Histoires de famille... [PV Ashe]

Invité

Jane ouvrit enfin les yeux, le train venait de s'arrêter et une petite voix annonça aux passagers qu'il était temps de descendre. La jeune femme avait décider de ne pas prendre l'avion cette fois, elle n'avait pas besoin d'un stress supplémentaire. Ce qu'elle avait à faire aujourd'hui était vraiment très difficile, alors autant avoir ses idées en place.
Sauf que ce que Jane n'avait pas prévu, c'est que même en ayant que cela à faire, ce serait difficile.
Elle avait prit le train tard dans la nuit afin d'arriver très tôt à New-York, avec une seule idée en tête, pouvoir retrouver son petit frère et lui parler. Elle avait apprit par le journal, qu'il devait passer son rapport aujourd'hui, et qu'il y aurait une cérémonie. Beaucoup de monde, une fête, personne ne ferait attention à elle. Ce serait le moment parfait! idéal! Elle avait pensé à lui téléphoner avant, mais elle n'avait pas envie de lui faire peur, elle ne voulait pas qu'il prévienne les parents, ou qui que ce soit d'ailleurs. Depuis que la jeune femme avait fuit l'année précédente, elle ne savait pas quelle était sa situation.
Etait elle recherchée? sa photo était elle affichée dans tous les lieux publics? ou les gens avaient ils oubliés? Elle n'était certaine de rien, il valait mieux rester prudente.

Jane se rendit donc à l'université qu'elle connaissait bien, elle y avait passé deux ans, deux ans de bonheurs et d'insouciances. En voyant ce grand portail de fer forgée, elle eut un pincement au coeur. Tous ses gens qui avaient fondés tant d'espoirs sur elle, tous ce monde, que pensait il en ce moment?
La jeune femme prit une profonde respiration, et franchit les grilles. Elle s'était habillé en tailleur noir, qu'elle avait acheté pour l'occasion, et avait également prit un chapeau et des lunettes de soleil. De cette façon, personne ne pourrait la reconnaître, du moins pas tant qu'elle parlerait. Elle avait relevé ses cheveux en chignon, elle paraissait se fondre parfaitement dans la masse de toutes ces personnes arrogantes, riches et fières de l'être.
La jeune femme avait participé à la remise des diplômes, et avait applaudit son frère qui avait même reçu une mention. Elle était très fière de lui, et elle y alla même de sa petite larme. Il n'avait pas changé, il était toujours aussi beau.
Au premier rang, elle aperçut ses parents, et les larmes lui montèrent aux yeux. Que pouvaient ils bien se dire aujourd'hui, que leur fille s'était enfuit? savait il ce qui s'était passé vraiment?
Elle détestait ne pas savoir, c'était le plus dur. Au moins aujourd'hui elle serait fixée. Mais elle devait trouver son frère.

Le cocktail et la petite fête improvisée battait son plein. Tous le monde discutaient, de çi de ça, et la jeune femme put très vite rejoindre son frère. Elle le tira par le bras, un peu plus loin, et retira ses lunettes de soleil. Elle était si heureuse de le revoir, qu'elle en resta un moment bouche bée. Lui aussi d'ailleurs était resté béat, il avait l'air surprit et...
effrayé?
Elle lui dit qu'il l'avait beaucoup manqué, qu'elle ne voulait pas que tous cela se passe, et pendant tous ce temps, il n'avait rien dit. Elle trouva cela étrange évidemment, et cessa de parler pour lui demander ce qu'il n'allait pas. Il lui dit tout simplement qu'elle ne devrait pas être ici, que personne ici ne voulait plus la revoir, jamais, qu'ils l'avaient oublié. Mais avant de partir, il prononça les paroles fatidiques qui brisèrent la jeune femme à jamais.

"Vas t'en espèce de monstre! et ne reviens plus jamais ici... "

Jane suivit son conseil, elle était partit avant qu'il ne donne l'alerte, et certes, elle ne les reverrait plus jamais. Alors ils savaient ce qu'elle était, et ils pensaient tous qu'elle était un monstre... Elle se mit a courir, avec ses chaussures à talons, les larmes dégoulinant sur ses joues. C'était officiel, elle était seule au monde, elle n'avait plus de famille, elle était un monstre...
Elle connaissait bien la ville, et elle savait très bien ou elle allait. Elle n'avait jamais fait cela, mais c'était bien le moment d'essayer. La jeune femme poussa la porte du barre le plus côté de la ville, et elle but cocktail sur cocktail jusqu'à ce qu'elle n'ai plus d'argent. Evidemment, elle n'avait pas l'habitude, et son corps ne supportait pas très bien l'alcool, quand elle sortit du bar, elle n'avait pas oublié la scène qui s'était passé à l'université avec son frère, mais elle ne cessait d'en rire. En fait, elle riait de tout. Avec son grand chapeau, les gens devait penser qu'elle était une folle complètement saoule. Et au fond, n'était ce pas ce qu'elle était?

Jane déambulait donc dans les rues de NY, et elle ne faisait pas attention aux gens qui la regardaient, elle se fichait de tout, tout simplement. Après tout, aujourd'hui elle n'avait plus d'attaches, alors elle pouvait faire ce qu'elle voulait!
Un peu plus loin sur la trottoir, la jeune femme aperçut plusieurs peintures. Il n'y avait personne pour les surveiller?
La jeune femme, curieuse et complètement perdue se rapprocha et aperçut en fait que la peintre était assise par terre.
Jane se pencha sur une des peintures, faillit même y coller son nez et éclata de rire.

"C'est drôlement jolie dis donc ce que tu dessines! mais... pourquoi tout est si trouble? tu es une descendante de Picasso? "

Jane ne savait plus vraiment ce qu'elle faisait, pourquoi elle le faisait, ce qu'elle faisait là. A présent, elle avait très chaud et la tête qui tournait, et elle se sentait toute drôle.
Mais pourtant, elle ne regrettait pas d'avoir autant bu...

Invité

" Tiens, une clodo. "

Ashe, assise au pied du mur contre lequel elle avait étalé quelques unes des œuvres dont elle daignait se séparer contre compensation financière, sortit de sa contemplation de la foule et tourna la tête en direction de la voix familière qui venait de sonner bien fort à quelques pas d'elle. Ses lèvres se tordirent en un sourire feignant le dégoût.

" Et merde, un poivrot qui veut m'piquer mes thunes... "

L'autre, un grand afro-américain sapé en kaki et noir, vint à elle avec un air de coq paradant devant une poule au moment opportun.

" Quand on est polie on dit bonjour, pouffiasse.
- Une clope, négro. "

Il sortit un paquet de sa poche en riant doucement, et lui balança une cigarette vite suivie d'un briquet.

" Merci.
- Tu vends encore tes croûtes?
- Nan, je les expose en vue de les vendre.
- Je vois. Chez moi non plus ça chique pas trop.
- Change de quartier.
- Y a trop de flics là où j'pensais aller, et ailleurs j'ai trouvé mes maîtres, alors je zone.
- Ben reste un peu, si tu veux.
- J'vais faire fuir tes clients ma poule, ils vont croire que la passe est déjà vendue jusqu'au prochain tour.
- T'es con...
- Red Spot ce soir?
- Mmmouais... J'sais pas, Jay, j'ai un peu la flemme de sortir en ce moment.
- T'auras d'la visite, poupée.
- Mrff... Tu m'achètes une toile et j'te laisse entrer.
- Que dalle! J'suis ton pote!
- T'es l'pote de mon frère, pas pareil.
- Rapace. Bon j'me taille, bon courage frangine.
- Jay! Ton tatouage?
- Offre-le moi!
- 'Tain... "

Ce type-là était un des meilleurs amis du défunt frère d'Ashe, et elle qui avait été si fusionnelle avec ce dernier, se demandait souvent comment il pouvait bien faire pour supporter Jaimie Warden, le type même du copain génial mais comme constamment fauché, l'adorable parasite.
Et pourtant, avec elle aussi, l'alchimie opérait. Elle n'arrivait pas à le détester. Elle aurait voulu pourtant. Mais c'était peut-être sa bonne humeur, son sourire, ou son entrain, tout ça mettant en avant, comme s'il en avait besoin, son physique plutôt enviable malgré une tronche de camé qui lui rajoutait dix ans, et son charisme percutant.
En fait, si, elle le détestait. Elle était affreusement jalouse.
Et puis il était trop chiant, comme garçon, toujours à refuser de lui servir de modèle alors qu'elle rêvait de faire ne serait-ce qu'une seule photo de son dos sculptural, ou à montrer un enthousiasme démesuré pour un tatouage à l'encre blanche - encre qu'elle ne pouvait acheter que s'il acceptait son prix d'ami pour amortir un peu le coût - alors qu'il savait pertinemment qu'il ne la paierait pas avant un sacré moment.
Le genre de mec qu'elle finirait par présenter à Daniel pour lui faire comprendre combien sa vie pouvait être horrible, avec de tels gens. Ou pas d'ailleurs...

Elle sourit en regardant s'éloigner sa silhouette immense, aussi imposante qu'une statue, aussi souple qu'une panthère.
De tous les anges gardiens qu'Anthony avait laissés derrière lui, Jaimie était sans doute celui qu'elle affectionnait le plus.

" T'as oublié ton briquet, abruti ", fit-elle comme pour elle-même en allumant la cigarette.

Alors que le bâton de tabac avait rapetissé au dernier quart et que la jeune femme s'imaginait bien aller dépenser un peu de l'argent qu'elle avait acquis au Starbucks du coin, elle vit arriver vers elle une brune assez jolie mais à l'allure vraiment braque, habillée comme pour une garden party mais sans party et encore moins de garden. Par contre, vu sa démarche, elle n'avait pas bu que de l'eau.

Celle-ci s'avança directement vers les toiles les plus abstraites, celles que l'anglaise se forçait plus ou moins à peindre, parce qu'elle n'aimait pas spécialement le genre mais qu'il faut parfois céder devant la mode.

La peintre la regarda faire d'un oeil circonspect, tirant sur les dernières feuilles incandescentes avant de prendre tout de suite un sourire avenant quand la demoiselle la regarda pour lui parler. Ashe était certes nulle en vente, mais au moins elle faisait de son mieux pour avoir l'air sympathique et c'était ce qui marchait le mieux.

" C'est drôlement joli dis donc ce que tu dessines! Mais... Pourquoi tout est si trouble? Tu es une descendante de Picasso? "

Comme toujours quand on trouvait pile le truc parfait pour commencer à l'énerver, Ashe haussa un sourcil.
Et l'autre de rigoler comme une dinde.

... T'es neuneu toi ou quoi? songea-t-elle silencieusement.

Elle en resta muette et immobile une seconde.

" Pas vraiment, nan. "

Reprenant un air un peu plus engageant, elle se leva et s'épousseta un peu pour se rapprocher de la potentielle cliente.

" Si vous préférez des choses plus figuratives j'en ai par là... "

Elle attrapa un grand carton à dessin au passage, qui contenait des reproductions de scènes directement issues de la vie à NY et en particulier de ses nuits chatoyantes, et l'ouvrit pour cette fille manifestement un peu cuite qui, à défaut de lui donner une conversation intéressante, claquerait peut-être l'argent qu'il lui restait sur un coup de tête alcoolisé.

" Et si vous voulez j'peux même prendre une commande avec échange de numéros de téléphone, vous me dites c'que vous voulez, on en discute ici et via des coups de fil, et vous gardez un oeil direct ou non sur l'évolution du dessin. "

Invité

Incompréhension, douleur, fatigue, Jane n'arrivait plus vraiment à gérer. Non en fait, elle ne gérait plus du tout! Elle était bien là, en face d'une jeune femme qui présentait des tableaux, mais elle avait l'impression d'être pourtant dans un autre monde. Sa tête lui faisait mal, elle lui tournait, elle ne savait pas si elle allait tenir longtemps comme ça. Qui plus est, ses chaussures à talon lui faisait un mal de chien! mais cela, elle allait pouvoir y remédier.
La jeune femme s'en prendre gare à la jeune femme qui lui parlait, se pencha et retira ses chaussures qu'elle balança dans un coin près des tableaux, puis elle se massa un peu les pieds. En tentant de se relever, elle faillit tomber et se retint de justesse a un poteau qui se trouvait fort heureusement à proximité...
Un poteau? comme ça en plein milieu de la rue? non en effet, cela aurait été trop beau...
Il s'agissait tout simplement de la jambe de la jeune peintre qui ne devait pas vraiment apprécier qu'on se tienne à elle pour ne pas tomber.
Quoi qu'il en soit, Jane finit par se relever au bord de la nausée...

"Je... je suis vraiment désolé, je ne, je, enfin, je... désolé... "

Non, Jane n'arrivait pas vraiment à trouver ses mots, et pour le peu qu'elle comprenait de ce qui se passait, elle se dit qu'il fallait quand même rester polie, et faire mine de s'intéresser aux toiles. Non, c'est vrai, elle n'y connaissait rien, elle était complètement bourrée, mais voilà, Jane était gentille, elle n'arrivait pas à faire du mal à une personne consciemment.
Alors elle commença a tourner autour des peintures de façon un peu dangereuse, elle tanguait un peu, mais elle tenait debout, encore mieux depuis qu'elle avait retirée ses chaussures.
Elle observait les dessins, les uns après les autres, et de loin, ils avaient l'air magnifique, mais lorsqu'elle se rapprochait, les toiles se dédoublaient, ou alors faisaient de drôles de formes...

"Franchement, je m'y connais pas vraiment, mais tous cela m'a l'air un peu... eh bien flou... "

Ce genre de commentaires ne devaient pas vraiment plaire à la jeune artiste, Jane avait comme l'impression qu'elle venait de manger une tranche de citron bien acide. Ce qu'elle pouvait être gauche parfois... Jane se dit qu'il était peut être tant qu'elle s'en aille, elle ne faisait qu'importuner cette pauvre jeune femme, elle n'avait rien à faire ici, elle devrait retourner mourir dans sa pauvre petite ville.
La jeune femme tout d'un coup, se mit à sangloter bruyamment, tombant à genoux sur le trottoir. Elle avait oublié où elle était, elle avait oublié qu'il y avait quelqu'un à proximité, elle se retrouvait seule enfermée dans sa tête, dans ses idées, elle se retrouvait à cette fête, revoyant son frère lui disant qu'elle était un monstre...
Les larmes commencèrent à couler de plus en plus sur ses joues, elle se prit la tête dans les mains, pleurant toujours.
Et n'en pouvant plus de cette douleur, de cette colère en elle, elle s'écria:

"Un monstre! je ne suis qu'un monstre!"

Oui peut être qu'au fond, c'était vrai... sous le coup de l'émotion, et sans qu'elle ne contrôle quoi que ce soit, la jeune femme sentit son corps se réchauffer, de plus en plus. Au début, elle ne le remarqua pas, mais quand celui ci atteignit une température assez élevé, elle se rendit compte que son pouvoir venait de se déclencher.
La panique la prit encore plus, elle ne le contrôlait pas, à chaque fois que son pouvoir se déclenchait, c'était une vrai catastrophe. Jane se releva donc, afin de s'éloigner le plus de la civilisation le temps qu'elle se calme, mais au passage, elle toucha une toile qui se mit à fondre aussitôt. Horrifiée, la jeune femme alla s'adosser contre le mur, toute tremblante, les joues trempées, le coeur fatigué.

* Si seulement je pouvais ne pas être là... Oh je vous en prit, faites que je ne sois plus là... *

Elle avait l'impression que tout s'écroulait, elle avait l'impression que c'était la fin du monde. L'alcool lui montait à la tête et cette chaleur qu'il faisait...
Mais au bout d'un moment dans cette état vraiment pathétique, Jane s'étonna de quelque chose...
Elle releva la tête et posa ses yeux humides sur la jeune peintre. Pourquoi, oui pourquoi n'avait elle pas encore appelé la police, ou crier à l'aide en hurlant?
Jane venait de faire une démonstration de ses pouvoirs non? même minime, alors pourquoi restait elle là? pourquoi n'allait elle pas appeler quelqu'un qui viendrait la chercher pour l'enfermer, ou pire...
Jane respira profondément, elle tenta de reprendre son calme, tous cela faisait bien trop de chose pour elle. Elle sentit son corps retrouver sa température normale. Une bonne chose de faite...

"Je... vous?... "

Et puis rien du tout! et si cette femme était juste en état de choc? et si elle n'attendait qu'un geste de Jane pour hurler à l'aide...
Mais au fond, que pouvais elle bien faire? a part attendre et voir ce qui se passerait?...

Invité

Cette fille était définitivement à l'ouest.

Ashe la regarda balancer ses chaussures sur ses toiles avant de s'étaler contre sa jambe, interdite, ayant une envie diabolique de matérialiser un immense rideau de scène pour cacher cette farce tragique.

" Je... je suis vraiment désolée, je ne, je, enfin, je... désolée... "

La jeune peintre avait vraiment l'impression d'avoir basculé dans une sorte de rêve éveillé. Ça devait être ça, elle s'ennuyait tellement depuis que la première personne à l'avoir divertie aujourd'hui se soit éclipsée qu'elle avait dû s'assoupir sans s'en rendre compte, laissant son gagne-pain sans surveillance.
Elle eut un sursaut à moitié volontaire, elle aurait voulu y croire, pouvoir rouvrir les yeux et voir que la même fille était penchée sur un tableau avec un regard appréciateur, quelque chose qui évoquerait l'attrait, la sensibilité...

" Franchement, je m'y connais pas vraiment, mais tous cela m'a l'air un peu... eh bien flou... "

Mais non, apparemment, elle ne dormait pas.

La mine désolée à son tour, elle regarda la pauvre poivrote fondre en larmes pour une raison qui lui échappait complètement, à moins que ce soit une lueur de lucidité à travers les vapeurs d'alcool...

" Un monstre! je ne suis qu'un monstre! "

Un peu médusée, Ashe vit le dit "monstre" qui n'avait pas vraiment l'air d'en être un perdre tout d'un coup les pédales suite à une réflexion silencieuse dont l'artiste, malgré sa manie d'aller chercher midi à quatorze heures, ne comprenait pas la cause et encore moins la conclusion.
Il suffit que la jolie brune touche malencontreusement une toile pour que celle-ci, comme exposée à du métal bouillant, se mette à roussir presque jusqu'à prendre feu.
Reprenant très vite contenance, la jeune anglaise attrapa immédiatement la toile pour la cacher derrière une autre en regardant autour d'elle pour voir si les passants avaient remarqué l'incident. Car c'était certain, cette fille n'était pas normale, et il n'y avait pas trente-six cause possibles à cette réaction sur le support.

La preuve effacée, elle s'approcha doucement de la jeune femme prostrée au pied du mur, qui la regardait à son tour avec un air effaré.

" Je... vous?... "

Ashe s'accroupit devant elle, l'air sérieux mais faisant de son mieux pour ne pas l'effrayer encore plus qu'elle ne paraissait l'être, tendant seulement ses mains, paumes exposées en signe de non violence.

" Chhht... murmura-t-elle doucement. Tout va bien, ce n'est rien. Personne n'a rien vu. Je suis comme toi, je peux t'aider. Mets-toi à l'ombre, là, lui dit-elle ensuite en indiquant l'entrée d'immeuble située à moins de deux mètres d'elles, et essaye de te calmer. Tu as besoin de quelque chose? De l'eau peut-être? "

Son ton était doux, sa voix apaisante et inaudible pour quelqu'un d'autre que la pauvre demoiselle en face d'elle.

Invité

Jane était épuisée, et surtout morte de peur, elle tremblait comme une feuille fouettée par le vent, et tenter de se calmer pour ne pas déclencher de nouveau son pouvoir était très difficile.
Mais à présent, surtout, toute son attention était portée sur la jeune femme qu'elle importunait depuis trop longtemps à présent. Elle la vit ranger le tableau foutu derrière d'autres tableaux, puis elle se rapprocha de Jane. La jeune femme retint sa respiration, et quand la jeune peintre fut assez près d'elle pour l'entendre, elle lui murmura:

"Je vous rembourserez je vous assure... "

Mais bizarrement, elle n'avait pas l'air fâchée, elle n'avait pas l'air d'avoir peur non plus. Elle semblait plutôt... inquiète. Oui il y avait de quoi, se retrouver nez à nez avec un mutant qui venait de vous bousiller peut être des heures de travail cela ne devait pas être vraiment agréable.
Mais elle tendit ses paumes vers Jane, au plus grand étonnement de cette dernière. Elle ne comprenait pas. Mais que se passait il?
D'habitude les gens n'aimaient pas les mutants, ils les fuyaient, ils les craignaient. Pourquoi pour elle ce serait différent?
Mais le temps apporte toujours les réponses que l'on attend, et il fallut à peine quelques seconde de plus à Jane pour comprendre le comportement de son interlocutrice.
Elle tentait de la calmer, de la rassurer, car oui elle aussi était une mutante, c'était une évidence, pourquoi Jane ne l'avait elle pas remarqué plus tôt?
La réponse était simple, son esprit était complètement embrumé par l'alcool. Elle était vraiment idiote de s'être mis dans cet état, elle aurait du savoir que cela pouvait être dangereux pour elle et pour les autres...

Jane ne discuta pas, elle fit exactement ce que cette fille lui disait, elle recula jusqu'à atteindre l'immeuble qu'on lui désignait, et elle s'y fit aussi petite que possible. Elle était encore un peu sous le choc, son estomac faisait des siennes, et quand on lui demanda si elle voulait de l'eau, elle ne put que dire oui de la tête.
Oui peut être que de l'eau lui ferait du bien? peut être qu'elle pourrait enfin réfléchir correctement sans que sa tête se prenne pour un manège.
Bientôt l'eau arriva, et Jane but doucement. Et c'est avec une petite voix un peu cassé par l'émotion qu'elle dit:

"Merci c'est gentil... "

Elle était toujours tremblante, mais elle allait mieux. Elle n'avait plus peur, elle avait l'impression que c'était terminé, mais c'était loin de l'être. Ce qui s'était le matin même la rongeait de l'intérieur, elle avait certainement besoin d'un peu de repos. Mais pour autant, elle était intriguée, elle fixait la jeune femme qui venait peut être de lui sauver la vie, car si elle n'avait pas fait de dégâts ici, elle en aurait fait ailleurs, et elle se demandait comment elle pouvait vivre ici, dans cette grande ville, ou plutôt comment elle pouvait survivre, alors que tous les mutants étaient recherchés ardemment.

"Je suis désolé pour le tableau, mais j'ai pas fait exprès, je contrôle pas encore... enfin vous voyez. Je... j'ai pas grand chose sur moi, mais je vais vous dédommager, je... juste que là je sais plus vraiment ou j'en suis... "

Et cette dernière phrase était totalement vrai. Jane était tout simplement perdue. Elle était dans une brume totale. Oui à cause de la boisson certes, mais pas que. Son corps, mais aussi son esprit était en détresse, et ils n'arrivaient pas à trouver une solution pour sortir de l'abime.
Jane respirait très fort, afin de pouvoir garder son calme et de ne pas penser à ses problèmes, c'était pas du tout le moment de les étaler, comme ça dans la rue avec une inconnue, mais pourtant elle aurait tellement aimé se confier à quelqu'un...
Jane qui s'était écroulé contre un mur, se releva tant bien que mal. Elle ne devait pas rester là, elle devait trouver un endroit ou personne ne la remarquerait, le temps qu'elle reprenne ses esprits.

"Je... je vais peut être y aller, j'ai fait assez de dégâts comme ça. Vous connaîtriez pas un endroit pas cher ou je pourrais me reposer un moment? "

Invité

Ashe tendit un thermos d'eau très fraîche à la mutante en espérant que son pouvoir n'aurait pas d'incidence sur le métal, étant donné qu'elle avait l'air bien plus calme qu'auparavant. La jeune peintre sentait la chaleur s'amoindrir à mesure que sa vis-à-vis recouvrait ses esprits.

Elle resta accroupie devant elle en songeant à ses toiles. Après tout, peu importait qu'elle remballe maintenant ou plus tard, elle reviendrait le lendemain de toute façon. Mieux valait qu'elle s'occupe de la demoiselle semi-pyromane et qu'elle boucle tout, même si son départ pouvait paraître un peu précipité et souligner l'incident, après tout, qui s'en souciait? S'il y avait tant de gens que ça à s'intéresser à son petit business, elle aurait empoché plus que deux-cents dollars.

" T'inquiète pas de me rembourser, c'est pas ta faute. "

Si, un peu, mais elle ne l'avait pas fait exprès, et manifestement, son manque de contrôle n'était pas un mensonge.

" Je sais que c'est pas toujours facile. Ton pouvoir fait de toi une cible plus facile que moi avec le mien, mais je peux comprendre. Y a pas de souci. "

Elle hésita un peu à aider la jeune femme à se relever, mais remarqua que sa température corporelle était supportable au toucher, juste assez alarmante pour qui ne savait pas qu'il ne s'agissait pas d'une horrible fièvre. Elle la soutint donc.

" Je... je vais peut être y aller, j'ai fait assez de dégâts comme ça. Vous connaîtriez pas un endroit pas cher ou je pourrais me reposer un moment? "

Ashe réfléchit une seconde.
Les hôtels étaient coûteux, ou carrément miteux. Les entre-deux étaient certainement bien cachés dans la masse et elle n'en connaissait aucun, n'ayant jamais eu besoin d'en trouver un.
Elle avait bien des amis qui auraient pu accueillir la jolie brune, mais elle ne les connaissait pas suffisamment, et ils auraient peut-être fait grise mine en voyant débarquer une inconnue chez eux parce que la soeur d'un ami défunt voulait lui filer un coup de main. Et puis, ceux-là acceptaient-ils d'aider les mutants sans contrepartie? Ce faire pouvait amener des ennuis, parfois.
Ceux dont elle était sûre de la réaction vivaient presque tous dans des espèces de bouges pas toujours très accueillants, parfois déjà occupés par trois ou quatre personnes. Anthony ne fréquentait pas souvent le beau monde, cherchant les perles dans la boue.

Il lui restait une solution qui ne l'arrangeait qu'à moitié...
Faire venir Jane chez elle.

Pas qu'elle ne voulait pas d'elle dans son antre, ça ne la dérangeait absolument pas. Mais ça l'aurait encore moins dérangée avant qu'elle connaisse Daniel. Au vu de sa requête, la demoiselle n'avait pas de toit, et pas énormément d'argent de surcroît. Si sa situation ne s'améliorait pas rapidement, Ashe n'ayant pas le cœur à mettre quelqu'un dehors, elle devrait sans doute changer cet hébergement temporaire en colocation avec un loyer payé par une seule personne contre compensations diverses.
Avec Daniel chez elle tous les soirs ou presque, ça n'était plus vraiment possible.

Mais un éclair de génie douteux lui vint, et une idée aussi lumineuse que vaseuse en naquit.

" Ben, j'vais ramasser mes affaires, là, j'retourne chez moi. Tu peux venir avec moi si tu veux, j'te demanderai rien en échange. Par contre j'peux difficilement t'héberger très longtemps. Mais si t'es en rade, ce qu'on peut faire, c'est t'aménager un chez-toi juste à côté, y a un appart' inhabité et apparemment sans proprio. Ça me dérange pas de t'aider à t'y nicher, au contraire, et c'est pas la légalité qui étouffe les gens du quartier. "

Tout en parlant, elle commençait à ranger ses toiles et autres dessins dans un carton, un sac à dos et le carton à dessins qu'elle avait présenté à Jane quelques minutes auparavant.

" Enfin bon, tu y réfléchis, des fois que t'aurais pas d'autre solution. Pour le moment faut que tu te reposes un peu, donc direction chez moi. "

[HRP : Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée du temps que j'ai mis pour te répondre, j'espère ne pas t'avoir démotivée... Si tu préfères qu'on clôture là et qu'on ne fasse pas la suite, tu me le dis, je comprendrai. Wink

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