The new bash ! [Vermine + libre]

En cette nuit, une fois n’était pas coutume, Prince Crapule dormait à la confrérie. En effet, ce n’était pas dans ses habitudes. L’enfant-rat avait tendance à vivre quand l’astre du jour s’en était allé et quand bien même il se reposait pendant les horaires conventionnels, il lui restait, non pas un, mais deux repaires où fermer l’œil. Seulement, cette nuit, ilavait dut se rendre au QG afin de faire son rapport à ses supérieurs. Il profita de l’occasion pour se trouver une place dans les dortoirs, n’ayant rien de prévu dans l’immédiat. Selon toutes vraisemblance, Ernest allait regretter cette entorse à ses usages.

Il dormait à poings fermés sur un simple matelas posé à même le sol. Aucun lit ne lui était attitré, aucun lit ne s’était trouvé libre pour l’accueillir. Peu lui importait. Ses rêves n’en étaient pas mois agréables. Car oui, il rêvait. Plus précisément, vicieux comme il était, il fantasmait. Ce qui se passait en son petit royaume onirique en aurait dégouté plus d’un. Voilà donc pourquoi je me garderais bien de détailler les immondes mises en scènes où il tenait toujours le bon rôle. Quand les insolites créatures virent à lui, quand l’une d’elle s’éprit pour son museau, il commença à gémir de façon très explicite. Une certaine rigidité ne tarda pas à imprimer un relief à son caleçon. Plus fort encore, le lubrique rongeur enlaça le diablotin afin, à son tour, de l’embrasser. Son rêve devenait plus torride que jamais.

Hélas, mille fois hélas, l’extase ne dura pas. On lui tirait l’oreille, on lui sautait sur le ventre. Le songe si excitant se brisa pour brutalement laisser place à la réalité. Perdu, troublé, Ernest ouvrit l’œil. Que diable se passait-il ? Qui donc le malmenait ? La faible lumière de veille placée en hauteur lui permis de distinguer dans l’obscurité la chose qu’il était en train d’enlacer. Celle-ci, constatant le réveil du velu confrérisme, ne trouva rien de mieux que de lui adresser un très large sourire ainsi qu’un nouveau baisé. La réaction du gamin ne se fit pas attendre. Frustré d’avoir été arraché à ses fantasmes, une colère sourde ne tarda pas à inonder son esprit. Loin de relâcher le petit monstre, il serra plus fort au contraire. Ses mains griffus se portèrent au cou du gobelin alors que sa gueule infligea une violente morsure en plaine face. Le blessé parvint à se dégager. Hurlant sa douleur, il battit en retraite. L’instant d’après, Vermine avait en main son poignard. Il eut tôt fait de chasser les deux autres importuns. Les créatures furent toutes dans la même direction, celle d’où provenait d’étranges sons.

-Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel, rugit Prince Crapule. Y’a une fête et on m’invite pas ?!

D’un bond, il se releva. En vingt secondes, il enfila chemise, veston et pantalon. Il rangea son poignard, sortit son pistolet, en vérifia le chargeur et ôta la sécurité. Le voilà prêt à en découdre car oui, il était bien décider à butter jusqu’au dernier de ces petits diables. Gâcher un rêve de cul, c’était un préjudice sans égal, un tord qui ne pouvait se réparer que dans le sang. Voilà l’enfant-rat partit vers le réfectoire. La porte de celui-ci était restée entrouverte. L’innommable vacarme qui régnait à l’intérieur, ce mélange de rires joyeux, de cris dément, d’objets qui se brises qui se cognes… tout cela suggérait le chaos qui régnait. Mais ce ne fut que quand Ernest passa la porte, que quand il resta planté sur place devant la scène irréaliste, qu’il prit conscience de l’ampleur de la chose.

-Nom de dieu…

Il se frotta l’œil. N’était-il pas encore en train de rêver ?

De Confrérie, le groupe dirigé par Magnéto n'avait malheureusement que le nom.
A cette heure avancée de la nuit qui plus est. Peter faisait des rondes. De la même manière qu'un adolescent fraichement titulaire de son BAFA théorique surveille le dortoir des garçons en colonie de vacances.

La comparaison est peut-être assez imagée, mais elle est également très proche de la réalité. Certains nouveaux membres ne voyaient pas dans quoi ils mettaient les pieds en "signant" à la Confrérie. Ils se croyaient dans un club de vacances. Selon Piotr, il ne pouvait en être autrement... Sinon, ils prendraient conscience de tout ce qu'il y a à faire pour que tourne une aussi grande organisation.

D'ailleurs, regardez ces deux-là! Au coin d'un croisement entre les nombreux couloirs que comptait le bâtiment principal, deux mutants, de petites tailles... Ils ricanaient, et trainaient là comme si c'était le moment de faire ça!

Colossus s'approchait d'eux, sous sa forme humaine, dans un jogging gris et un débardeur blanc.

L'obscurité environnante ne lui permettait pas de distinguer vec certitude les traits de ces individus. Et il semblait bien que le Russe n'avait pas encore eu la joie de rencontrer ses interlocuteurs.

"Dites?" Et alors qu'il pose sa main sur la tête de l'un d'entre eux, se dévoilant ainsi dans le couloir, il se rend compte qu'ils sont bien plus que deux... Mais bien une bonne quinzaine, qui se mettent à ricaner tous en même temps! "Mais qu'est-ce que..."

Peter n'eut pas le temps de finir sa phrase. Les petits gnomes/elfes/monstres, donnez leurs le nom que vous voulez, se ruèrent sur lui. IL put juste muer sa chair en acier, et devenir l'être que le monde entier connait et craint. Ainsi, il est impossible, tout du moins Peter l'espère, que ces êtres ne le blessent.

Et de son coté, lui ne leur veut aucun mal...

"Il faut trouver ce qui se passe ici..."

Le brouhaha se fait environnant, et Colossus est surpris de ne pas voir plus de monde éveillé...

Non seulement le réfectoire était livré à un saccage sans nom mais en plus, la légion de petits monstres se révélait des plus agressifs ! Ernest était bel et bien tombé dans une embuscade au cœur même du QG de la Confrérie. Incroyable ! Inconcevable ! Mais peut-être était-ce là une véritable attaque lancée contre le groupe terroriste ? Comment savoir ? En attendant, l’enfant-rat n’avait qu’une idée en tête : éviter de se faire tailler en pièces. Sa dernière mésaventure l’avait cloué dans un lit d’hôpital pendant quinze jours. Son corps était couvert de cicatrices. Il avait perdu un œil… A 13 ans, il ressemblait déjà à un vétéran de l’armée. Qu’en serait-il dans dix ans s’il continuait sur cette lancée ? Non, décidément, il avait déjà été assez amoché comme ça alors hors de question que cela recommence.

Bien que Prince Crapule ne s’attendait pas à pareil accueil, il réagit au quart de tour. Apercevant le diablotin en train de le charger avec son hachoir, il brandit en sa direction son arme à feu. Avant qu’il n’ait le temps de tirer, une autre petite preste venait de lui obstruer son champ de vision en s’accrochant à son visage. Poussant à son tour un cri, assez impressionnant pour un mutant de sa taille, Vermine cala le canon du pistolet contre le crane de ce second monstre et pressa la gâchette. La détonation s’entendit à peine dans le vacarme. Mais le résultat fut le même. Voilà la boite crânienne de la créature perforée de part en part.

-Considères-toi comme ventilé, conard ! cracha le rat alors que, d’un coup de poing, il arrachait le cadavre de son visage.

On l’attaquait dans le dos. Quelqu’un venait de se saisir de sa queue et commençait à la mordre. Le diablotin au hachoir, quand à lui, était pratiquement sur l’enfant-rat, prêt à le trancher. Pas une seconde à perdre. Ignorant pour l’instant l’adversaire dans son dos, Prince Crapule ouvrit à nouveau le feu. Faisant sa seconde victime, voilà le hachoir au sol. Ernest n’était peut-être pas grand, pas fort, mais sa grande vivacité, tout à fait comparable à celle de ces diablotins, lui permettait d’être efficace. Faisna volte face, il tira sur le monstre qui mordait sa queue. Celui-ci ne se laissa pas abattre aussi facilement. Sans lâcher la queue de Vermine, qui déjà saignait, il courut pour rester dans le dos du rat. Une étrange danse débuta. Ernest enrageait. Perdant son calme, il vida son chargeur, risquant au passage de toucher un Confrériste qui venait d’arriver et qu’il n’avait pas remarqué. Plus de balle et le diablotin était toujours là.

-Haaaaa ! Je vais te noyer dans ton sang, toi !!! hurla le gamin, hors de lui.

Son rêve gâché, sa queue blaisée, ce bordel trop bruyant, sa patience était à bout. Non, c’était déjà certain, il ne dormirait plus jamais au QG. Se jetant sur le diablotin qu’il parvint à agripper de ses griffes, il le mordit à plusieurs reprises. Enfin, il le fit lâcher prise. Un bon coup de pied l’envoya s’écraser contre un mur.

-A qui le tour bande de bouffons !!! menaça l’hybride rongeur en rechargeant son arme.

Où sont les autres Acolytes quand on a besoin d'eux!? C'est exactement la question que pouvait se poser Colossus à ce moment précis.

Attaqué de toutes parts par une nuée de petits être difformes, il devenait important de se débarrasser de ces nuisibles...
Peter ne s'occupa pas en premier de celui qui s'était faufilé dans son pantalon. Il saisit l'une des bestioles à portée de bras et lui écrasa son poing dans ce qui lui servait de tête. Prendre une vie est une chose qui répugne Piotr, mais ces choses ne semblaient pas à proprement parler vivantes...

" Si l'on était brieffé quand des nouveaux arrivent... Mais Noooon!" La phrase du Russe fut ponctuée par un nouveau coup qui traversa un des petits êtres qui ne le regardait pas.

Puis Piotr arracha son T-shirt et son bas de jogging. Ainsi il put frapper directement les monstruosités qui gravissaient son corps.
Une invasion ne pouvait avoir lieu ici, QG de la Confrérie. Cela venait forcément de l'intérieur. Il fallait donc trouver la cause de tout cela...

Enfin libre de se mouvoir librement, Pter se rua sur les monstres présents devant lui. Il ne pouvait deviner d'où ils venaient. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était les affronter, en espérant que quelqu'un d'autres puisse remonter jusqu'à la source de tout cela.

De nouvelles créatures, assez régulièrement, passaient la porte du réfectoire, venant grossir les ranges de l’insupportable nuée. Ce détail, de taille, n’échappa pas au regard d’Ernest. Mais d’où venaient-ils ? De l’extérieur ? C’était peu probable. L’enfant-rat se fit la même réflexion que l’acolyte : la source du mal était vraisemblablement à l’intérieur du QG ; il fallait la trouver. Luter contre cette armée ne rimait à rien. Rester ici n’apporterait rien de bon. Ainsi, Prince Crapule envisagea de quitter le réfectoire et de remonter la piste des petites pestes. Il avait enfin remarqué la présence de Colosus : personne qu’il ne connaissait que de vue et de réputation. Cette brute n’avait pas besoin de l’aide d’un petit hybride. Il s’en sortirait très bien tout seul. Voilà quel fut la réflexion du fils Lenoir avant que les choses ne dégénèrent.

Les diablotins, affolés par la charge de l’homme d’acier, fuyaient en tout sens. On aurait put les croire simples d’esprit, foule désorganisée qui au final ne représentait pas un grand danger. Hélas, il n’en était rien. Vermine se détournait, prenait la direction de la porte. Alors, il remarqua la manœuvre de la horde déchainée. Elle abandonnait Colosus pour mieux fondre sur lui. La fuite se muait en charge.

-Ha, ok, c’est comme ça… lâcha l’enfant-rat, prêt à traverser la tourmente.

A la traverser, certes, mais aussi vite que possible. Il s’élança en avant, vers la sortie, toute en vidant son chargeur dans la masse, avant d’être happé par la horde de diablotins. Il s’était plié en deux, prêt à passer à quatre pattes. Il ne voulait pas être renversé mais le fut quand même. Jeté sur le dos, le voilà stoppé dans sa progression. Ignorant les griffures, les morsures, ignorant tout autant qu’il le pouvait, il s’efforça de repasser au plus vite sur le ventre. Luter était vain, il ne le savait que trop bien. Alors, il ne s’épuisa pas à essayer. Toutes ses forces, il les employa pour sortir du réfectoire. A quatre pattes, en rampant, comme il le pouvait, il avançait mètre par mètre vers cette porte qu’il espérait être son salut. Il serrait les dents. Il avait abandonné son pistolet à présent sans munition. Décidément, cette nuit, il aurait dut rester au lit. Et dire que les autres Confréristes devaient dormir… Bon sang, c’était irréaliste ! De tout ce qui se passait à côté, des actes de Colosus aux étranges mutations des monstres mordus, Ernest ne pouvait plus le voir. Il avait amplement à faire de son côté. Continuer à avancer était une tâche colossal pour lui, si petit, si léger. C’était une chance pour lui que les bestioles se contentent de pincer, griffer, mordre. Ensembles, elles étaient capables de l’immobiliser sans peine. Prince Crapule en était conscient. Pour vu que les choses restent ainsi…

-Quand je trouverais le responsable, bon dieu, je l’étripe !

Aller, il ne faut plus perdre de temps! La charge lancée par Colossus n'est pas freinée par les petits elfes de couleur sombre. En revanche, le nombre de ces petits être ne semblent pas décroitre... Donc affronter ce fourmillement de monstres n'est pas la bonne solution. Et semble-t-il que d'autres personnes que le Russe soient à la merci de ces choses.

Un être, mi-animal, mi homme, on dirait. Assailli de toutes parts, il faut que Piotr intervienne. Dans le mouvement lancé plus tôt, il court alors vers l'hybride. Une fois la cible atteinte, il l'attrape par la peau du cou, et le charge sur son dos.

"Tu n'as rien?"

La phrase, encore une fois, et ponctuée d'une rafale de coups destinée aux Gremlins...

La mutation est une chose étrange. D'une personne à l'autre, les pouvoirs obtenus pouvaient aller de grandioses à carrément extravagants et inutiles... La personne sur les épaules de Piotr possédait des attributs animaux. S'il possédait l'éventail complet des capacités animales, peut-être aurait-il le flair qui va avec.

"Faut trouver l'origine de tout ça! Tu peux le faire?"

En frappant ses mains l'une contre l'autre, Peter déclenche une petite onde de choc, qui repousse les quelques monstres à portée de cette vague d'air. N'étaient-ils vraiment que deux contre toute cette armée!

Bon, un petit bilan s’imposait. Où diable ce chaos se déroulait-il ? Au QG de la confrérie. Ce n’était pas rien quand même ! Ça n’avait rien à voir avec une insipide planque de voyous ; ce n’était pas non plus le médiocre refuge de quelques marginaux. Non, c’était LE QG, le truc sensé être hyper défendu ! Oui, rien que ça. Et où était la sécurité ? Etait-ce uniquement deux mutants noyés au milieu de la nuée ? Rappelons-le, l’un de ces braves mutants était juste un gosse. Ha, vu comme ça, tout de suite, la Confrérie faisait moins peur ! Donc pendant que le réfectoire était envahit par les rejetons de l’enfer, tous les Confréristes dormaient bien tranquillement, sauf deux évidement. C’était… incroyable ! Voilà, « incroyable » était le mot.

Ernest, toujours suspendu au bras de Colosus, se fit cette réflexion. Son regard balaya la pièce déjà saccagée et qui continuait à l’être. Sa raison lui suggérait que tout ceci était un délire, une hallucination, n’importe quoi mais ce ne pouvait pas être vrai.

-Non, j’ai rien… répondit l’enfant-rat à son sauveur.

Son costume était en piteux état, et son corps avait reçut plusieurs dizaines de griffures et de morsures… Pfff, de la broutille. Prince Crapule n’était plus de ceux qui se plaignaient pour rien. Il ne savait que trop bien ce que signifiait réellement souffrir.

-Ok, je vais trouver d’où ça viens, continua-t-il alors qu’il retournait au sol.

A peine eut-il achevé cette phrase que le diablotin transformé en ballon de baudruche explosa. Cela laissa Ernest à peu près de marbre. Outre le fait que l’onde de choc le fit tomber, il ne commenta même pas. Il se contenta de se relever, de s’observer, d’hausser les épaules puis d’enlever les résidus qui collaient à lui. Enfin pas tous, c’aurait été beaucoup trop long, juste ceux qui l’entravaient d’une façon ou d’une autre. Ceci fait, il se résolu, sans l’ombre d’un regret, à abandonner le champ de bataille ainsi que son compagnon d’infortune. La baston, ce n’était pas du tout fait pour lui. Hélas, maintenant, partir n’était plus forcément évident. Certes, la porte du réfectoire n’était pas très loin. Mais entre elle et Vermine, il y avait bon nombre de petits monstres. Ces derniers paraissaient se calmer mais ce n’était que pour encercler le duo, former un espace plus ou moins circulaire, une arène… Le gladiateur, ce démon devenu plus grand, plus fort, déjà s’avançait.

-Bon et bien bonne chance. Je vais faire vite ! cria Ernest.

La charge du monstrueux colosse poussa l’enfant-rat à hâter sa fuite. Qu’il y ai où non des diablotins face à lui, peu importait : il sortirait. Lui aussi chargea. Bon, avouons-le, ce n’était pas très impressionnant, mais le but était de passer. Armé de son poignard, n’hésitant pas à taillader généreusement, le petit hybride n’avait qu’un désire : en finir avec tout ceci.

Un monstre vient d'exploser dans le réfectoire de la Confrérie. C'est... Soyons franc, soit Peter dort, et il est en train de faire un cauchemar, soit il est réveillé, et il vit un cauchemar. Si le monstre est un membre de la Confrérie... Ils viennent de le perdre... Mais Colossus en doute.

Puis il faut quand même, il a d'autres chats à fouetter. Enfin... Un chat de deux mètres, dans les deux cent kilos, et qui charge dans sa direction... L'enfant rat souhaite bonne chance à Piotr, en quittant les lieux. C'est peut-être mieux ainsi, comme ça, Peter n'aura pas à se focaliser sur la protection de l'enfant.

Le monstre charge donc... Piotr ancre ses pieds dans le sol. Son but est d'encaisser, pas d'attaquer. Enfin, pour le moment.
Il est devenu aussi imposant que Peter... Et le choc est violent.

Le Russe décolle et s'écrase un mètre plus loin que son point de départ...
Il se relève, s'appuyant sur son genou... "D'accord, Tovaricth..."

Fini de plaisanter semble-t-il. Les poings du colosse de métal s'entrechoquent dans un fracas bruyant. Ça y est, la motivation le gagne, et l'envie de se battre et de mettre son adversaire dans le même état que celui qui venait d'exploser le gagnait.







[HRP: sorry pour la petite inspiration, je ferai mieux au prochain post, promis!]

-Ha, mais barrez-vous ! cracha Ernest d’une voix plus qu’irritée.

Son poignard s’enfonça jusqu’à la garde au milieu de l’hideux visage d’un des innombrables nuisibles. Avec une violence excessive, qui trahissait son énervement, l’enfant-rat retira son arme et balaya le moribond d’un coup de poing. Ce fut ensuite à son tour d’être malmené mais d’une moindre façon. On le bouscula, on essayait de le faire tomber. Peine perdue : il avait l’équilibre solide et l’agilité grande. Le harcèlement des diablotins demeurait presque sans effet face au jeune Confrériste. Mais l’agacement de celui-ci n’en était pas moins important. Toutes ces moqueries, tous ces ricanements, ces petits assauts pitoyables… non, franchement, Vermine en avait plus qu’assez ! Alors, toutes les créatures qu’il parvenait à atteindre, il s’efforçait de les trucider ou, tout du moins, de les mutiler. Il progressait, également, il remontait la fameuse piste des petites terreurs. Qu’allait-il découvrir ? Le voilà face à une porte, celle d’un dortoir. Elle était entrouverte. Les créatures sortaient de là. Alors, vraisemblablement, c’était là l’origine du mal. Comment cela se pouvait-il ? Le gamin ne tarderait pas à le savoir.

De la réputation de cette chambre, il ignorait tout car il n’était pas assez présent dans le QG pour qu’arrivent à ses oreilles pareilles rumeurs. Mais de toute façon, il aurait put s’agir de la chambre du diable en personne, Ernest serait quand même entré. Il devait tirer cette affaire au clai ; il fallait que ce désordre cesse. Et avec un peu de chance, s’il devenait l’instrument de la remise dans l’ordre, peut-être pourrait-il en tirer profit. Une promotion ? Des compliments ? Sa hiérarchie apprécierait son comportement exemplaire ! Oui, il fallait savoir profiter de chaque situation pour s’illustrer. Simple calcul pour un surdoué.

Cette perspective était comme un phare au milieu de la tourmente, une consolation permettant de supporter ce cauchemar. Prince Crapule pénétra dans la chambre, prêt à tout, prêt au pire…

L'enfant-rat, dont Peter ne connaissait pas le nom, était maintenant, et ce, depuis un moment, hors de vue du russe.
Et bien que cela inquiétait un peu Colossus, son esprit devait se focaliser sur la monstruosité qui se dressait devant lui. La décrire était presque impossible, à croire que ce genre de créature ne pourrait exister qu'en rêve... Peut-être était-ce la clé de cette étrange situation! Peter est en train de rêver... Mais il n'en est rien, et tenter de se convaincre du contraire n'est qu'une perte de temps.

En tant qu'Acolyte, Peter a appris bien des choses sur l'art du combat, et notamment à analyser la situation grossièrement, mais suffisamment pour savoir quelle tactique adopter. L'adversaire du moment était doté d'une grande force. La combattre par ce biais n'est peut-être donc pas la solution la plus adaptée.
Piotr essaie donc de contenir sa rage, alors que l'être semble se moquer de lui.

Avant d'intégrer les rangs de la confrérie des Mutants, Piotr était garde du corps. Il veillait à la sécurité d'un trafiquant Russe. Et durant les années au service de ce vil personnage, Peter devint un expert en Judo. Là était donc la solution pour battre la créature. tout du moins, le Russe l'espérait.

Les poings, ou les pattes, en avant, la bestiole chargeait à une vitesse folle dans sa direction.

Attendant le dernier moment pour saisir la bête par ce que l'on pourrait nommer "ses poignets", Peter se retourna, et mit sa jambe en barrage. Emportée par sa vitesse, accompagnée par la mouvement de Piotr, la créature s'écrase dans le sol, créant une petite secousse.
Une fois la bestiole à terre, Peter tente de lui porter un nouveau coup, mais celle-ci se dégage, et parvient à se redresser rapidement.

Bien qu'un peu sonnée, il semblerait qu'elle en redemande...

"Tu es coriace Tovaritch... Mais le prochain coup sera le dernier..." *Je l'espère*, ajouta Piotr en pensée.
Il espérait vraiment que l'enfant-rat s'en sortait... Le charger de trouver commet régler tout ça n'était peut-être pas une super idée...

Peter ne pense plus à l'enfant-rat. C'est clair et net. Il se met pleinement dans son combat. Mais... Il y a une limite que Piotr s'est toujours refusé de franchir. Peter ne tue pas. C'est pourquoi la bestiole qui lui balance des tables a un avantage non négligeable sur le Russe.

Les tables se fracassent sur la carlingue de Colossus, qui est déstabilisé par les chocs répétitifs, mais ne flanche pas.
Et voici la monstruosité qui se ramène une seconde fois.

Peter. Ne. Tue. Pas.

Les petits diablotins, c'est une chose, on aurait dit des créatures tirées d'un rêve. Mais le monstre là...
Si c'était un apprenti confrériste? Peter ne peut donc pas se donner à fond, mais il faut bien qu'il se défende.
Ce petit moment où les méninges de Piotr se sont affolés n'a duré qu'une fraction de seconde.

Le monstre est maintenant devant le Russe. Qui ancre ses pieds comme il le peut dans le sol et attrape la bestiole à bras le corps. Mais l'être, d'une violence inouie, arrache le colosse du sol et le projette au loin. Enfin, deux bon mètres.

Peter se relève, mais l'être baveux est déjà devant lui. Sa mâchoire claque pas loin du visage de Piotr, mais ce dernier le frappe au visage, espérant sonner la créature.

"Tovaritch, reste tranquille. Je ne peux ni ne veux me donner à fond dans cet affrontement..."

Mais Colossus ne semble pas être écouté le moins du monde... La créature titube mais charge de plus belle. L'envie de tuer se lit dans ses yeux. C'est pour ça que si le combat s'éternise, Peter perdra...

Un genou à terre, Colossus commençait à se douter de l'issue d'un tel combat. L'être qui exerçait sur sa gorge une forte pression veut le tuer. Mais Piotr chérit la vie, il ne souhaite pas en déposséder la créature qui se tient devant lui. Mais s'il ne veut pas faire partie des mutants morts, non pas au combat, mais très bêtement dans le réfectoire du quartier général de la Confrérie des Mutants, il fallait qu'il se ressaisisse. Qu'il se montre, à défaut de bestial: vicieux.

Peut-être qu'en combattant de manière peu orthodoxe, il trouverait enfin la faille chez cette créature. A aucun moment, l'idée d'entamer une discussion effleure l'esprit du Russe. Le monstre semble être trop en proie à une rage folle pour pouvoir écouter.

L'une des mains posées sur celles de son assaillant se dégage pour aller frapper ce qui devrait être la rotule de la bestiole. Si tant est que son anatomie soit quelque peu semblable aux humains, mutants, et autres bipèdes. Le craquement qui put être entendu semblait donner raison à Piotr, mais ce n'était pas gagner pour autant.

La fureur du monstre redoubla de vigueur! Et il projeta le russe à travers toute la pièce. Peter traversa une table, et se releva tan bien que mal. Apparemment, ce genre de coup purement "salasse" déplaisait au plus haut point. Bien, il ne se gênerait pas pour recommencer si l'être chargeait à nouveau. Piotr se met en position de défense, protégeant ses épaules et son visage.

Il demeurait silencieux. Parfaitement silencieux. Et ne pensait plus trop à l'enfant rat, mais plutôt à sa survie...
Que cela se finisse vite. Car la journée fut longue, encore une fois. Et c'est toujours dans ces cas-là qu'une baston surprise lui tombe sur le râble...