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| Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] | |
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| Sujet: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 22 Mar 2010 - 11:19 | |
| Nord-ouest de New York, 2h du matin.
Un jeune homme à la peau et aux yeux blancs s’est perdu dans les rues basses donnant sur l’embouchure de l’Hudson. Ses cheveux d’un rouge noirâtre renforcent son apparence cadavérique, bien que pour un macchabée, il se remette à courir assez vite.
Un petit chapardeur est entré par les soupiraux de sa cave et y a dérobé l’éprouvette d’un produit en test. Il attendait Louis près d’un soupirail et lorsque celui-ci est entré, le gamin a ostensiblement agité l’éprouvette pour l’attirer dans une course-poursuite. Agé de maximum huit ans au vu de sa taille, le garçonnet voulait visiblement jouer.
Un mutant ? Probablement pas… mais il connaît surtout les égouts de la grosse pomme et y joue à cache-cache avec Louis depuis 5 bonnes minutes, entrant et sortant continuellement des égouts. Margareth est endormie et le chimiste ne peut compter que sur ses ressources naturelles.
Cette virée nocturne les a conduits près de l’embouchure de l’Hudson dans laquelle les énormes bouches d’égout s’alignent régulièrement. L’oreille tendue Louis entend les petits bruits de pas dans l’une d’entre elles. Après un long soupir, il se décide à s’y engager. Il peut distinguer la danse de la lampe torche du robin des bois en herbe qui tourne sur la gauche à quelques mètres de lui.
Soudain, il entend un cri de frayeur. |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
Nombre de messages : 670 Age : 39 Autre(s) identité(s) : Prince Crapule / Vermine
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 22 Mar 2010 - 16:48 | |
| - Citation :
- Au sommet du gratte-ciel, Vermine embrassait New-York du regard. Le soleil rougeoyant, prélude d’un froid crépuscule, donnait à la cité un air mystérieux. L’héroïque rat, de son regard d’aigle, cherchait son redoutable mais pas redouté adversaire.
Rat, aigle… le mutant relut la dernière phrase, dubitatif. La proximité de ces deux noms d’animaux créait-elle un bon effet ? Ernest, pour essayer de le savoir, recommença le texte du début. Regard… regard… il y avait une répétition en plus. Non, décidément, ça n’allait pas. Voilà presque une demi-heure que le garçon essayait tant bien que mal d’écrire une nouvelle aventure. Il n’avait obtenu pour tout résultat que quelques malheureuses lignes. Il fallait se rendre à l’évidence, cette nuit l’inspiration n’était pas au rendez-vous. Poussant un soupir, il arracha la feuille déjà empalement raturée, en fit une boulle et la jeta dans l’eau. Puis il ferma son cahier et l’enfouit, ainsi que son stylo, dans son sac à dos.
Nouveau soupire. Le rongeur, assis en tailleur et adossé au mur humide du conduit, commença machinalement à s’amuser avec ses orteils. Il n’avait pas sommeil. Il fallait dire qu’il avait paressé pendant la journée. Alors que faire maintenant ? Il écouta tout aussi machinalement le bruit de l’eau impure qui s’écoulait face à lui. Il se trouvait sur un rebord du conduit, large de plus de deux mètres. Ici, il y avait de la place, rien à voir avec les profondeurs des égouts. La sotie n’était pas loin.Et si je sortais ? songea Vermine.
En voilà un projet ! Faire peur à quelques abrutis était toujours amusant. Le rat cessa de tripoter ses pieds. Sa main était à présent encore plus crasseuse et malodorante que d’ordinaire mais peu importait. Au moment où il se leva, un bruit insolite attira son attention, un bruit de course. Il se tourna et aperçut bien vite la lueur agitée d’une lampe torche. Qui donc pouvait s’aventurer ainsi dans les égouts à une pareille heure ? Un instant, Ernest regarda en arrière. Il devinait le conduit qui s’enfonçait toujours d’avantage dans les ténèbres. Devait-il fuir ? C’était peut-être un criminel qui s’approchait. De toute façon, il était déjà trop tard.
Ce ne fut pas un criminel qui apparut, mais un môme visiblement plus jeune que le mutant. Rien à craindre, enfin pour la créature. Le nouveau venu, sitôt qu’il eut aperçut l’énorme rat humanoïde aux poils sombres et au regard sanglant, poussa un cri de terreur.-Coucou ! Alors mon gars, on s’est perdu ? fit le monstre d’un ton plain de malice.
Il s’avança d’un pas. Ce fut empalement suffisant pour que le voleur d’éprouvette, après quelques secondes de paralysie, fasse demi-tour en courant de plus belle.-Hé ! Attend ! T’as perdu ça !En effet, le malheureux avait lâché l’éprouvette. Par chance, celle-ci ne se brisa pas et ne se renversa même pas car, vif comme l’éclair, le rat l’avait rattrapé au vol. Il fut alors surprit. Il reconnu le fragile objet et savait à quoi il servait. Un gamin avec une éprouvette dans les égouts… étrange. Vermine ne comprenait pas. Toujours est-il que le voleur revint vers celui qui le poursuivait en braillant comme un fou. Le mutant apparut à son tour à la vue de Louis. Il s’immobilisa et coïncidera l’adulte du regard, sans vraiment savoir que faire sur l’instant. Tout cela allait vite, un peu trop vite en fait. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 22 Mar 2010 - 21:11 | |
| Le visage crispé par la peur, le garçonnet réapparaît en fonçant sur le chimiste. Bien que ce dernier ait mal pris l’idée de jouer à cache-cache à 2h du matin, il reste malgré tout face à un enfant apeuré. Il le rattrape au passage par ses vêtements, notant que ce dernier n’a plus l’éprouvette dans ses mains. Dans ses poches peut-être ?
Louis : Hey petit, qu’est-ce qu’il y a ? Enfant : Un monstre ! Lâchez-moi ! Hé ! Attends ! T’as perdu ça !
En entendant une troisième voix, Louis se tourne vers le fond des égouts. Ne demandant pas son reste, le petit voleur fuit à brides rompues.
Laissée tombée sous l’effet de la peur, la lampe torche éclaire faiblement le tunnel par le sol. Il y distingue la forme d’un animal qui se tient sur ses pattes arrière. Plutôt pragmatique, le scientifique ne se laisse pas influencer inutilement, surtout quand la dite bête tient son éprouvette en mains, mesure près d’un mètre et propose oralement de rendre un objet. Dommage que Margareth ne soit pas réveillée, les boosters auraient peut-être été utiles, finalement.
Louis : Bonsoir? Vous… euh… Tu… as mon prototype…. On dirait…
La situation est cocasse. A 2h du matin, le chimiste devrait effectuer une batterie de tests sur ce fameux produit. Au lieu de ça, il vient de perdre - olfactivement parlant - ses baskets et son jean dans une large bouche d’égout en face d’un rat géant qui parle et qui tient le précieux liquide en mains.
Louis pointe la flaconnette du doigt. Ce petit rigolo voulait jouer à cache-cache en m’empruntant le produit que vous tenez. Ne sachant pas comment agir dans une telle situation et l’effet de surprise passé, il choisit d’agir normalement. Puis-je la récupérer, s’il-vous-plaît ? Pour vous remercier, je vous donnerais… dites-moi ce qui vous ferait plaisir ?
Malgré tout, le jeune homme fronce les sourcils vers le haut. Il a déjà du mal à prévoir le comportement humain, alors celui des rats géants humanisés… ou l’inverse, finalement… |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 22 Mar 2010 - 22:45 | |
| La situation devenait plus claire. Vermine ne répondit pas tout de suite. Après avoir observé le chimiste, son regard se porta sur l’éprouvette qu’il éleva légèrement et secoua un peu pour faire remuer son contenu. De quoi s’agissait-il ? Un prototype, l’homme l’avais dit. Mais un prototype de quoi ?
-D’abord, moi c’es « tu », pas « vous », fit-il brusquement et avec une certaine acidité dans la voix.
Ernest détestait le vouvoiement. Dans son ancienne vie, comme il l’appelait, il devait vouvoyer jusqu’à ses propres parents. Cela mettait de la distance entre les gens, de la froideur. C’était si triste. Alors le garçon voulait bannir ce « vous » réglementaire.
Il faisait de nouveau face à l’inconnu. Lentement, il commença à s’approcher de lui, pénétrant de plus en plus dans la lumière de la torche tombée à terre.
-Tu me demande ce que je voudrais ? reprit-il, cette fois avec malice.
Vermine avait une voix juvénile, c’était certain. La mutation ne l’avait que peu changée. Elle était juste devenue un peu nasillarde. Cela n’empêchait en rien de se faire une idée de son âge. Le mutant réfléchit, se demandant d’abord s’il allait répondre sérieusement ou opter pour une farce, une grossièreté. A mesure qu’il s’approchait, la pestilence qui émanait de son corps atteignait les narines de son interlocuteur. Des mois sans hygiène, c’était assez pour retourner l’estomac de n’importe qui. Les quelques baignades dans les égouts n’avaient pas vraiment arrangé les choses. L’odeur en était devenue plus… vaseuse.
-J’aimerais bien passer un jour dans un parc d’attraction sans que personne ne cherche à me fuir ou à me cogner dessus, lâcha-t-il finalement.
Ernest fit halte à quelques mètres du chimiste. Il était certain de demander l’impossible. C’était son objectif : mettre l’autre dans l’embarra. Pourtant, inutile de le nier, sa demande était sincère. Il aimait les manèges mais c’était un loisir inaccessible maintenant. Il pouvait se rendre de nuit dans les parcs bien sûr, mais les attractions ne fonctionnaient plus. Vermine attendit, l’éprouvette entre ses griffes. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 22 Mar 2010 - 23:32 | |
| D’abord, moi c’est « tu », pas « vous ».Sur un ton brutal, la voix se révèle aigue et nasillarde. On dirait la voix d’un tout jeune adolescent, ce que confirmerait cette prédisposition au tutoiement. Contrastant avec la sécheresse des tonalités, le « un mètre de haut » s’approche lentement et souplement du chimiste, dévoilant enfin son corps de rongeur bipède. Louis soupire doucement: encore un mutant, il en pleut ces derniers temps. Et à chaque fois, ces mutants ont été sources d’ennuis. Tu me demandes ce que je voudrais ?Bien que restant dans la tessiture d’un garçon d’une dizaine d’années, la voix a changé, devenant joueuse, voire malicieuse. Au début étonné de la possibilité qu’un jeune mutant puisse déambuler dans les égouts, le jeune homme réalise le pourquoi du comment en distinguant mieux son empreinte visuelle et olfactive. Mais le chimiste doit reconnaître qu’à côté du cadavre en décomposition découvert en milieu fermé au Canada ( ici), ça passe… plus ou moins, mais ça passe… Avec un tel physique et une telle odeur, vivre normalement doit être une utopie. J’aimerais bien passer un jour dans un parc d’attraction sans que personne ne cherche à me fuir ou à me cogner dessus.S'il y avait des violons dans les égouts de New York, ils joueraient en piano piano après cette affirmation. « Fuir » et « cogner » rappellent à Louis le traitement infligé par son propre père. Et les cris de Margareth. Alors, pourquoi pas un peu de compassion pour une fois? Si tu acceptes de faire partir cette odeur d’égouts et de me donner mon prototype, je peux t’en fournir le moyen, oui. L’Olymp Corp produit des inducteurs holographiques. En tant que partenaire privilégié via BioChem Fin, le scientifique pourrait au moins en louer un le temps d’une journée. Mais ce sera sous l’apparence d’un enfant de 6 ans maximum.
Comment t’appelles-tu, au fait ? Le chimiste sourit et baisse la tête: inutile d'afficher un air hautain s'il a l'intention de l'emmener au parc d'attraction. Et puis, ce "raton" a toujours l'éprouvette en mains. Moi c’est Louis, Louis Mac Cavaugh.
Margareth: Et voilà, les ennuis reprennent. Louis: Ah tu es de retour, toi!
Tu as un endroit où faire ta toilette? |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Mar 23 Mar 2010 - 16:19 | |
| -Sous l’apparence d’un morveux de 6 ans ? reprit Vermine d’un air amusé.
Le dénommé Louis Mac Cavaugh n’avait pas été prit au dépourvu. Selon lui, il pouvait réaliser la demande d’Ernest à condition, bien sûr, d’un lavage de rigueur, c’était logique, et d’un changement d’apparence, rien que ça ! Le jeune mutant eut un sourire ce qui, sur son visage animal, parut être une grimasse. Il fixa sans retenu le chimiste, cherchant à déceler en lui une expression, un signe quelconque, quelque chose susceptible de se faire une idée sur ses dires. Il trouva juste que l’homme avait l’air maladif avec sa peau et ses yeux pâles.
-Tu me prends vraiment pour un crétin, face de cadavre, poursuivit Vermine sans vraiment perdre son air joyeux.
C’était trop beau pour être vrai. Comment pouvait-on changer si facilement d’apparence ? Et puis pourquoi l’inconnu ferait-il des efforts pour un monstre ? Non, c’était n’importe quoi. Pour Ernest, Louis mentait dans le seul but de récupérer son bien. Voilà une bonne raison pour ne pas le lui rendre. Le mutant se mit à faire danser l’éprouvette convoitée entre ses doits, juste histoire de susciter la crainte chez son interlocuteur. Il fit preuve par la même occasion d’une indéniable dextérité.
-C’est pas beau de mentir, tu sais ? Autant le dire tout de suite que tu veux continuer la partie de cache-cache !
Sur ce, Vermine éclata de rire. On put y deviner un semblant de méchanceté. La peine avait cet effet d’assécher peu à peu les cœurs de ceux qu’elle éprouvait. Le mutant commença à reculer, prêt à fuir. Il n’était même pas certain de gagner ce prétendu cache-cache. Cette partie des égouts lui était relativement peu familière et dans l’obscurité totale, même lui devait avoir recours à une lampe-torche. Mais bon, au moins il s’amuserait. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Ven 26 Mar 2010 - 9:55 | |
| Tu me prends vraiment pour un crétin, face de cadavre. Margareth: Il a du répondant, pour une face de rat. Tu avais vraiment l’intention de l’emmener au parc ? Louis : Oui. Boosters. Margareth: Tsss…
C’est pas beau de mentir, tu sais ? Autant le dire tout de suite que tu veux continuer la partie de cache-cache ! Margareth : Il n’est pas aussi bête que son apparence. Louis : Les rats sont supposés être des animaux intelligents. Margareth : Et ils sont supposés parler ? Le mulot "king size" recule peu à peu. A 2h du matin, l’optique de courir de nouveau dans les égouts déplaît au plus haut point aux deux personnalités.
Louis : En voilà un changement de ton. Est-ce la désinvolture de ma réponse qui te chagrine ?
Autant pour se mettre au niveau de son interlocuteur que pour se préparer à bondir, Louis se baisse et prend appui de ses mains sur ses genoux. La prononciation est lente et le ton est bas.
Louis : Pour la version soft de ma défense, je suis habitué à côtoyer des mutants hors normes comme une chimère lion et un diable bleu. Ce sont des X-Men, en as-tu déjà entendu parler ? Je suis bio-chimiste. Via mon client spécialisé en armement, je peux me procurer un appareil qui créera une image autour de toi pour te donner une autre apparence.
Margareth : Les X-Men pourraient aussi lui en procurer un. Louis : Oui, mais je n’ai pas envie qu’il aille les trouver directement.
Louis : Pour la version hard de ma défense, je n’hésiterai pas à te tuer s’il le faut. Si j’ai bien deviné, ta disparition passerait inaperçue. De plus, en refusant de me donner cette éprouvette, tu mets en colère une des rares personnes capables d’exaucer ton désir. De mon côté, je peux recréer cet échantillon même si ça me ferait perdre quelques jours de travail.
Margareth : J’avais cru percevoir des battements cœurs plus forts ? Louis : Peut-être un peu de compassion… Margareth : C’est nouveau, ça. Louis : Mais c’est bon s’il n’y a rien en jeu.
Louis penche la tête de côté et esquisse le sourire qui avait disparu. Même avec des réflexes et une rapidité six fois supérieurs à la moyenne, face à un mutant dont il ignore les caractéristiques, une course poursuite dans les égouts risque de prendre du temps et de lui agresser les narines pour les jours à venir.
Louis : Tu ne m’as pas dit ton nom? |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Ven 26 Mar 2010 - 17:50 | |
| Me tuer ?
Cette pensée, sans être un réel électro-choque, refroidit tout de même l’ardeur d’Ernest à vouloir entamer le cache-cache. Il cessa de reculer, ainsi que de jouer avec l’éprouvette, et observa Louis d’un regard plus méfiant. Le biochimiste, ainsi accroupit et dont l’ombre étirée se découpait dans l’obscurité sous l’effet de la lampe-torche, avait de quoi inspirer la crainte.
Mouais. Lui, vaut mieux pas le faire chier, se dit le semi-rat.
Il abandonna complètement l’idée de garder l’éprouvette. Risquer sa vie juste pour le plaisir d’enquiquiner un inconnu… le jeu n’en valait pas la chandelle.
-Vermine, c’est ça mon nom, répondit-il sèchement après un court silence.
Il ne déclinerait pas sa véritable identité. Il n’était plus un Lenoir, il ne voulait pas salir ce nom qui pourtant ne lui inspirait aucune sympathie. Lenoir, un mot pour résumer son passé de captif, un mot incarné par son père toujours si droit dans son esprit… un père qu’il avait déjà suffisamment déçu pour ne plus en rajouter. Il était Vermine. C’était plus qu’un pseudonyme, c’était le produit de toute une imagination, un drôle d’idéal.
-Allez, le voilà ton truc. Attrape-le et dégage, reprit-il, bravache.
Il se devait d’être désagréable, c’était… la règle. Hors de question de montrer une quelconque capitulation. Faire mine d’un soudain désintégrait avait bien plus de panache. Le jeune mutant jeta l’objet demandé à Mac Cavaugh. Il le fit toute fois en s’assurant que ce dernier puisse réceptionner l’envoi sans peine. Ce serait dommage de payer le prit fort pour une éprouvette brisée. Ceci fait, Vermine reprit la direction de son conduit, comme s’il était désireux de mettre un terme à cette rencontre. Sauf que ce n’était pas son désire, loin de là. Louis paraissait dire la vérité. Il avait affirmé et justifié pouvoir accéder à la demande d’Ernest. Celui-ci n’osait y croire. La tentation était terrible. Une question lui brulait les lèvres. Seulement, entravé par son propre comportement, il ne savait plus comment ré-aborder le sujet.
Il venait de disparaitre du champ de vision de l’adulte quand il céda au besoin de savoir. Non, il ne pouvait pas passer à côté d’une occasion pareille ! Il revint en arrière et se pencha, de sorte que seule sa tête redevienne visible à son interlocuteur.
-Au fait… heu… la journée au parc, ça tient toujours ? demanda-t-il en oubliant complètement d’être impoli et de cacher son embarra. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Dim 28 Mar 2010 - 15:32 | |
| Vermine, c’est ça mon nom. Ver... ? Pendant quelques dixièmes de secondes, le chimiste est interloqué. Certes ce nom lui va comme un gant mais de la part d'un être doué de parole et de réflexion, il s'attendait à une dénomination à connotation plus humaine.
Il n'a pas le temps de poser une autre question que le rat lui lance l'échantillon. Allez, le voilà ton truc. Attrape-le et dégage. Sans ambigüité possible, la voix est à la fois désagréable et détachée, contrastant avec la précision et la douceur (?) du geste. Grâce à ses boosters, Louis rattrape heureusement son "truc" d'un geste précis et souple, "truc" qui contient un explosif liquide. L'idée d'être la raison de la mort d'un gamin de huit ans peut enfin s'estomper, le jeune homme relâche ses muscles et une expiration de soulagement par la même occasion.
Le temps de relever les yeux, le mulot est déjà en train de disparaître au coin. Bizarre cette rencontre, tout de même. Le chimiste cligne des yeux: vient-il de vivre une hallucination due à une utilisation personnelle et abusive de ses propres produits? Soudain, une tête réapparaît dans la faible clarté de la lampe torche. Au fait… heu… la journée au parc, ça tient toujours ?
Louis sourit. Le prototype sauvé, l'enjeu est nul et comme le laid museau de son interlocuteur, la compassion peut repointer le bout de son nez. En l'état actuel des choses, c'est impossible. D'abord parce que nous ne savons pas comment nous recontacter. Ensuite parce que les poils comme les cheveux et la peau sont un minimum poreux. Il te faudrait donc plusieurs bains avant d'arriver à faire partir l'odeur.
Le plus humain des deux mutants se redresse. Une bonne partie de la tension est partie. Les questionnements reprennent. Une demande pour un parc d'attraction est plutôt enfantine. Quel âge peut avoir ce raton? A-t-il des parents? Je te le redemande, as-tu un endroit où faire ta toilette? Tu peux venir chez moi si tu veux. C'est la première fois que j'hébergerais quelqu'un, mais soit... Quel âge as-tu, au fait? |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Dim 28 Mar 2010 - 17:41 | |
| Quand Louis prononça le mot « impossible », Vermine ne put s’empêcher de ressentir une terrible déception. Il allait se dire que c’était stupide de se faire pareil espoir, que l’inconnu était un enfoiré et qu’il lui ferait payer son mensonge. Fort heureusement, le chimiste s’expliqua. Le mal entendu, aussitôt apparut, fut balayé. Le rêve pouvait se poursuivre, à une condition tout de même.
-Plusieurs bains ? s’exclama Ernest, interloqué.
Il imaginait qu’un rapide passage sous l’eau aurait réglé la question. Hélas, ce n’était pas l’avis de Mac Cavaugh. Bon sang, plusieurs bains, même quand son ancienne vie il ne s’était jamais lavé à répétition. Alors maintenant qu’il s’était inventé cet étrange idéal, qui stipulait entres autres qu’être crasseux était bien, la perspective de ce nettoyage intensif lui paraissait… comment dire… être une tâche insurmontable. Toute fois, il se reprit vite. C’était une journée au parc d’attraction qui était en jeu, il ne fallait pas l’oublier. Au diable son idéal, il voulait donner corps à cet enthousiasmant désir. Lentement, le semi-rat réapparut complètement à la vue de l’adulte.
-Heu… j’voulais dire, ok pour plusieurs bains. Et j’veux bien venir chez toi. C’est pas l’idéal les égouts pour s’laver.
Vermine rit nerveusement. Il était terriblement gêné, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Sa carapace d’agressivité avait volé en éclats, il en était conscient. Il s’approcha de Louis, toujours avec lenteur, en le fixant d’un regard pétillant.
-Ha, et j’ai douze ans. Heu… on y va ? Zut, mes affaires !
C’était sans doute amusant de voir le petit monstre totalement perturbé. Il fit demi-tour, disparut dans son conduit et réapparut moins d’une minute plus tard en tenant un sac à dos tout aussi sale que lui. Ce dernier contenait l’intégralité de ses possessions.
-Voilà, j’suis prêt ! déclara-t-il d’un ton qu’il essaya de rendre un minimum ronchon.
Allez dans un parc d’attraction, ce n’était peut-être pas le rêve de sa vie mais c’était quand même une envie d’importance. C’était affreux d’entendre les autres s’amuser et de ne pas pouvoir les rejoindre, d’autant plus qu’il aimait les manèges. C’était Basil, le domestique de son père, qui les lui avait fait découvrir un jour de printemps ensoleillé. Un bon souvenir, l’un des rares de sa vie d’avant. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Dim 28 Mar 2010 - 20:54 | |
| Après une exclamation de surprise inattendue aux oreilles du chimiste, le rongeur géant se rapproche doucement, à quelques mètres à peine. Heu… j’voulais dire, ok pour plusieurs bains. Et j’veux bien venir chez toi. C’est pas l’idéal les égouts pour s’laver. L'agressivité et le détachement hautain ont fait place à la gestuelle d'une personne embarrassée et nerveuse, peut-être gênée, à moins que ce ne soit un soupçon de moquerie... mais la moquerie ne concorde ni aux dernières paroles logiques ni à la demande candide émise il y a quelques instants. Margareth: J'arrive presque à le trouver attachant. Louis: Moi pas. Je le trouve triste. Margareth: Ah, c'est ça ce serrement au cœur que je sens à l'instant? Louis: ...
Ha, et j’ai douze ans. Heu… on y va ? Zut, mes affaires ! Margareth: Ses affaires? Louis: Douze ans? Tandis que Margareth s'étonne qu'un rat puisse avoir des "affaires", son frère s'étonne de la jeunesse de celui qui vit dans les égouts. Mais tous deux se demandent comment rejoindre l'appartement. Evidemment, Louis pourrait s'absenter pour prendre la voiture mais ce dernier rejette catégoriquement cette alternative: il se souvient des moments d'angoisse viscérale lorsqu'il attendait une réaction de son père et la déception à la fin de l'attente, à chaque fois, lorsque ce père finissait par abattre ses poings.
Voilà, j’suis prêt ! Tu veux que je prenne ton sac? Il a l'air lourd. Ne laissant que son t-shirt à longues manches, le plus humanoïde des deux mutants retire son sweat-shirt à capuche. Tu peux mettre ça et rabattre la capuche sur ton visage. Tu seras un peu moins repérable. On y va à pieds. De toute façon, je n'habite pas loin et si des passants nous voient... un cadavre ambulant accompagné d'un rat géant devraient pouvoir les effrayer un bon moment et les faire passer pour dingues s'ils voulaient tout raconter.
En rasant les murs et en évitant de parler, la suite se passe sans embûche particulière, l'appartement n'étant qu'à quelques pâtés de maison: la course poursuite n'avait pas duré longtemps. Un tour de clef dans la porte latérale et les deux compères se retrouvent dans le trois pièces.
La décoration est sommaire. Face à la porte, le grand meuble de rangement de couleur neige alterne portes pleines et portes vitrées sur tout le mur principal. Côté entrée, une colonne supporte des objets de la vie pratique: bottins téléphoniques, vide-poche... de même couleur que le grand meuble, elle se fond aussi dans le blanc des murs. Seuls le secrétaire près de son asperge de collègue et la table basse moderne ont le foncé des bois exotiques. La méridienne et le pouf en cuir jaune clouté apportent la pointe de couleur. Quelques livres épais sont abandonnés dans la méridienne. Dans la pièce côté jardin séparée par un demi-mur transformé en bar-table haute, on aperçoit une cuisine américaine basique en aluminium. Formant un « L » avec la pièce principale, la chambre est cachée par un renfoncement du mur. Au sous-sol, l’escalier donne directement dans la salle de bain qui précède le laboratoire.
Viens, on va directement à la salle de bain, on en a besoin tous les deux. Bien que complète, la pièce d'eau est sobrement recouverte de carrelage blanc et les grandes portes des placards de rangement sont simplement habillées de bois d'hêtre très clair.
Je propose que tu ne prennes pas tous les bains d'affilée ce soir: on t'écorcherait. De plus, je dois chercher le matériel demain quand j'irai travailler. Donc on ne peut pas aller au parc avant après-demain, ça nous laisse le temps de te retirer cette odeur. Pour tester l'appareil et ton anonymat demain après mon boulot, on pourrait rendre visite à un ami qui tient une libraire? (Ghinzu) C'est comme tu le sens.
Après s'être rapidement déshabillé pour enfiler une sortie de bain brune, Louis commence à faire couler l'eau de la douche et à tester sa température. A douze ans, on est capable de se laver seul normalement. Mais étant donné que Vermine s'apprête probablement à dormir dans le même lit que Louis, il préfère s'assurer du nettoyage en bonne et due forme de sa nouvelle connaissance. Je vais t'aider pour le dos. Tu prends une douche rapide avant le bain pour faire partir le plus gros? Histoire de ne pas mijoter dans un bain de bouillon... Euh... tu penses avoir des parasites? |
| | | Ernest Lenoir Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Epsilon
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| Sujet: Re: Rat des villes, rat d'égouts [Vermine] Lun 29 Mar 2010 - 14:24 | |
| -Des parasites ? reprit Vermine d’une voix quelque peu absente.
Depuis qu’il était entré dans l’appartement, son regard curieux se baladait de partout. A l’inverse, lui-même n’osait s’éloigner de Mac Cavaugh et le suivait presque dans le moindre de ses déplacements. C’était là, à n’en point douter, une preuve de timidité. Depuis plusieurs mois, Ernest jouait un rôle, celui du monstre. Peu à peu, le personnage imaginaire se fondait au réel mais il demeurait encore une frontière entre Ernest et Vermine, entre l’enfant et son côté mutant. En cette nuit, sans doute pour la première fois, le jeune Lenoir était redevenu lui-même, enfin presque. C’était également la première fois qu’il acceptait de venir chez quelqu’un, de faire un effort pour se mailer aux autres. Dans son esprit, c’était l’ébullition. Une myriade de questions l’asseyait. La plus pressante était certainement : est-ce que je fais pas une connerie ?
-Oui, sans doute. En tout cas, y’a des bestioles qui me gratte, reprit-il, cette fois avec d’avantage de présence.
Il était tout d’un coup revenu au moment présent, s’arrachant par la même occasion à ses réflexions. Il était dans la salle de bain, l’eau coulait déjà. Le moment de se laver était imminent. Vermine eut l’impression d’être prit de court, que les événements étaient précipités. Mais il pouvait difficilement faire marche arrière. En tout cas, il ne le voulait pas. Il déposa dans un coin son sac à dos, qu’il avait préféré garder pendant le trajet, et retira le sweat-shirt qui l’avait dissimulé. Alors, il se sentit nu. Il l’était depuis des semaines bien sûr. Il avait abandonné les vêtements trop inadaptés à sa morphologie et s’était contenté de sa seule fourrure. Il aurait crut que sa pudeur en aurait été effacée. Il se trompait. Il baissa sur lui un regard critique. Il se trouva une fois de plus laid. Des mois entiers n’avaient pas suffit à se qu’il s’accepte tel qu’il était à présent et pourtant, chose curieuse, il était enchanté que sa mutation soit arrivée. L’esprit de l’homme n’est que contradiction.
-Heu… au fait, j’suis assez grand pour me laver tout seul ; même le dos, affirma-t-il subitement d’un ton sans réplique.
On assistait à un retour en force de son ancienne éducation. Il ajouta tout de même avec plus d’amabilité :
-J’ai pas toujours été un rat. Je sais comment m’y prendre, t’en fais pas. Dis-moi juste ce que je peux utiliser. | |
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