle avait écouté avec attention les indications de Daniel sur les monuments qu'elle voyait, parfois elle en pointait d'autre du doigt en demandant ce que c'était. Elle souriait de plus en plus a l'approche de l'atterrissage et elle avait même appréciée la boisson pétillante qu'il lui avait fait gouter. Ca piquait beaucoup mais c'était rafraichissant. Au moment de l'atterrissage se fut Daniel cette fois ci qui lui prit la main. Ilianna n'y émit aucuns commentaires si ce n'est intérieurement elle était folle de joie, elle ne laissait rien paraitre de l'extérieure et serrait doucement la main de Daniel en souriant.

Ils arrivèrent a l'aéroport et Ilianna, qui n'aimait déjà pas beaucoup les mouvements de foules, fut prise de court. Du monde partout! De toutes nationnalités! C'était impressionnant mais pas du tout rassurant tout ça. Se mordant nerveusement la lèvre elle jetait des regards inquiets en toutes directions jusqu'a sentir les bras de Daniel se resserrer contre sa taille. Elle sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine et elle sourit doucement, passant elle aussi ses bras autour de lui, fermant les yeux. Elle aimait qu'il la prenne dans ses bras, plus rien n'avait d'importance quand Daniel faisait ça.

Elle quitta ses bras a regrets et glissa sa main dans la sienne en hochant la tête, signe que ça irait maintenant. Elle le suivit dans les formalités habituelles de l'aéroport, récupéra sa valise avant de pouvoir enfin quitter l'aéroport. Dehors, le soleil l'ébloui un peu, révélant ses yeux émeraudes. Elle sourit de nouveau en passant une main dans ses longs cheveux qu'un coup de vent avait décoiffé avant de regarder Daniel.

"On a de la chance il fait beau!"

Fit-elle en regardant autour d'elle, croisant le regard d'un jeune homme qui lui adressa un clin d'oeil. Etonnée, elle rougit immédiatement en se collant un peu plus a Daniel. Les français étaient donc vraiment comme le dit la réputation : charmeurs et drageurs... Il faudrait se méfier, on ne sait jamais. Et puis sans Daniel ici elle serait vraiment perdu. Ne parlant pas un mot de la langue et ne connaissant absolument pas Paris elle ne saurait pas quoi faire pour s'en sortir.

"Où allons nous?"

Demanda-t-elle pour cacher son trouble, affichant un sourire serein.

Le clin d'oeil ne lui avait pas échappé, Daniel s'en amusa et chercha un visage dans la foule de ceux qui attendaient des passagers. Cherchant son homme il glissa à l'oreille de la jeune fille.

Méfies toi, Ily, ce qu'on dit sur les Français est tout à fait vrai, mais il y a pire..les françaises ! Crois moi, lorsqu'elles vous accrochent le cœur, il est impossible de les y en déloger !

Il trouva ce qu'il cherchait, un inconnu bedonnant et totalement commun tenant le carton "Mister Galiffrey". Il s'approcha de lui tout en tenant la jeune fille par la main. Il lui parla un instant , des phrases sans sens, sans doute un étrange code. L'individu acquiesça et lui remit des clés, Daniel en échange lui remit une enveloppe remplis d'euro, puis sans lui jeter un regard, il se tourna vers Ilianna et lui décrocha un clin d'œil. Ils se dirigèrent alors vers le parking souterrain où pendant une dizaine de minutes, Daniel sembla chercher quelques choses. Il s'immobilisa enfin devant une voiture de sport, Une Porche de couleur Noire, modèle assez ancien. Ses yeux semblaient briller de l'éclat du souvenir lorsqu'il fit courir sa main sur la carrosserie, tant d'années déjà... Il finit par ouvrir la portière passager une fois les bagages rangés en déclarant la voix soudain plus jeune.

Le carrosse de sa Majesté est avancé ! En route !







LONDRES .CONFÉRENCE SUR LE POLE INNOVATION DE L'INDUSTRIE TIMMERS

Liz vient de terminer son discours aux actionnaires, elle est épuisée, il faudra songer à déléguer ce genre de tache à l'avenir.
Son esprit est déjà ailleurs, rivé sur son portable avec ce simple message "code A". Elle n'ose y croire. A l'aube de ses 44 ans ! Enfin un mouvement ! il aurait finit par resurgir. Depassant son domestique, elle clame que personne ne doit la déranger. Elle entre enfin dans son espace et s'absorbe une minute sur la vue surplombant la City avant de reporter son attention sur l'homme en costume sombre lové dans un fauteuil faisant face à son bureau.

Liz : Code A....je n'ose pas le croire...dire que j'ai failli ne pas le voir.


L'homme : Les médecins sont toujours aussi pessimistes ?

4 ou 5 mois...pas plus....mais ce n'est pas le sujet. Le protocole suit son court ?

On suit vos ordres, Zeta..même si...

Même si quoi, Jarvis ?

Pensez vous que c'est la bonne méthode ? Pourquoi ne pas l'aborder normalement ?

Un homme qui a passé des année à s'échiner à disparaitre aux yeux de tous...pensez vous qu'il se montre docile, ramené en pleine lumière ??

Mais c'est quand même vot..

C'est une pièce ...rien d'autre. Il n'est utile que pour nous permettre de résoudre un problème. Daniel Bourdieux ne sert qu'à ca, est-ce clair ?

C'est vous qui payez my Lady...Je sais que seul Gamma compte à vos yeux...au fait, il se fait appeler Hopes à présent..

Hopes ? ...amusant ! ...on m'a dit qu'il n'était pas seul ?

(présentant une photo) Ilianna Sil'Han...jeune mutante de l'Institut Xavier à New York.

Mutante ? Son pouvoir ? analogue à Daniel ?

Non communiqué...le système informatique de l'Institut Xavier est complexe à pirater

Leur relation ?

Proches..sans doute intime.

Voyez vous ca.....on ne s'ennuie pas à New York à ce que je vois...dire qu'il était là bas tout ce temps...pourquoi je vous paye..franchement !...enfin bon, le protocole est en route. Je suppose que je n'échapperai pas à un voyage à Paris ?

Ca me parait inévitable, si vous voulez récupérer l'Alpha..Ah pendant que j'y pense, Jenny a encore fait des siennes...elle.



Qui ?

et bien Jenny votre..votre fi.

Monsieur Jarvis, je vous demande pardon ?

erf...ok...Epsilon a fait des siennes. Elle a foutu le feu à son établissement.

Tant qu'elle ne développe pas ce gène intéressant, ce qu'elle devient ne me concerne pas...voyez avec son tuteur

................

Autre chose ?

Non..

Disposez alors et tenez moi informée heure par heure...

Une fois seule, Liz tourna son fauteuil pour regarder la ville par à travers les panneaux vitres. De son vivant ! Son rêve allait peut-être se réaliser de son vivant ! En tout cas elle ferait tout pour, même si pour celà il fallait trainer l'Alpha par les cheveux jusqu'ici.

Ilianna esquissa un léger sourire aux paroles de Daniel. Est-ce qu'il avait eu une française dans sa vie? Oui sans doutes... et si c'était le cas, comme il venait de le faire remarquer, elle devait encore y avoir sa place. Inconsciemment elle soupira longuement, les yeux rivés sur le sol, fixant un point immaginaire. Bella avait eu tord, elle n'avait pas plus de courage ici qu'a New York. Et pire que ca elle se demandait bien ce qu'elle était venue faire ici, a part se torturer le coeur elle n'avait rien d'autre a espérer de lui. Il fallait voir les choses en face... elle était a l'aube de ses 23 ans, la fleur de l'âge, elle ne connaissait que peu de choses de la vie et la plupart du temps son innocence et sa naïveté en énervaient plus d'un. Daniel avait déjà beaucoup vécu, il connaissait énormément de choses et il avait du en voir passer pas mal des petites gamines ingénue dans son genre.

Elle se mordit la lèvre en fermant un instant les yeux. Ce n'était pas bon de penser de cette manière mais elle ne pouvait pas s'en empécher, c'était plus fort qu'elle. Elle avait peur... et elle ne pouvait pas aller contre, même si elle savait Daniel a ses côtés pour le moment. Pour combien de temps...? Quand elle rouvrit les yeux se fut pour voir le sourire radieux de Daniel qui venait de parler avec un homme inconnu. Elle ne chercha pas a en savoir davantage. Daniel était un homme de secret, ce ne serait pas courtois de lui demander de les faire partager. Surtout qu'elle n'était rien pour lui, pas de quoi lui confier des secrets.

Haaaa le doute. Sans doute le venin le plus destructeur qui puisse exister dans l'esprit des mortels. Ilianna suivit Daniel sans émettre de protestations et arriva enfin au parking. Là, Daniel semblait chercher quelque chose, oui mais quoi? Ilianna ne disait rien, n'était déjà pas très bavarde de nature. Finallement il s'arrêta sur une voiture, noire, modèle sport mais pas de première jeunesse. Néanmoins elle était belle, même si Ili n'était pas très calée mécanique. Elle le regarda ranger sa valise pour finallement ouvrir sa portière. Elle sourit de plus belle, apaisée de ses mauvaises pensées avant de s'assoir.

"C'est ta voiture? Elle est magnifique... "

Fit-elle en attendant qu'il ne vienne s'assoir du côté conducteur.

"Et où est-ce que tu m'emmènes?"

Daniel fit pianoter ses mains sur le cuir du volant. Ah cette sensation ! incroyable après tant d'années. Ses yeux brillaient d'un éclat de jeunesse qu'on ne lui connaissait pas. Les souvenirs remontaient en rafale. Il caressa le levier de vitesse et mit le contact, la voiture ronronna comme un tigre. il se tourna vers Ilianna, on aurait dit un gamin de 8 ans.

- Tu entends ca ?? WAOOOOUH !! C'est une véritable merveille ! Je n'osais pas la faire venir à New York...ah si tu savais...Je l'ai gagné lors d'un paris stupide sur qui boirait le plus de Vodka dans un café de Rome, il y a plus de 30 ans !

Comme si il se rendait compte de son attitude puéril, il se mit à rougir face à la mine déconcertée de la jeune femme. Il chassa sa gène par un rire léger.

Je suis désolé mon ange..c'est que j'ai toujours adoré les voitures de sport...c'est mon péché mignon...et a New York, impossible de rouler avec ce genre de voiture !

Il démarra en trombe faisant bruler la gomme , il faisait preuve d'une dextérité extraordinaire au volant, comme une seconde nature.

Nous allons chez moi, enfin chez nous je devrai dire...tu comprendras bientot...En Attendant, direction les Champs E lysées !

Très vite le ciel bleu apparu enfin et avec lui toute la splendeur de l'architecture parisienne. Daniel se se sentait heureux, il était chez lui ! Enfin ! et il n'était pas seul.

Tendit qu'il conduisait, une idée fixe le traversa à nouveau, il fixait la route...comment faire ? les mots ? ils les avaient tournés plus de mille fois dans sa tête..il avait imaginé mille situations différentes. Rien à faire. Tout sonnait faux et cliché.
Il se souvint des paroles de Marion. "il faudra lui dire". Alors tant pis pour la peur : soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien ! Il vivrait comme Louis le lui avait dit : l'instant présent et faire en sorte que le moment devienne inoubliable.
Saisissons donc le moment !

Alors que l'arc de Triomphe se dessinait devant eux dans un murmure presque inconscient il s'entendit dire.

Ilianna. Je..Je suis amoureux de toi.

Malgré les nombreuses questions qui affluaient dans son esprit, Ilianna était contente de voir Daniel dans cet état. Il souriait d'une autre manière, presque avec innocence. Elle aimait voir ce sourire là, un sourire qu'elle ne connaissait pas encore mais qu'elle aimerait voir plus souvent. Il aimait les voitures alors? Elle n'avait jamais rien compris a la mécanique, ni porté un réel intérêt aux voitures mais si Daniel les aimait alors elle y ferait un peu plus attention. Elle avait envie de connaitre ce qu'il aimait, de le comprendre un peu mieux pour ne pas risquer de le blesser. Et surtout elle avait envie de se sortir toutes ses idées idiotes de la tête. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore, hum? Et même avec toute la bonne volonté du monde, Ilianna savait très bien qu'elle n'arriverait pas a se sortir Daniel du coeur.

Elle poussa de nouveau un soupire alors que la voiture démarrait. Elle éclata de rire sous la conduite fluide et rapide de la voiture. C'était la première fois qu'elle montait dans une Porsche et ca lui plaisait bien! Cette vitesse, le paysage qui défile, les vrombrissements du moteur a chaque accélérations... c'était quelque chose d'excitant. Elle sentait une petite poussée d'adrénaline et puis finalement tot ce calma, Daniel reprit une conduite plus calme.

Ils arrivèrent sur les Champs Élisée, Ilianna avait les lèvres entrouvertes, regardant en tout sens. Juste en face, l'arc de triomphe. Que c'était beau... et que c'était grand aussi! Il y avait pleins de voitures, pleins de gens et de coups de klaxons. Et dans tout ce brouhaha Ilianna réussit tout de même a percevoir ses quelques mots. Le temps s'arrêta, comme si la seule chose importante pour Ilianna venait d'arriver a ce moment précis.

Elle tourna son regard vert étincelant sur Daniel, les lèvres entrouvertes, sentant son coeur s'accéléra un peu plus quand leur regards se croisèrent. Est ce qu'il avait vraiment dit ce qu'elle pensait avoir entendu ou bien est ce que c'était le fruit de son imagination débordante? Elle se mordit légèrement la lèvre, cette quetsion qui lui brulait les lèvres. Son coeur était en suspens... et si il avait vraiment dit ca? Mais oui il l'avait dit! ... Il l'avait dit hin? Elle déglutit avec difficultés.

"Qu'est... qu'est ce que tu.. as dit?"

Fit-elle, sentant inconsciemment les larmes lui monter aux yeux. Elle avait envie qu'il le lui redise, encore et encore. C'était égoiste? Oui... peut être et peu importe. Elle voulait qu'il le lui dise encore pour être sure, que son coeur ,ne faillisse pas de nouveau. Le moment de courage que Bella lui avait parlé.. ca devait être maintenant. Ilianna serra les dents un moments avant de baisser les yeux, rattrapé par sa timidité maladive avant de se décider. Il fallait que ca sorte c'était plus fort qu'elle...

"Daniel je...t'aime.. aussi..."

Mais bon sang de bon sang de bon sang !!! Mais qu'est ce que tu viens de dire ! tu ne pouvais pas t'y prendre plus mal, t'es vraiment une andouille de première, 116 ans et rien dans le crane, cela en est navrant de bêtises ! Louis te jetterais de tomates ! Mais qu'est ce que tu pensais bon sang !
Oulà...elle demande de répéter ?? Qu'est ce que je peux lui dire...et qu'est ce qu'on peut dire après une bombe pareille...J'ai jamais réussit à trouver les mots dans ces cas là..Tu ne pouvais vraiment pas attendre un autre moment, quel crétin...

"Daniel je...t'aime.. aussi..."

Daniel ne sembla pas réagir. Ses mains se crispèrent sur le volant et soudain une sphère émergea de son corps absorbant totalement le véhicule. Le temps venait de se figer. Au dehors la circulation était en suspens car le temps s'écoulait plus lentement au dedans. Doucement Daniel déboucla sa ceinture et pris dans ses bras la jeune fille inconsciente. Il ferma les yeux et se concentra cherchant à diffuser son pouvoir. Peu à peu il perçut les battements du coeur d'Ilianna reprendre et rejoindre son rythme. Il y parvenait enfin !! Il etait à présent capable de la ramener dans son temps figé. Elle n'ouvrait pas encore les yeux, revenant doucement dans ce temps. C'était une première !
Doucement Daniel se lova contre elle lui murmura.


Je t'ai entendu..et je t'ai attendu..si longtemps. Mes pensées..sont dirigées vers toi , jour et nuit...je ne me sent pleinement heureux que lorsque tu es à mes cotés. J'ai d'abord refusé..c'était impossible. Le miracle ne pouvait pas se produire encore...mais j'en ai assez de me mentir. Même si c'est difficile pour un tas de raisons, je t'aime. C'est tout.
Ce mot..j'avais oublié..mon dieu..j'avais juste oublié..je t'aime...je t'aime...Ouvre les yeux mon amour.
Je t'offre ..un moment d'éternité figé dans le tumulte du temps.
Et je t'offre mon amour, si tu en veux.

Elle ne saurait dire ce qu'il venait de se passer mais une chose était sur, son coeur avait raté un battement. Elle cru qu'elle allait mourir d'avoir dit ca en voyant que Daniel ne réagissait pas. Est ce qu'elle avait dit une bêtise? ... C'est clair maintenant, tout était perdu d'avance. Elle n'avait plus rien a attendre de lui, elle venait de se ridiculiser devant lui, comme une idiote. Et après, plus rien, comme si elle avait été submergée par le pouvoir de Daniel, elle était hors de son temps, déconnécté de lui et de sa réalité.

Mais petit a petit elle se sentait aspirer vers autre chose. Elle reprenait conscience petit a petit, comme si elle se réveiller d'un long sommeil sans rêve. Elle sentait les bras de Daniel autour d'elle, son souffle chaud dans son cou et peu a peu elle émergeait vers sa réalité. Elle entendait ses mots, submergée par une vague de bonheur intense qu'elle n'avait ressentit jusqu'alors. Elle ferma les yeux en passant ses bras autour de son cou écoutant chacuns de ses mots comme une délivrance.

Elle releva doucement les yeux vers lui, le souffle court, sentant son coeur battre de plus en plus fort. Elle esquisse un léger sourire, ses doigts venant glisser sur les lèvres du jeune homme alors qu'elle le regardait toujours. Elle sourit un peu plus, passant son doigts sur ses lèvres, en douceur.

"Je veux être avec toi... tout le temps. Ne t'avise plus de me laisser maintenant, Daniel. Je suis a toi..."

Fit-elle en souriant sereinement? Fermant doucement les yeux en s'approchant un peu plus de lui, elle sentit ses lèvres se poser sur celle de Daniel, frissonnante. Un baiser chaste et pure sans arrière pensées. Elle profita encore un peu des lèvres du jeune homme avant de se reculer un peu de lui, ne voulant pas le forcer davantage. Elle attendait la suite... mais ne regrettait pas son geste.

Daniel la regarda une longue minute, l'air extrêmement sérieux. C'était comme si il prenait conscience de ses actes ou qu'il bataillait contre quelques conflits intérieurs. Elle l'avait embrasser mais il ne réagissait pas. Il l'aimait, c'était sur. Mais lui, était-il quelqu'un pour elle ? Les zones d'ombres qui lui collaient aux basques ? Était-elle prête à les assumer ? Il faudra lui dire. Marion avait sans doute raison, il faudra tout lui dire. le bon qu'il a à lui offrir, et le mauvais qu'il traine. Mais pas ici et pas maintenant, il n'y avait qu'un lieu pour ca. Il prit la décision en cet instant intemporel. Ses yeux se plissèrent et un timide sourire se dessina sur ses lèvres.

D'abord...il est de coutume de donner à son tour, ce que l'on reçoit et qui provient du coeur

Il se pencha et posa sa main sur la joue d'Ilianna avant d'appliquer doucement ses lèvres sur les siennes. Un baiser plus appuyé que celui de la jeune fille, pour lui faire comprendre qu'il acceptait son amour et qu'à présent, les choses étaient claires. Il se sépara de ses lèvres à contre cœur pour lui murmurer.

Je suis à toi aussi...ne t'avise pas de me perdre non plus..je serai tout le temps à tes cotés, quoiqu'il arrive, je te le promets.
C'est terminé les secrets, quoi que tu me demandes, tu sauras tout sur moi..c'est plus qu'un aveu Ily, plus qu'un baiser ou que la promesse d'autres moments intenses à venir. C'est quelque chose que je n'ai donné qu'une fois dans une autre vie, je n'ai aimé qu'une personne dans toute mon existence, à présent j'en aime une seconde, mais tu ne seras jamais la deuxième : tu seras l'unique, je veux que tu le comprennes bien : mon cœur est vierge depuis presque 100 ans, il est a toi à présent dans un abandon total. Ca signifie quelque chose pour moi, tout ceci a un sens. Je ne te décevrai pas.

Il l'embrassa à nouveau plus tendrement puis avec un sourire posa son front contre le sien avant de se dégager et reposer les mains sur le volant. Ilianna vécue cette fois ci bien consciemment le retour dans le temps présent comme si quelqu'un appuyait sur "play" d'un magnétoscope. Aussi tôt la vie reprit et son cortège de sensations avec.

Ilianna était naïve, très naïve certes, mais pas idiote, et elle avait bien vu que Daniel était torturé par quelque chose. Cependant, par égard pour lui, elle n'en fit pas la remarque. Il avait ses secrets, elle avait le siens et elle n'était pas égoïste au point de lui demander des explications sur toutes sa vie et ce qui pouvait le tracasser. Elle esquissa donc un léger sourire, son coeur battant toujours aussi vite mais elle s'y était habituée. Et dire qu'il n'y a pas si longtemps que ca, elle disait encore a son père que les histoires de coeur ca ne la touchait pas... et qu'il resterait le seul homme de sa vie! Ca faisait bien rire son père a chaque fois. Il avait coutume de poser un baiser sur son front avant de lui ébouriffer les cheveux en lui disant qu'il ne fallait "jamais dire jamais". S'il la voyait maintenant il rigolerait surement de la même façon en souriant, comme il avait l'habitude de faire. Un jour elle aimerait bien que Daniel le rencontre et vice versa mais pour le moment ce n'était pas encore l'heure de penser a ca.

De nouveau les lèvres de Daniel vinrent se poser contre les siennes, un baiser plus intense que le précédent mais tout aussi doux. Ilianna se laissa faire, les yeux clos alors que son coeur faisait encore des siennes en cognant plus fort dans sa poitrine. Quand il détacha ses lèvre, la jeune fille mit un moment a rouvrir les yeux avant de sourire sereinement, le regardant dans les yeux. Elle avait bien fait de venir ici avec lui... bien fait de se tordre la cheville cette fois là dans le bois et bien fait aussi d'avoir appeler au secours. Comme quoi une rencontre ca tenait vraiment a peu de choses... et ca menait parfois tellement loin. Elle écoutait ses paroles en souriant doucement, ne le lachant pas du regard. Ca lui faisait du bien d'entendre tout ca et elle devait se montrer a la hauteur de Daniel. Certes, elle n'était pas habituée aux relations intimes de ce genre mais elle devrait faire des efforts. Elle voulait être là pour lui, le soutenir et l'aider autant qu'elle le pouvait... au péril de sa vie s'il le fallait. Mais ca elle se garderait bien de le lui dire... elle savait très bien que ca ne lui plairait pas.

"Je... prendrais soin de toi. On a tout le temps pour apprendre a se connaitre maintenant.. alors on a qu'a y aller a notre rythme, doucement."

Fit-elle en souriant avant de le voir reprendre sa place derrière le volant. Elle se réinstalla a son tour et regarda par la vitre. C'était étrange, lentement les gens reprenaient leur mouvements, de plus en plus vite, et puis d'un coup tout revint a la vitesse normale. L'accélération de la voiture lui fit lacher un petit cri de surprise avant qu'elle n'éclate de rire. Ca pour être surprise, ca l'avait bien surprise. Elle posa sa main sur celle de Daniel qui était sur le levier de vitesse en lui souriant, avant de regarder de nouveau par la vitre.

"C'est fou ce qu'il peut y avoir comme monde ici... on dirais New York mais en plus romantique."

La voiture arriva dans le Quartier Latin, à la lisière du 5eme et 6eme arrondissement après être passé près de la Sorbonne. Daniel commenta pour son invitée.

« C’est devenu le quartier étudiant mais lorsque j’y vivais dans les années 30, c’était assez différent. C’était un Quartier de Bohême où l’on croisait toute sorte d’individus, c’était très coloré est généralement, l’animation ne faiblissait jamais quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Les trois quart des constructions que j’ai connues ont à présent disparues mais j’ai réussi à préserver ce qui m’importait véritablement »

La voiture s’engouffra dans un dédale compliqué de rues, au bout d’un moment, elle s’arrêta près d’un immeuble de type Haussmannien. Daniel fit jouer une télécommande et la porte du parking sous terrain s’ouvrit. Il restait assez silencieux, cet endroit semblait intemporel et chaque pierre vibrait encore de souvenirs du temps jadis. Une fois descendu du véhicule, il s’empara de la valise de la jeune fille et l’invita à pénétrer dans un vieil ascenseur. Durant la monté, il se racla la gorge, mal à l’aise et finalement rompit le silence embarrassant de l’ascenseur.

« Je n’aime pas les endroits exigus comme celui-ci, je souffre d’une pointe de claustrophobie, un souvenir..pénible..je te raconterai à l’occasion mais pas ce soir je pense. En tout cas, ca me met toujours mal à l’aise »

Le troisième étage ! La porte s’ouvrit sur un long corridor habillé assez sobrement et rappelant une décoration neutre des années 50. Daniel machinalement s’arrêta devant une porte ou aucun nom ne figurait. Il fouilla dans sa poche et en sortit une petite clé chromée qu’il fit jouer dans la serrure.

« Cet appartement, je l’ai disons bien fréquenté dans les années 30, je connaissais très bien la personne qui l’habitait, Cette personne à ma grande surprise fut l’une des seules à me pister à travers le monde et à retrouver ma trace, elle m’a léguée tous ses biens à sa mort, en 1965…c’est comme ca que j’ai récupéré. Ca et d’autres choses..du passé. »

C’était un appartement sans prétention, étrangement il sentait peu le refermé, preuve que quelqu’un était venu l’aérer et l’entretenir durant la semaine. La déco était étrange, un mélange hétéroclite de style du début du siècle jusqu’à l’époque moderne. Même si l’agencement semblait un peu hasardeux, il était relativement spacieux. Daniel posa la clé sur une commode ancienne et se tourna vers Ilianna. On pouvait lire de la tendresse mais aussi de la nostalgie dans son regard, ce lieu ravivait tout un panel d’émotions du passé, des bonnes choses comme des mauvaises. Daniel se prit à penser qu’il n’aurait pas du l’emmener dans cet appartement car il lui ressemblait beaucoup : des choses d’une autre époque et une grande sensation de vide, surtout une atmosphère de douce mélancolie qui pouvait varier selon la luminosité de l’endroit. Finalement, il conclut que c’était la meilleur des choses à faire, se présenter sans fards, sans artifices. Lui et son vécu.

« Bienvenu chez moi mon ange, et chez toi si tu le désires. »

Et le trajet continua, Ilianna gardant précieusement enfoui en elle le souvenir de son baiser échangé avec Daniel. Elle posait des questions sur les monuments qu'elle voyait ou sur les bâtiments qui lui semblaient étranges. Daniel lui faisait la visite en lui expliquant deux ou trois choses sur Paris a la vieille époque. Ca avait du bien changer effectivement et Ilianna le regrettait un peu. Paris n'avait plus rien a voir avec cette ville merveilleuse que l'on voyait dans les vieux films romantiques. Maintenant c'était une ville de lumière et de paillettes, de luxe, un autre charme pour une autre époque.

La jeune fille sourit doucement en songeant a ce que Daniel avait pu voir ici de son temps. Ca devait être magnifique de voir une ville naitre et grandir. Ils arrivèrent dans un dédale de ruelles que Daniel semblait connaitre par contre avant de s'arrêter devant une porte de garage qu'il ouvrit a l'aide d'un bip. La parking était sous terrain et il y régnait une certaine fraicheur mais Ilianna ne s'en plaignait pas. Ca faisait un bon moment déjà que son corps ne faisait plus attention au variation de températures. C'était pareille quand elle était dans l'eau, elle ne sentait pas les écarts de températures quand elle descendait de plus en plus profondément.

Ils montèrent dans un ascenseur où Daniel lui fit la confidence d'une certaine claustrophobie. Ilianna comprenait ca, sa mère aussi était claustrophobe, c'est pour ca qu'elle restait peu souvent a la maison et qu'elle avait insisté pour avoir cette maison sur la plage... pour qu'elle puisse avoir de l'espace. Ilianna esquissa un sourire serein et doux en glissant sa main dans celle de Daniel. Sa mère lui disait souvent :"Tu sais Ili... quand on se sent enfermer dans une toute petite boite, c'est bon de pouvoir regarder une petit lueur de lumière." Alors depuis ce jour, Ilianna avait été la petit lueur de lumière de sa mère... et maintenant qu'elle n'était plus là, elle pouvait toujours être la petite lueur de Daniel...

Ils arrivèrent enfin a l'appartement, Ilianna avait laché la main de Daniel pour explorer l'appartement en grande curieuse qu'elle était. Elle fila directement a la cuisine avant de revenir dans le salon, regardant par la fenêtre en souriant avant de revenir vers Daniel.

"C'est paisible ici... troublant aussi..."

Fit-elle en caressant la joue de Daniel avec douceur, souriant toujours doucement. Elle aimait son regard, elle aimait son odeur, son souffle.

"C'est un peu comme toi..."

Fit-elle en le regardant encore un peu avant de dévier le regard. Elle se sentait déjà rougir et elle préférait arrêter là avant de son audace ne la pousse plus loin. Elle finit par aller s'assoir sur sa valise en souriant plus joyeusement.

"Je peux prendre une douche? ... Le voyage m'a un peu décallé, ca me redonnera un peu de tonus!"

Il vint s'assoir près d'elle et sans rien ajouter, se pencha pour l'embrasser comme auparavant dans la voiture. Il se redressa et lui adressa un clin d'œil.

Si tu as envies de quelque chose, ne refrène pas tes désirs, je t'ai dis que j'étais à toi, tu te souviens..pas la peine d'être gênée.

Il se leva du lit en écartant les bras tout en prenant un posture désinvolte.

Et puis je t'avais dis que j'avais quelque chose pour toi..il est temps de te la révéler..belle demoiselle de mon coeur !

Il s'approcha de la garde robe et l'ouvrit en grand tout en s'écartant et guettant la main sur la joue la réaction de la jeune fille. D'un œil malicieux et avec un large sourire complice il commenta :

Dior...Chanel..Gaultier...Galiano..Kenzo...elles sont toutes à ta taille...et toutes à toi...bien entendu, il y a les chaussures assorties avec...le nec plus ultra de la Haute Couture...je sais que tu est accroc au shoping, alors j'ai préparé tout ca dans le plus grand secret...et je ne veux pas entendre que c'est de la folie, ca ne m'a couté que quelques "toiles poussiéreuses" qui dormaient dans un coffre en Suisse, je crois..

Il se déplaça légèrement vers le salon , toujours sur le meme ton désinvolte.

Et puis...si tu vas prendre une douche, je t'invite a jeter un oeil aux bouteilles de parfums dans la salle de bain...je suis certain que tu y trouverais ton bonheur..
Me concernant, je vais m'installer dans un sofa et attendre gentiment ton retour...un repas va nous être livré dans une petite heure...

De nouveau elle se laissa embrasser, souhaitant plus que tout que les lèvres du jeune homme restent collées sur les siennes. Elle ferma a demi les yeux, se laissant emporter par la vague de bien être et de pleinitude qui l'avait submerger avant de le sentir se reculer, a regret. Ses baisers devenaient une drogue dont elle ne pouvait plus se passait, demandant a chaque fois un peu plus jusqu'au jour où ca deviendrait vitale pour elle. Elle reprit ses esprits en souriant doucement et en le suivant jusqu'a la garde robe. Elle se demandait bien ce qu'il pouvait y avoir là dedans et s'il y a bien quelque chose qui ne colle pas avec le caractère d'Ilianna.. c'est bien la patience.

Quand il ouvrit l'armoire, Ilianna entrouvrit ses lèvres. Est ce qu'elle rêvait? Elle s'avanca d'un pas, puis de deux avant de caresser les étoles de soies, de cashmires et autre matières nobles qui faisaient les habits de cette garde robe. Elle en avait presque les larmes aux yeux tellement elle n'y croyait pas. Jamais dans toute sa vie elle n'aurait cru que pouvoir porter pareille vêtement. Il aurait fallu qu'elle économise toute sa vie, et encore, pour pouvoir s'acheter ne serait-ce qu'une seule paire de chaussures. Elle se jetta au cou de Daniel l'embrassant de joie avant de regarder de nouveau dans la garde robe.

La jeune fille esquissa un sourire en le voyant se diriger vers le salon. Elle allait s'empresser de se laver et d'enfiler une de ses robes pour être belle ce soir... pour lui. Elle se mordit légèrement la lèvre avant de choisir une robe qui lui plaisait bien. Elle jeta un oeil a Daniel, se dirigeant vers lui pour venir l'embrasser une nouvelle fois mais avec un peu plus de fougue cette fois ci, tout en restant chaste. Elle se décolla de lui, lui lancant un clin d'oeil aguicheur avant de se diriger vers la salle de bain.

"Et pas de bêtises pendant que je ne suis pas là!"

Fit-elle en fermant la porte derrière elle sans pour autant tourner le verrou, elle était pas parano non plus. Elle mit la robe dans un coin avec les chaussures avant de faire couler l'eau de la baignoire, une volute de fumée blanchâtre s'élevant dans l'air. Elle soupira et retira son gilet, puis sa robe bleue qui n'avait rien a voir avec de la haute couture ca c'est sur. Elle sourit et les rangeant dans un coin, retirant ses sous vêtements pour finalement se regarder dans la glace. Elle ne voyait aucune trace de fatigue sur son visage, au contraire elle semblait radieuse! C'était la magie de Daniel qui la mettait dans cet état. Finalement elle coupa l'eau et entra dans la baignoire, l'eau lui arrivant a la moitié de son buste, les jambes complétement immergées.

Pour s'amuser elle fit apparaitre quelque écailles sur ses cuisses et ses jambes, rendant sa peau scintillante d'une légère lueur bleuté avant de les faire disparaitre. Elle allait quand même pas se transformer en sirène ici allons, ca ferait désordre! Elle lacha un soupire d'aise en posant sa tête contre le rebord avant de se demander si Daniel avait bien pensé a mettre des serviette dans la salle de bain...Au pire elle se débrouillerait. Elle était déjà toute excitée a l'idée d'enfiler la robe qu'elle avait choisis et de voir sa réaction.

Détendue comme elle l'était, elle sentit sa voix monter du fond de sa gorge. Un chant mélodieux s'éleva bientôt dans la salle de bain, la Petite Sirène ne pouvant pas s'empécher de chanter.

Daniel ouvrit son mini bar. Il hésita longuement et finit par se servir un bourbon. Il se lova dans son sofa et porta le verre sur son front.
Il ne se sentait pas réellement dans son assiette. Pas le jet lag bien sûr. Il s'agissait sans doute d'un trop plein d'émotions. Troublé, déstabilisé : il avançait toujours dans un épais brouillard, il y avait des choses acquises, d'autres en suspends et des choses à révéler. Son regard scruta la pénombre ou il lui semblait discerner une silhouette du passé. Une forme féminine. Daniel soupira et s'enfonça un peut plus dans sa morosité.

-Tu n'apprécies pas n'est-ce pas ?

Il gardait le regard rivé sur le coin d'ombre se parlant intérieurement.

- Je t'ai fait tellement souffrir, j'étais monstrueusement égoïste et me voilà, chez toi avec elle..je suis véritablement un sale con, hein Carla ?

Une voix dans son ame. Lointaine et familière.
- C'est le passé, beau gosse.
- tu parles ! je t'ai utilisé et abandonné quand ca m'a fatigué.
Tu rigoles ? c'est moi qui ne t'ai pas retenu ce jour là...c'était la vie, Baby.
- Pourquoi tu as fait tout ca, pourquoi..? je ne méritais pas ton pardon..tu le sais..je ne t'ai jamais aimé, pas une seule seconde.
Moi je t'aimais, c'est pour ca que je t'ai retrouvé et tout donner, j'étais heureuse à tes cotés, je te l'ai dis ce jour là, que tu m'aimes, je m'en fouttais roooooyalement, du moment que tu étais là, c'était suffisant
j'aurai bien aimé plus...mais ton coeur n'était pas prêt.
- Tu crois ca ?? Pourquoi ca ne recommencerait pas avec Ilianna ? et si je me mentais ?
Les choses sont différentes Baby.
Je ne suis pas diffèrent..
Si...écoutes...juste..

Un son s'éleva de la sale de bain, Daniel déplaça son regard vers la porte. Elle chantait. Une fois de plus, il sentait son âme vibrer au son de sa mélodie. Il sentait sa fatigue s'évanouir peu à peu et son corps entier se réchauffer.

Ton coeur était sourd à l'époque, là il entend à nouveau..
Et qu'est ce qu'il dit ?
Il dit que tu es amoureux, pauvre crétin demeuré..

Daniel esquissa un sourire, les paupières mis closes. Il se laisser bercer par Ilianna et son chant de sirène. Il finit par murmurer tout bas.

Oui...je les entends..lui et elle...merci pour tout Carla...puisses tu me pardonner un jour.

Continuant de chanter en ignorant ce qui se passait dans la salle a côté. Daniel avait ses soucis, elle espérait juste qu'un jour elle pourrait l'aider a les dissiper. Mais pour l'heure Ilianna s'occupa de se préparer. Une fois la chanson terminée, quelques minutes a peine, elle sortit de l'eau et fouilla un peu dans les placards avant de trouver une serviette. Elle esquissa un sourire et s'essuya, se regardant dans la glace avant de regarder le petit pendentif qui pendait a son cou. Elle l'effleura du bout des doigts avant de défaire ses cheveux, qu'elle avait relevés pour ne pas mouiller. Elle les coiffa rapidement avant de regarder tout les parfums qu'il y avait. Elle se mordit la lèvre et en attrapa un :une odeur sucrée, douce et fruitée. Parfait! Elle en appliqua sur son cou, sur le haut de sa poitrine et sur ses poignets avant de se tourner vers la robe.

Elle soupira d'aise et frissonna a l'idée de l'enfiler. Elle s'habilla, faisant bien attention de ne pas faire de tache ou de ne pas s'accrocher quelque part avant de se regarder dans le miroir. Il n'y avait pas a dire, ca changeait radicalement de ce qu'elle avait mit avant. C'était une robe magnifique que Daniel lui avait offerte, une parmi tant d'autres. Se mordant la lèvre elle se demandait déjà comment elle pourrait le remercier pour tout ses cadeaux alors qu'elle... elle ne lui avait encore rien a offert a part quelques gâteaux. Elle poussa un léger soupire avant d'enfiler les chaussures et mit le voile sur ses épaules.

Restant devant la porte elle ne savait pas si elle devait vraiment se montrer dans cette tenue. Elle aurait eu envie de se mettre des baffes. Elle secoua la tête, ses longs cheveux caressant son dos avant de se décider a ouvrit la porte. Elle se dirigea lentement vers le salon... là où se trouvait Daniel, assis sur le canapé. Elle rougis instantannément en baissant le regard, sans savoir où se mettre, restant debout devant lui comme une mannequin débutante prise de panique.

"A... alors?"


************************
La robe:

Spoiler:

Les chaussures:

Spoiler:

Daniel se sentait enfin apaisé, il leva les yeux vers Ily lorsqu'elle rentra. Il resta comme scotché, il la savait belle mais dans cette tenue, elle était magnifiée, véritablement une belle femme, il du cligner des yeux une ou deux fois avant de revenir à la réalité. Il chercha les mots et finalement trouva les plus simple qu'il puisse exprimer. Parfois, a vouloir exprimer les choses les plus limpides de façon complexe, on se perdait en route.

C'est superbe....

(il hésita)
sans vouloir te choquer Ilianna...quand je te vois comme ca...dans cette robe, paradoxalement l'idée de te l'ôter me submerge..ne rougit pas (lui même sentit le feu lui monter aux joues) je t'ai promis de tout te dire...et franchement, tu es plus que désirable ce soir !
Mais je suis quelqu'un de patient..n'aie pas peur.

Il se leva et posa son verre, puis l'enlaça en la regardant tendrement. Une fois de plus, il sentit leurs coeurs respectifs s'emballer, il les entendait clairement à présent. Il ne doutait plus de lui mais il avait toujours peur de l'avenir.


Je t'aime vraiment Ilianna, n'en doutes jamais..

Ilianna s'attendait a une réaction, quelque chose, enfin n'importe quoi pourvu que ca la mette moins mal a l'aise. Et si elle ne lui plaisait pas? Si ca se trouve il détestait le bleu! Elle se mordit légèrement la lèvre avant de reveler les yeux vers Daniel suite a ses premiers mots. Elle soupire de soulagement discrètement en souriant doucement, heureuse de lui plaire. D'ailleurs en parlant de lui plaire la suite de ses mots la fit rougir comme une tomate en un temps record.

Ilianna entrouvrit les lèvres, surprise de ces réflexions. Elle n'aurait jamais cru que Daniel puisse dire ca mais d'un autre côté il était un homme, normalement constitué et il était amoureux d'elle... dans la logique elle ne pouvait pas lui en vouloir de penser a ca. Elle le vit se lever et se diriger vers elle, sentant son coeur s'accélérer un peu alors qu'il la prenait dans ses bras. Elle frissonna en se nichant dans ses bras, son regard lever vers celui de Daniel, esquissant un sourire tendre.

"Je t'aime aussi... plus que tout..."

Fit-elle en réponse a son aveux avant de se redresser un peu pour venir capturer ses lèvres, passant ses bras autour de son cou pour l'empècher de partir. Elle sentait son coeur battre contre sa poitrine, collé a son torse. Sa main caressant lentement sa nuque, elle prolongea doucement le baiser en entrouvrant ses lèvres...

Comprenant implicitement le désir de la jeune fille, Daniel déposa ses lèvres sur les siennes et lui offrit un long vrai baiser. Une première depuis longtemps car même durant une période sombre de débauches effrénées qu'il avait consommé durant les années folles, il avait posé comme principe le refus du vrai baiser. Il n'avait donc embrasser de cette manière personne depuis Marion. Il fut surpris par la sensation de bien être qui le submergea. Il n'arriva à décrocher ses lèvres de celles d'Ilianna, elles étaient devenu un piège où il se livrait, captif volontaire. Il sursauta lorsqu'il entendit frapper à la porte.
Le repas...zut ! Avec regret il se décrocha de la jeune fille avec un sourire d'excuse : ce n'était pas plus mal car il sentait un autre genre d'émotion oubliée le parcourir, le feu du désir. un peu de fraicheur allait lui permettre de calmer quelques peu ses ardeurs.
Il s'avança vers la porte et ouvrit.

Un livreur attendait avec un chariot sur lequel était entassé des tas de petits cartons estampillé du nom d'un grand traiteur parisien.
Daniel offrit au livreur un pourboire et une fois la porte refermée commenta

J'ai jugé plus raisonnable de nous faire livré plutôt que d'affronter le Paris By Night des grands restaurants dès ce soir !

Spoiler:

Petite Sirène deviendra grande... un jour. C'est ce que Ilianna se disait souvent mais elle n'aurait jamais cru que ca arriverait de cette manière. La jeune fille devait bien être la seule australienne de plus de 20 ans.. a être encore vierge. Constamment fourrée dans l'océan du matin au soir et parfois même en pleine nuit, le seul homme qu'elle a aimé jusqu'a présent c'est son père. Le seul qu'elle avait protégé et de qui elle c'était occupé de tout son coeur et de toute son âme. La seule famille qui lui restait encore... et pour qui elle donnerait tout. Et maintenant il fallait qu'elle compte aussi avec Daniel. Celui qui avait prit la place de son père dans son coeur et qui occupait maintenant la plus grande place.

Elle prolongea le baiser, sans savoir ce que ca pouvait déclencher chez Daniel, bien qu'elle aussi ressente une sensation étrange non connue jusqu'alors. Une sorte de frissonnement agréable qui parcourait son corps, qui l'électrisait. Elle n'aurait su dire d'où ca pouvait venir mais une chose était sure c'est qu'elle aimait cette sensation plus que tout. Elle sursauta elle aussi en entendant quelqu'un frapper a la porte et détacha ses lèvres de celles de Daniel, a regret.

Elle esquissa un faible sourire, rouge comme une pivoine alors qu'il allait ouvrir la porte. Elle maudissait déjà en silence le livreur de les avoir dérangé mais bon.. c'était peut être mieux ainsi. Elle arriva a hauteur de Daniel, regardant les petites boites en souriant un peu plus. Un vrai festin de Roi dans un petit univers rien qu'a eux. Elle salua le livreur d'un signe de la tête avant d'attraper les boites pour les déposer dans la cuisine. L'univers préféré d'Ilianna, après l'Océan, c'était la cuisine!

"Laisses moi faire! La cuisine c'est mon domaine! Installes toi j'arrive."

Fit-elle alors qu'elle s'affairait déjà a fouiller dans les placards, sortant les plats et les assiettes. Elle disposa le repas sur des plats, plus présentables, en ne pouvant pas s'empêcher de piquer un ou deux petits fours, par gourmandise. Voila exactement pourquoi elle adorait être en cuisine: on avait le droit de manger avant tout le monde! Souriant et fredonnant une petite chanson, comme a son habitude, Ilianna ramena bientot les plats a table, d'abord les petits fours et deux verres a pieds avec une bouteille de vin. Il y avait un peu de tout, un assortiment. Elle déposa le tout sur la table avant d'aller chercher le reste: Terrine aux trois poissons, Feuilletine de saumon et sauce marine, avec légumes.

"Voilaaaaa"

Fit-elle en s'asseyant a côté de Daniel en souriant et en piquant un autre petit four par la même occasion!

"Ha.. par contre je te laisse faire avec la bouteille... La dernière fois que j'ai essayé d'en ouvrir une mon père s'est retrouvé avec le bouchon dans l'oeil..."

Fit-elle en grimacant un peu avant d'éclater de rire.

Pendant qu'ily préparait le repas, Daniel fureta dans son appartement touchant ca et là avec plaisir aux objets chargés de souvenirs. Il se souvenait de tout, chaque histoire, chaque moment, chaque endroit. Cet appartement était le Grand Livre de sa vie. Il aurait tant de chose à raconter, tant de chose à lui montrer. Il se résigna et se dit que finalement, la façon la plus simple était de lui laisser poser ses questions quand elle le désirerait.
Il revint au salon et s'installa a table et lorsque Ilianna lui expliqua sa crainte pour le vin, il esquissa un sourire et se leva. il jeta un coup d'œil à l'étiquette : ce n'était pas un grand cru mais un excellent vin sans prétention. Il s'exécuta et ouvrit la bouteille dans un "pop" sonore et commenta en la servant.

Mon Père était un grand amateur de vin...c'est lui qui m'a communiqué cette passion mais elle a disparu avec le temps, je ne sais plus autant l'apprécier que pas le passé.. mon père...je crois que c'était son rêve d'avoir une vigne à lui , un jour. C'était un homme dur et froid, il parlait peu mais toujours efficacement. un homme de parole et d'honneur mais sa fierté l'empêchait souvent d'exprimer ses sentiments

Daniel sortit sa montre en or qui ne le quittait jamais et la présenta à Ilianna.

C'est lui qui m'a offert cette montre pour mes 10 ans..il l'a fait fabriquer en y investissant toutes ses économies, le jour de ma naissance...en 1894..le 16 mars. Tu vois, je suis du signe des poissons ! Nous n'étions pas très riche, de simples paysans, nous vivions dans la mêm pièce ! mes parents ma soeur et moi. ...
cette montre...elle ne s'est jamais arrêtée une seule fois depuis..j'y veille.

Il s'assit laissant l'objet dans les mains de la jeune fille et commença son repas, l'air nostalgique, Daniel parlait rarement de ses origines.

Ilianna laissa Daniel ouvrir la bouteille de vin... elle avait de mauvais souvenirs avec les bouteilles allez savoir pourquoi elle n'avait jamais réussit a en ouvrir une correctement. Un vrai drame. Elle esquissa un sourire en reprenant un petit four, gourmande comme elle était c'était mauvais de la laisser a côté du plateau comme ca. Elle l'écouta parler de son père, c'était la première fois qu'il lui en parlait. Regardant son verre se remplir, elle restait attentive a ce que Daniel lui disait. Son père a lui elle aurait bien aimé le connaitre mais malheureusement elle n'était pas né a la bonne époque pour ca...

Cette réalité la rendit soudain terriblement fragile. Alors qu'elle prenait entre ses mains la petite montre de Daniel qu'elle tournait entre ses doigts, elle prenait conscience que quand elle ne serait plus de ce monde... Daniel lui serait toujours en vie et fringuant. Elle déglutit faiblement en pensant a ca. Elle essaya de faire passer cette idée en souriant doucement. Ne pas y penser... pas maintenant, pas ce soir.. pas avec lui. Elle redressa la tête et fixa Daniel en lui redonnant sa montre.

"J'aurais bien aimé le connaitre... ton père."

Fit-elle en penchant lentement la tête sur le côté. Elle bondit du canapé et alla fouiller dans sa valise, attrapa un petit cadre sans prétention, en bois, avec une petite photo. Ilianna quand elle avait 7 ans, sa mère, une belle femme aux yeux tout aussi verts que sa fille, au teint bronzé et a la longue chevelure chatain. Son père les tenait dans ses bras, un petit homme d'origine coréenne, le regard pétillant de malice et le sourire joyeux et serein, comme celui de sa fille aujourd'hui. Ilianna revint s'assoir a côté de Daniel en lui tendant le cadre.

"Ca c'est ma famille... Ma mère, Darina, c'était la plus belle femme de toute a côte. Elle souffrait comme toi de claustrophobie mais un peu plus avancée, alors papa a acheter notre maison, sur la plage, loin de la ville pour qu'elle ne se sente jamais enfermée ou prisonnière. Mon père c'est un petit homme, il doit faire ma taille environ... mais c'est la personne la plus gentille, la plus sincère et la plus douce que je connaisse.... Aujourd'hui c'est la seule famille qu'il me reste."

Fit-elle en souriant, repenssant a celui qu'elle avait laissé derrière en Australie... en sachant très bien qu'elle n'avait pas le choix. Elle ota de son doigt une petite bague en argent qu'elle montra a Daniel.

"Ca... c'était a ma mère."

Fit-elle en sentant dans sa voix que le ton avait changé.

"Je... je l'ai récupérée... quand j'ai trouvé le corps de ma mère sur le rivage... avant que les secours n'arrivent. Je ne voulais pas... que quelqu'un d'autre la prenne... alors... je la lui ai prise..."

Fit-elle lentement, presque en murmurant. Elle se souvenait encore de la froideur de la main de sa mère quand elle lui avait retiré la bague... de son corps inerte, gorgé d'eau, a la peau violacée sous le manque d'oxygène. Elle se souvenait encore des yeux grand ouverts de sa mère qui la fixaient sans la voir, teinté de rouge, les vaisseaux sanguins ayant éclatés sous la pression de l'eau. Une vision d'angoisse qui la terrorisait encore quelques fois... mais quand elle y repensait... quand elle avait vu le cadavre de sa mère sur la plage, elle n'avait pas eu peur. Elle l'avait cherché pendant tellement longtemps que de la retrouver ainsi l'avait même soulagé. En prenant du recul elle se rends compte a quel point elle aurait du être terrorisée...

Elle secoua la tête et reporta son regard sur Daniel en souriant. Puisque l'heure était aux confidences... autant continuer sur cette voix. Après tout elle avait envie de mieux le connaitre.

"Tu.. tu as eu d'autres femmes? ... Après Marion?..."

La perte d'une partie de soi même. Daniel connaissait cela et pouvait le comprendre mieux que personne après une si longue période d'amertume et de désespoir. Il la laissa lui parler sans l'interrompre. il trouva rapidement des similitudes physiques entre Ilianna et sa mère et sourit à l'évocation de son père "de petite taille" (il faut dire que Daniel n'était pas grand non plus).
Il comprit la douleur et les souvenirs que provoquaient l'évocation des circonstance de la mort de Darina et doucement il posa sa main sur celle de la jeune fille en lui murmurant.


Rien ne se perd jamais, tu sais...elle est toujours là avec toi, en chaque instant. il suffit de regarder tes yeux et ton sourire pour l'apercevoir, tu les lui dois. Elle vit à travers toi Ily et tout comme ton père elle doit être extrêmement fière de toi: cette superbe jeune fille que tu es devenue, c'est le plus beau cadeau qu'elle pouvait faire au monde.
Désolé de ne pas pouvoir te montrer de photos de famille, je n'en ai qu'une et tu l'a déjà vue..je n'ai pas de photos de mes parents. parfois, il m'arrive..il m'arrive d'avoir du mal me souvenir des traits de leurs visages, c'est..assez douloureux.

Puis vint la question qui tue. Il hésita longuement sentant une brusque envie de fuir la conversation et de retirer sa main. Il savait qu'il devrait aborder le sujet mais n'aurait jamais cru le faire aussi vite. Son expression changea, mélancolie..regrets ? tristesse...ca c'était certain. Il finit par se racler la gorge et commença d'une voix où perçait l'émotion.



A la mort de Marion...j'ai ..heu..c'était..
Je ne savais rien de ce pouvoir...je ne savais pas que mon espérance de vie allait être ainsi...tout ce que je voulais c'était en finir le plus vite possible. Mais, tu vois, j'étais devenu quelqu'un de très en colère...pas contre les autres, non, contre moi même car je m'en voulais de les avoir perdu...d'être toujours là et eux non..il faut tu comprennes ça, mon ange, c'est très important....je me détestais et quelque part, cette haine tournée contre moi même ne m'a jamais réellement quitté..alors, j'ai fais ce que je pouvais me faire de pire...je me suis perdu, Ilianna, juste..."perdu"...Je suis arrivé ici en 1920 et durant 15 ans j'ai mené une véritable vie de débauche...je voulais en arriver a me détester physiquement, moralement, psychiquement...tout ce que je pouvais pour tomber le plus bas possible, une quête effrénée de perditions et de perversités..j'étais un monstre...en 1935..j'ai fini par tuer toute trace d'humanité qui était en moi, j'étais devenu aussi vide qu'un emballage plastique...j'ai compris un peu plus tard que je n'arriverai pas à me tuer comme ca.
Paradoxalement, c'est mon dégout et ma haine qui m'ont gardé en vie et fait m'empêcher de me suicider...après j'ai vécu plus par réflexe que par envie...Je suis devenu ce que tu m'as vu être la première fois, un homme charmeur mais aussi noir et vide qu'un gouffre...je n'en suis pas encore sorti Ily..je te mentirai si je disais ça...mais j'y travaille, grâce a toi.

...

Alors oui...j'ai connu beaucoup de femmes durant cette période...beaucoup trop...des corps , rien d'autre. Et je..je ne veux plus y penser...ca me brise de t'avoir dis cela, Ilianna...sincèrement...ca me fait vraiment mal mais je ne te mentirais jamais.
Je sais que je ne vieillirai pas et que toi si..mais...je m'en fiche, je veux être avec toi, je veux vivre normalement...et..et si tu pars comme tout le monde doit partir, et bien ce jour la..nous partirons tous les deux définitivement..ca s'arretera avec toi Ily..juste avec toi.