[Madripoor] Une bonne binouze (PV Domino)

Dans l'archipel indonésien se trouve une petite île non loin de la Malaisie. Son nom? Madripoor.
Il s'agit là d'une sorte de refuge pour tous les criminels du monde, la politique de l'île permettant en effet que de nombreux trafics aient lieu, tant que ces derniers ne mettent pas en péril l'avenir de cet état monarchique.

C'est dans cet atmosphère particulier que je fais mon retour sur l'île. C'est comme une résidence secondaire pour moi. Si tant est que j'ai pu en avoir une primaire... Il y a bien évidemment le Manoir de Charles, à New-York, mais j'aime bien vadrouiller. C'est dans ma nature.

Pour accéder à la capitale, je choisis la voie des mers, suivi d'un peu de marche.
Ici, on me connait comme étant "Le Borgne", un surnom qui m'est resté de l'une de mes vieilles péripéties survenues au sein de cette île. Je me balade donc parmi les meurtriers, les voleurs, les miséreux qui pensaient faire fortune en venant dans cet enfer.
Je dissimule mon visage sous la capuche de mon sweat-shirt, par-dessus lequel je porte une veste en jean. Mes chaussures battent le pavé, alors que je prends la direction d'un bar où je passais pas mal de temps alors que je "vivais" encore ici. Je crois pas mal de lascars sur le chemin. Étant l'héritière de l'ère de la piraterie, il ne faut pas s'attendre à autre chose quand on se balade dans les parages.

Un cigare coincé entre les lèvres, les mains enfoncées dans les poches, voila comment j'avance parmi la foule. Presque un million d'habitant peuple l'île, et la quasi-totalité n'est pas fréquentable. Je suis bel et bien à ma place en ce lieu. J'atteins enfin ma destination. Le gars qui fait office de videur pose une main sur mon épaule, et me fait "Non" de la tête, genre, je vais pas rentrer. C'est bien, il prend son rôle au sérieux. Mais il vire au blanc quand je soulève un peu le tissu qui couvre ma tête.

Un cigare, des favoris bien fournis, et surtout, un œil masqué par un bandeau. Inutile d'être télépathe pour comprendre qu'il sait qui je suis. Enfin, que je suis le Borgne. Il s'efface et me laisse entrer. La salle dispose d'une vingtaine de table, et la moitié n'est pas occupée. Une odeur d'alcool et de tabac froid flotte dans l'air. Et si l'on a l'odorat un peu fin, on peut déceler une odeur de vieille urine. Je n'ai pas l'odorat fin, j'ai un odorat exceptionnel, et j'en prends plein les naseaux. Quelques personnes me jettent un regard en coin, y a même un gars qui fait deux têtes de plus que moi qui se lève.

Est-ce le comité d'accueil? Ou alors une soirée privée? Quoi qu'il en soit, aucune soirée privée m'est interdite sur cette île. Et ils le comprennent quand je retire ma capuche et que tous peuvent voir que celui dont la réputation le précède est de retour dans la capitale. Le balaise retourne s'asseoir siroter sa bière. Deux très bonnes idées, troufion, crois-moi.

Je prends la direction du comptoir et m'installe sur un tabouret en face du barman. J'écrase le bout de mon cigare dans le cendrier, et le range dans la poche intérieure de ma veste. Tout en passant une main dans mes cheveux, je demande une bière au mec qui me toise comme si j'étais un fantôme. Son visage ne me dit rien. Il doit faire dans les 130 kilos, et pas loin des 2 mètres. Un tignasse rousse mal coiffée, une moustache digne d'un balais brosse. Un teint un peu rougeâtre... Sa chemise à motifs écossais me tire un léger rictus.

Ma bière arrive enfin. Faut dire que j'ai rien bu depuis un petit moment déjà. Quelques gorgée me rince le gosier. Cela fait un bien que l'on ne peut imaginer. Je suis donc de retour, il faut maintenant que l'on me mette au parfum des dernières nouvelles, car je suis resté loin de Madripoor depuis... J'ai perdu le compte je crois...

Je suis arrivée ici en avion par une piste d’atterrissage isolée qui est utilisée par des organisations criminelles pour des choses et d’autres. Je sais que je suis sur la bonne voie et qu’il est ici quelque part, je n’ai plus qu’à me faire confiance à moi-même. Comme toujours c’est la meilleure chose à faire. Je marche un peu sans trop savoir ou chercher. Je croise pas mal d’hommes et de femmes assez étranges qui n’ont pas l’air d’être très hospitalier. Certains me dévisagent lorsque je leur tourne le dos. Je le sais, je le sens. Non je n’ai pas un troisième œil caché dans mon dos c’est juste que ces choses là on les ressent assez facilement. C’est un peu comme si ils me transperçaient le corps avec leur regard noir. Une personne censée ne viendrait pas mettre les pieds ici sans quoi elle finirait écorchée et dépouillée dans une ruelle quelque part par là.

Je continue alors à avancer dans cet endroit qui regorge de criminels et de gens louches quand d’un coup, je laisse pousser un cri et recule d’un bond en arrière. Une bande de poulets traverse le chemin dont un qui me regarde fixement. Je suis paralysé, un homme bizarre les suis et me regarde fixement. J’attends patiemment que l’homme aux poulets et ses créatures passent pour continuer mon chemin. Je peux vous affirmer que les gens ne me fixent pas moins avec insistance après cette scène. J’ai même l’impression d’être l’attraction de la journée. Peu importe, il faut toujours que ce soit un homme qui m’amène à me retrouver dans des endroits pareils.

J’avance encore jusqu’à sentir cette forte émanation de cigare dont j’ai horreur. Je marche dans cette direction, avec un peu de chance c’est bel et bien lui. Je sens toujours ces regards dans mon dos. Je jette un œil derrière mon épaule tout en continuant d’avancer et fonce dans une grosse masse qui me fait reculer d’un mètre. Là, je tombe sur un mastodonte qui doit avoir trois têtes en plus que moi. Je lui adresse un grand sourire et tente d’avancer mais il ne bouge pas et je me reprends encore la face en plein dans son torse. Imbécile. Je recule et tente de lui lancer un regard sévère.

- « Vous feriez mieux de me laisser rentrer. »

Là, je lui donne un faux nom que j’invente illico et là, il s’écarte et me laisse entrer. Le nom que je viens de donner doit être celui d’une personne dont il a entendu parler, une personne qui doit surement être sur l’île à l’heure qu’il est. Bien. J’entre alors dans ce trou ou une forte odeur nauséabonde flotte dans l’air. Là, je vérifie que j’ai toujours mes armes sur moi avant de regarder autour de moi et analyser un peu les lieux. Immédiatement mon regard se pose sur cet homme assis au bar qui me présente son dos. Je ne peux que reconnaitre cette coupe de cheveux unique. Je me mets alors à marcher assez vite dans sa direction pour me laisser tomber à coté de lui après lui avoir dérobé sa bière.

- « Content de me revoir? »

J’affiche tellement un grand sourire et je suis tellement renversée de l’avoir retrouvé que je ne remarque pas que des gros gaillards se lèvent pour me faire sortir d’ici. Ils hésitent un peu à avancer et cela ne m’étonne que peu car s’ils connaissent Logan il est normal que quiconque hésiterait de s’en approcher. J’aurais peut être du réfléchir avant de lui voler sa bière? Il ne va pas me couper la main pour garder son image de mauvais garçon hein?

Le brouhaha environnant a tendance à baisser d'un ton quand un nouveau venu fait son entrée dans le bouiboui où je viens à la pêche aux informations. Je dis un nouveau venu, mais je devrai dire "une". Car si j'en crois mon odorat, et très franchement, je lui fais plus confiance qu'à certains mutants, la demoiselle qui vient de faire irruption et jeter un petit froid dans l'assistance ne m'est pas inconnue.

Son odeur corporelle, mélangée à une subtile touche de parfum... Je ne peux pas me tromper. Et si mon premier réflexe fut, lors de l'entrée de cette personne, de contracter les muscles de mon bras, prêt à faire jaillir mes griffes, maintenant que je sais de qui il s'agit...

Je lève mon œil dévoilé vers le miroir qui couvre une bonne partie du mur derrière le barman. Et ce dernier ne fait que confirmer ce que mon nez savait déjà. Ce teint blanc, cette chevelure noire, cette... odeur de poudre??? Elle doit être encore une fois armée jusqu'aux dents.

Elle me prend la bière que je viens tout juste de déposer sur le comptoir. Cette fâcheuse habitude pourrait lui porter préjudice. Il faut vraiment qu'elle fasse gaffe quand elle fait ça. Mais la chance est toujours de son coté.

Je ne réponds pas de suite, je ne la regarde même pas. Je pointe seulement le barman de l'index de ma main droite, et lui fais signe de me resservir. Il comprend. Bien, j'économise ma salive.

Une fois mon demi de nouveau devant moi, j'ouvre enfin la bouche, mais toujours en regardant dans le miroir ce qui se passe derrière moi, simplement au cas où un des mecs ici présents tente un truc contre elle. Ou encore plus stupide: contre moi.

- Qu'est ce que tu fais ici?

Elle me parle, comme si elle me connaissait. Elle connait "Logan", le X-Men. Mais une inconnue des habitants de l'île s'adresse sans détour à Patch, le Borgne... Elle va me griller mon identité...

Je suis assise au comptoir de ce bar miteux dans cette ambiance stérile. Je sais qu’il m’a vue dans le miroir en face de nous mais il préfère ne pas me regarder directement. Il ne changera donc jamais. Il fait signe au barman de lui filer une nouvelle bière, celui-ci s’exécute sans lui adresser un seul mot mais je sens que quelque chose ne va pas. Je dois peut être gêné. Peu importe, je suis là maintenant et je ne compte pas repartir sans lui. Toujours d’un ton froid comme à son habitude il me demande ce que je fais ici. Je soupire une bonne fois en terminant cette bière qui a un goût très prononcé et qui pour ma part ne me donne pas envie d’en reprendre une.

-« Je suis là pour toi. Je ne repartirais pas sans toi. »

Logan… tu sais pourtant comment je suis, toi-même te mêle souvent de mes petites affaires alors à mon tour. Je ne sais pas ce que tu es venu faire ici mais je suis décidée à en apprendre davantage. J’ai bien remarqué que les hommes de ce bar n’osent pas trop approcher et qu’ils semblent se méfier de Logan. Je pense alors qu’il est préférable que je n’en dise pas trop et que j’évite de faire quelque chose qui pourrait compromettre les petits plans de Logan. Je me lève lui tape sur l’épaule et me retourne vers les deux hommes qui sont debout vers la porte d’entrée qui s’avère être aussi la seule porte pour sortir. Ils me regardent de travers mais ne s’approchent pas, du moins pas encore. Je m’approche de l’oreille de Logan et lui souffle quelques mots dans le creux de l’oreille.

-« Je t’attends dehors »

Je m’avance alors en direction de la sortie. Les deux hommes ne semblent pas vouloir se dégager de la porte. Je passe ma main sous ma veste et pose celle-ci sur mon Colt M1911 sans le sortir pour autant. J’avance jusqu’à arriver à leur hauteur quand l’un d’eux s’écarte et me regarde passer en lui adressant un sourire en coin. Il me regarde pousser la porte et sortir. Une fois à l’extérieur je m’appuie contre la façade du bâtiment et je vois alors le même gars sortir et s’approcher de moi. Le sorteur lui souffle quelque chose dans l’oreille et ils s’échangent ensuite quelques mots. Je pense que je suis grillée. Le nom que j’ai donné en entrant doit être celui d’une personne que le gros chauve doit connaître. Il s’avance maintenant plus sérieusement vers moi. Ce gros lourdaud sort un couteau, c’est pour rire me dis-je. J’enlève ma main de ma veste et lorsqu’il tente quelque chose une fois à ma hauteur je lui attrape le poignet et tourne a 180° pour lui donner un coup de coude en pleine mâchoire avec l’autre bras. Non mais sérieusement… un couteau… Du coup, le sorteur n’est pas content lui non plus.

Enfin "seul". Bien que "seul" soit dans le cas présent plutôt synonyme de tête à tête avec le barman. Je veux une information. Il va me la donner. Il n'a pas le choix, et pas les tripes pour me résister.

Je ne suis Domino qu'avec trois secondes de retard. Pas plus. Je n'ai même pas pris le temps de finir ma bière une fois l'info en ma possession. Quand j’atteins enfin l'extérieur du bar, et inutile de préciser que personne ne me barre la route, et je vois Domino dominer son premier assaillant sans aucun soucis, alors que le second a son bras levé, prêt à asséner un coup avec son moignon.

Son moignon? Oui. Car la main de ce mec roule déjà dans le caniveau, toujours crispée sur une matraque télescopique électrifiée. Le sang coule à flots, et le gars tombe à genoux, se tenant le bout de bras qu'il lui reste encore. La frappe a été d'une précision chirurgicale, rapide, nette.

Je me rapproche de Domino, soutenant le regard des passants. Ils me toisent, leurs yeux brillants de haine et d'envie de m'écharper. Mais la petite scène qui vient de se dérouler et l'aplomb dont je fais preuve les dissuadent. Il n'y a que des petites frappes. Les gros morceaux ne vont pas tarder à pointer le bout de leur nez.

Toujours sans la regarder, je l'adresse à mon acolyte de beuverie.

- T'es pas en sécurité ici, avec moi.

Ma griffe centrale de la main droite est toujours sortie, et le sang s’égoutte, tandis que je me tiens dans une position neutre. Elle reprend très lentement la place qu'est la sienne entre ses deux sœurs, à l'intérieur de mon bras.

Je recule de quelques pas, afin que Domino et moi soyons dos à dos. Il faut qu'elle entende très clairement les mots que je vais lui murmurer...

- Ma tête a été mise à prix et..

Et une balle venue de je ne sais où est tirée, et passe non loin de mon visage. La seconde vague ne va pas tarder...

Le deuxième lascar n’a pas vraiment le temps de m’atteindre que j’aperçois sa main dans la canalisation. Logan est toujours là à temps. Il continue alors en me marmonnant que je ne suis pas en sécurité avec lui… comme toujours Logan, rares sont les personnes qui t’apprécient donc incontestablement on est jamais en sécurité avec toi. Il recule et je sens son dos contre le mien. Je sors mes deux Colt et les charge successivement avant qu’il me murmure dans mon oreille que sa tête est mise à prix. Je me met à plaisanter sans pour autant baisser ma garde car j’entends qu’un petit monde s’accumule par ci par là.

- « Ca devait arriver un jour. »

A ce moment même une balle érafle le visage de Logan. Je me remet devant Logan et tire dans la direction d’où provenait la balle évidemment au hasard mais c’est un succès et un homme tombe du toit. Toutefois, il n’est pas seul et on peut distinguer plusieurs hommes un peu partout autour de nous et assez bien armés je dois dire. Cette ile est très accueillante… on a envie d’y revenir à peine arrivé. Mon bras droit est tendu vers l’avant d’où je vise un homme armé et mon bras gauche vers la gauche forcément ou d’autres hommes attendent.

- « Pour le meilleur et pour le pire. »

C’Est-ce que j’ajoute en souriant avant de tirer en direction des toitures ou se trouvent quelques individus. Ils se regardent un instant car ils ne semblent pas avoir été touchés et se remette en position pour tirer quand… après leur avoir adressé un clin d'oeil, la corniche s’effondre entrainant tout l’effondrement des toits. Les gars tirent. j’évite les balles quand un homme fonce sur moi pour me porter un coup. Je l’attrape par le bras et l’envoie sur Logan. En le faisant passer par-dessus mon dos avant de me retourner et de tirer en pleine tête d’un homme qui allait tirer dans celle de Logan.

Il commence à pleuvoir et le sol devient alors une vraie marre aux cochons. Le sol glisse, il tombe des cordes mais les coups de feu résonnent encore et encore. Je me met à l’abri dans le croisement de deux habitations derrière un mur quand un autre homme s’approche. Je n’ai pas rechargé, je regarde mon arme et la prend par le canon avant de donner un coup dans le nez de mon assaillant. Je recule ensuite et l’achève avec un coup de pied en pleine nuque. Logan il va falloir que tu m’expliques un peu plus la chose quand tout sera redevenu calme.

Les choses se corsent. Mais je ne m'inquiète pas pour Domino. Elle sait se débrouiller. Et elle n'avait qu'à pas venir me chercher ici, à Madripoor. Elle m'envoie un mec dessus. Le pauvre bougre ne remarchera pas avant des semaines: je lui plante une griffe dans chaque cuisse, histoire d'être sûr qu'il ne viendra pas demander un second round. L'homme s'affale au sol, tandis que les balles continuent de pleuvoir.

Je ne sais pas où ils ont appris à viser, mais une chose est certaine: ils visent mal. Peut-être ont-ils peur de manquer leur cible, sachant ce qu'ils leur arrivera si je parvins à leur mettre la main dessus, et que ce stress nocif les empêche d'être de bons tireurs? Je ne vois pas pourquoi je me pose autant de questions: c'est gars-là veulent ma mort, je vais leur apprendre que l'on a pas la peau du Borgne aussi facilement. Surtout sans parvenir à me toucher.

La pluie de balles est accompagnée par une pluie torrentielle, spécialité locale. Déjà qu'avec une vision dégagée, ils ne parvenaient pas à m'atteindre, là, c'est peine perdue pour eux.

Le doux parfum de Domino me permet de la rejoindra rapidement, malgré le fait qu'elle soit passée hors de ma vue. Heureusement que j’ai fait ça vite, car avec la pluie les odeurs se perdent plus facilement...

Elle en a encore mis KO. C'est vraiment un très bon soldat, même si l'on ne prend pas en compte ses facultés mutantes. Le croisement entre les deux habitations où nous nous trouvons conduit vers un petit parking. Je m'élance donc dans la ruelle, sans même parler à celle qui me soutient dans ce combat. Sur le parking, il y a un vieux pick-up rouge, tout défoncé. C'est à moi. Les clés sont cachées dans le pare-soleil. Personne ne touche au vieux tacot comme celui-là. On est plus intéressé par les belles caisses dans le coin. Même pas besoin de fermer à clé...

Je vais pour monter dans le véhicule, juste après avoir sifflé Domino, quand trois fléchettes, certainement imbibées de poison/drogues/autres conneries m'atteignent à la base de la nuque. Je les arrache et le jette au sol tandis que je finis par monter dans le 4x4.

Claquant ma port,e j'ouvre la fenêtre et gueule:

- Tu viens ou je te laisse là?

Les nanas, toutes les mêmes: toujours à se faire attendre, quelle que soit la situation...

C’est pas que j’ai pas vraiment une totale confiance en Logan c’est juste que voyant l’état de ce véhicule ça donne pas forcément envie de monter à l’intérieur. Lorsqu’il monte à l’intérieur j’aperçois les fléchettes qui l’atteignent dans sa nuque. J’allais descendre le gars qui venait de tirer quand Logan me crie de monter dans le pick-up. Les hommes, toujours doté d‘une grande impatience. Vraiment.

- « J’arrive, ne sois pas si impatient de m’avoir au prêt de toi. »

C’Est-ce que je lui dit en ouvrant la porte du pick-up et en me laissant tomber sur le siège. Vu la tête qu’a Logan il n’est pas très enchanté que je sois là, même si il a toujours la même tête et qu’il est rare qu’il puisse sourire, ça se sens. Je m’installe confortablement sur le siège et croise les bras derrière ma tête après m’être mise à l’aise. Je devrais peut être conduire car la conduite de Logan laisse à désirer mais vu la tête qu’il tire, il est préférable que je ne lui reproche rien.

- « Maintenant que nous sommes seuls toi et moi, entre nous, pourquoi es tu ici? Que ta tête soit mise à prix est une chose, mais le fait que tu sois n’explique rien. »

Il est fort probable que le pick-up soit assailli par la suite car je ne pense pas que ces hommes nous laissent détaler comme ça même si leurs techniques de tirs laissent à désirer. Un rejeton tire bien mieux que ça. Cela ne m’étonne pas que Logan n’ait rien dit à personne et qu’il ait filé comme ça comme un voleur. C’est tout à fait lui… je m’étire une bonne fois avant de recharger mes armes et de les remettre à leur places. Ensuite, j’adresse un sourire en coin tout en regardant devant moi.

- « Je t’ai manqué? »

Je n’attends pas vraiment une réponse à cette question car je n’ai pas forcément envie d’entendre la réponse même si d’un autre coté… De plus, il est bien rare qu'il réponde aux questions. Une balle traverse alors le pare brise et pénètre l’épaule de Logan. J’attrape alors une de mes armes sans pour autant pouvoir deviner d’où provenait le projectile. Décidemlent, personne n’apprécie la présence de Logan.

Il pleut toujours autant et j’espère que nous éviterons de nous cracher avec le pick-up bien que ces vieux véhicules semblent tenir parfaitement la route.

A peine est-elle dans le véhicule qu'elle s'adonne au babillage. Sérieusement, je fais la tête de quelqu'un qui a envie de discuter? D'ailleurs, alors que nous sommes pris d'assaut par des petites frappes qui veulent me faire la peau, est-ce le meilleur moment pour discuter.

Et ce satané bandeau qui me bouche la vue! Idéal pour conduire, vraiment! Mais je peux pas le lever. Cela grillerait ma couverture. Et cette pluie battante n'arrange rien! Les pneus du véhicules sont lisses, et je patine sévère! Une balle traverse le pare-brise, qui se fissure, et n'arrange en rien ma vision de la route! Elle m'atteint en plein dans l'épaule. On dirait qu'ils s'améliorent... La douleur est supportable, et de toute manière, cela sera bouclé en quelques secondes.

J'émets un grognement sonore. Parfait. Réaction à la douleur, et réponse pour Domino. J'économise ma salive comme ça. Je file à toute ber-zingue sur la route, tentant tant bien que mal de ne pas faire de sortie de route. Nous devons sortir de la ville, atteindre un petit refuge que je suis le seul à connaître. J'espère que cette vieille caisse tiendra jusque là! Elle m'aura bien servi, et j'aurai bien rentabilisé son prix d'achat c'est clair et net.

- Descends-les... Pas d'hésitation.

Ce n'est pas du genre de la demoiselle. Mais si elle attendait mon aval pour achever ceux qui tentent actuellement de nous trouer le cuir: elle l'a!

Le flair d’un chien, les sens d’un ours et un caractère de cochon! Les seuls mots dont j’ai droit n’avaient même pas la peine d’être prononcés. Quoi qu’il en soit, je ne dis plus car tout ce que j’obtiens de Logan ce sont des grognements d’animal de mauvais poil. Non mais franchement, vous avez déjà vu quelqu’un d’autre que lui répondre comme ça à une femme? Si ça n’avait pas été lui je lui aurait collé une balle en plein front mais quoi que je fasse ça ne le tuera pas. Pas que je veuille le voir mort, loin de là, j’ai juste parfois envie de cogner sur lui.

La route est glissante et on nous poursuit en voiture. Je jette un œil à Logan qui regarde toujours la route comme il peut. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi il avait ce bandeau sur l’œil mais je vais même pas chercher à comprendre. Je passe alors à quatre pattes entre les deux siège pour passer dans la cabine. De là, je brise la vitre et passe dans la benne ouverte d’où je peux atteindre les imbéciles qui nous tirent dessus. Je vire la bâche qui se trouve là et m’installe contre le bord de la benne.

L’un des gars qui nous tiraient dessus est assis sur la portière de la voiture quand m’apercevant à l’arrière du pick-up il décide de rentrer à l’intérieur et de tirer de là en sortant le bras et la tête uniquement. Couchée sur le ventre je vise alors plutôt la tête du gars qui conduit. La balle traverse la pare brise et par chance ne s’arrête pas là car elle traverse aussi le crâne du conducteur. Le gars s’effondre sur le volant entrainant la voiture vers la droite. L’autre gars tente de sauter hors du véhicule mais ne semble pas être assez rapide. Un autre véhicule double celui-ci bien évidemment sans s’arrêter pour voir l’état des deux passagers et là, ce sont deux hommes avec des mitraillettes. Si j’avais su que je m’amuserais autant j’aurais moi aussi pris un ou deux de mes jouets. Peu importe, je ferais avec ce que j’ai pris avec moi.

- « Si tu pouvais tenter de rouler en ligne droite, ça serait parfait! »

Je crie sous cette pluie ardente qui malgré la quantité d’eau qui tombe sur le sol et le vent qui se lève, ne couvre pas les bruits des armes à feu. Je bascule de temps en temps, me prenant les rebords de la benne sur les tranches ou dans le dos à cause de la conduite de Logan. Je tire sur les deux hommes, mon chargeur se vide, je recharge, une balle frappe l’une des mitraillettes et ricoche pour venir se loger dans la poitrine de son propriétaire. Une autre balle touche la main de l’autre tireur qui lâche alors son arme maintenant restée sur la route. La voiture nous suit encore, je décide alors de viser les pneus de celle-ci afin d’envoyer ces hommes directement dans le fossé.

Domino a disparu. Elle a du se mettre en position de tireur d'élite, à l'arrière du pick-up. Pour ma part, je me concentre sur la route autant que possible. Mais la tache est ardue. Visibilité? Nulle. Adhérence à la route? Nulle. Bref, cela ne va pas être facile d'atteindre le refuge auquel je pensais. Alors je change d'itinéraire. Il faut que nous prenions de la hauteur. Madripoor est une île. Et certains rivages sont formés de falaises... J'entends la brune gueuler à l'arrière, mais je capte pas bien ce qu'elle dit, et entre nous, je m'en cogne.

Nous sommes toujours la cible des tireurs, mais je ne sais pas si c'est dû à la patte de lapin attachée au rétro intérieur ou si c'est le gros lapin Duracell qui tire des cartouches deux fois plus longtemps allongé derrière, mais nos bourreaux font mal leur boulot. Nous sommes encore en vie, Domino, ma camionnette, et moi. Mais plus pour longtemps... Là, je parle pour la camionnette.

Cela fait moins de dix minutes que l'on roule. La pluie est toujours aussi battante. Et nos poursuiveurs ont dû tirer un millier de cartouches sans nous atteindre. Les blaireaux...

J'enfonce le champignon à mort. Direction? Le bord de la falaise, droit devant. Mon but? Que l'on fasse un superbe vol plané, que l'on se scratche dans la mer déchainée, et que nos assaillants nous croient morts.

J'aurai peut-être dû prévenir Domino... Mais bon, il ne reste même pas dix mètres avant que l'on ne touche plus le sol... Elle s'en rendra bien compte d'elle-même...

Un gars semble avoir tiré dans un des pneus du pick-up et déjà que Logan a du mal à maintenant une ligne droite, ça ne s’améliore pas. Une autre balle passe pas très loin de mon visage. Je relève la tête de la benne pour constater que Logan fonce droit vers le sommet de la falaise. Je me laisse tomber dans la benne afin d’attacher mes armes à ma ceinture et à me préparer à faire un saut de pas mal de mètres.

Lorsque je sens que le pick-up glisse et ne semble plus être sur la terre ferme, je saute en dehors de celui-ci en maudissant Logan et ses idées de me***. Je déteste critiquer mais franchement, il a jamais eut une idée brillante. Je plonge avant que le pick-up ne sombre, l’eau est assez bonne, seul point positif. Je remonte à la surface et nage aussi vite que je peux afin de m’éloigner pour éviter que le véhicule ne me tombe dessus et ne m’emporte vers le fond. Le choc du véhicule est assez impressionnant. Les vagues me ramènent de plus en plus vers les falaises. Le bruit des vagues qui se brisent sur la falaise est beaucoup plus surprenant quand on est dans l‘eau.

Fort heureusement, je suis bonne nageuse, je ne m’occupe pas de Logan, je nage jusqu’à la rive ce qui reste quand même un peu pénible étant donné que les vagues ont tendance à aller s’écraser contre les falaises et à emporter tout ce qui se trouve sur leur chemin. Lorsque je sens que mes pieds touchent le fond, je marche jusque sur cette petite plage et me laisse tomber sur le dos posant mon avant bras droit sur mon front. L’avantage c’est que ma combinaison est étanche. Ce qui l’est moins c’est que je ne vois pas Logan, peu importe. Je reste là, à sentir la pluie tomber sur moi, sentir ces petites gouttes d’eau qui frappe mon visage blanchâtre, oui blanchâtre, je l’admet.

Ils doivent penser que nous sommes morts. J’entends le bruit des vagues, celui des oiseaux et rien d’autre. Tout est redevenu calme et personne ne semble habiter sur ce joli petit coté de l’île. Parfait.

Il y a le ciel, les oiseaux malgré la pluie... Le bruit des vagues...
Quand nous avons fait le grand plongeon, je n'ai eu qu'à découper la carlingue, l’apesanteur a fait le reste. Une fois dans l'eau, je nage comme je peux pour rejoindra la rive.

Domino est déjà là. Suis-je étonné? Non. Elle est plutôt chanceuse...
Je m'approche... Mes vêtements sont lourds, à cause de l'humidité absorbée. Dans l'affaire, j'ai perdu mon bandeau... De toute manière, Le Borgne ne refera pas surface avant un moment. Pas avant que Wolverine n'ait mit un terme à la situation.

Je suis debout, à coté de Domino.

- J'ai une planque, à huit kilomètre d'ici. Il suffit de longer la cote...

Je l'informe. Elle me suit, tant mieux pour elle. Elle ne me suit pas, tant mieux pour moi. Mais après ce qui vient de se passer, je la vois mal lâcher le morceau maintenant.

J'entame la marche vers mon repère. Pas besoin d'aide pour se relever, je présume. Je retire ma veste, ma chemise et mes pompes ainsi que mes chaussettes. Put***, mes cigares sont fichus! Bref, tout cela va se payer.

Logan se tient debout à coté de moi, j’ai toujours le bras sur mon front. Il me dit avoir une planque pas très loin d’ici. Il se met à marcher. Je m’appuie sur les coudes, soupire et me relève. Je m’étire et commence à marcher derrière lui. Il enlève ses vêtements trempés. Pas de chance, moi à part les cheveux en bataille, j’ai pas de réel soucis. Je ne dis pas un mot, pour ce qui vient de se passer et aucune question sur le pourquoi es-tu ici Logan car je sais qu’il me répondra encore avec des grognements d’animal.

Je reste derrière lui et admire un peu le paysage tant qu’à faire. Je pourrais poser pas mal de question du genre, qu’a tu fais pour avoir ta tête mise à prix. Pourquoi es tu ici. Pourquoi n’a tu plus donné de nouvelles. Pourquoi ne nous as-tu pas informé que tu partais mais c’est inutile il est comme ça un vrai caractère de cochon. Et dire que je pourrais faire trempette dans la piscine de l’Institut à l’heure qu’il est ou mieux encore entrainer les petits nouveaux et les faire courir jusqu’à ce qu’ils n’en peuvent plus… et au lieu de ça, je suis là à vouloir ramener Logan, et à me faire tirer dessus par dieu sait qui.

La pluie cesse et les nuages semblent s’éloigner. On ne doit plus être très loin de sa soit disant planque, voyons seulement si personne ne nous y attend.

La marche dure ce qu'elle dure. Je ne capte pas de présence environnante, mais faut dire que mon odorat est limité avec cette foutue pluie qui tombe. Quoi qu'il en soit, nous voici au pied d'une falaise d'environ quarante-cinq mètres. Nous marchons dans l'eau, jusqu'aux genoux, et nous nous trouvons en face d'une crevasse dans la roche. Juste grande pour qu'un homme de ma corpulence s'y engouffre.

Je fais signe à Domino de me suivre. Nous marchons pendant environ dix minutes dans une obscurité absolue. Le couloir que nous empruntons est étroit, s'avère être pentu. Nous ne sommes plus au niveau de la mer. Cela monte pas mal et le tout finit par déboucher sur un plus vaste espace. Je me dirige instinctivement vers là où j'avais laisser la lampe à huile la dernière fois que je suis venu.

Une grotte. Une cachette pour les pirates quand, dans une autre époque, les criminels utilisaient les ressources naturelles de l'île pour se dissimuler aux yeux du monde.

J'ai grossièrement aménagé les lieux.
Un vieux bureau, tout en métal, avec chaise assortie s'il vous plait! Un hamac en cotte de mailles. Un coffre cadenassé. Et des barils d'huile.

- Fais comme chez toi...

Pendant que Domino fait... ce qu'elle veut, je retire le reste de mes vêtements et me dirige vers le coffre, que j'ouvre via la combinaison.

Tu me fais passer par des chemins qui n’en sont pas vraiment, mais je te suis sans dire un mot. Quel bel endroit, parfait pour se cacher, c’est tout à ton image Logan. Nous sommes maintenant à l’intérieur de la falaise, nous avançons difficilement dans l’eau. Il fait maintenant noir, j’avance toujours suivant les bruits de pas que tu fais jusqu’à ce tu allumes cette vieille lampe qui t‘attendait. Il n’y pas grand-chose mais le peu de choses qu’il y a ici semble être utile. Je jette un œil autour de moi et analyse un peu les lieux pour le peu qu’il y a à voir…

Je n’ai pas entendu ce que tu étais en train de dire et tu t’en contre fiche. Mes yeux sont rivés sur toi, toi qui enlèves tes vêtements encore trempés, toi qui n’a que faire que je sois venue ici. Je reprend mes esprits et m’installe dans un coin afin de vérifier l’état de mes armes. Je ne te pose plus de question car toutes tes répondes n’en sont pas vraiment. L’eau ne les a pas endommagées puisqu’elles sont conçues pour résister à la flotte.

Je suis assise contre la roche, mes armes sur le sol, j’attendrais qu’elles sèchent d’elles même. Mes yeux se posent sur ce vieil hamac qui se trouve là. Logan est donc resté ici plusieurs jours auparavant. J’ai vraiment envie de lui en coller une en plein visage quand je le vois comme ça, silencieux et du genre, j’en ai rien à foutre que tu sois là, et je te le fais bien comprendre. J’attrape une pierre qui se trouve sur le sol et m’amuse à le lancer en l’air et a le rattraper. Je ne sais pas combien de temps il compte rester ici mais j’espère qu’il ne compte pas rester plusieurs jours. Je me redresse et m’installe sur cette chaise de bureau qui semble un peu plus confortable que le sol. Après avoir posé mes fesses sur celle-ci, je peux vous dire qu’elle n’est finalement pas plus agréable que le sol.

Le coffre que j'ouvre est inexplicablement grand. Trop pour avoir été mené ici via le chemin que Domino et moi venons de prendre. Mais très franchement, savoir comment ce truc est arrivé ici, je m'en cogne.

Ce qui compte, c'est ce qu'il contient: dans le couvercle, trois katanas. Ils datent. Ce sont des trophées, des choses que je garde jalousement ici.
Je les pointes du doigt et regarde Domino.

"Je sais que tu préfères tâter de la gâchette, mais si jamais tu veux faire dans la découpe, sers-toi."

Il y a deux gobelets métalliques dans le coffre. De l'eau douce s'infiltre contre la paroi nord. On peut récolter l'eau sans trop de soucis. Mais c n'est pas cela qui m'intéresse. C'est la tenue que je garde ici.

Je sors dans un premier temps ce que je vais porter prêt du corps. Et lançant à nouveau un coup d'oeil à Domino, je lui dis:

"Je me demande ce qui est le plus gonflant. Que tu parles, ou que tu aies envie de parler mais ne le fasses pas... Allez, dis..."

Pendant qu'elle commencera à poser les questions qu'elle va me poser, car je sais que ça va tomber, j'enfilerai la tenue que je sors. En tout point semblable à ma tenue d'X-Man, excepté la couleur.
Le jaune est remplacé par du gris, et le bleu par du noir. Je mets donc ce costume, très moulant, ajuste les chaussures, les gants la ceinture... Mais ne porte pas encore le masque...

Cette île est le refuge de pas mal de monstres en tout genre, voleurs, pilleurs, assassins, et pire encore… me retrouver dans un endroit pareil ne m’étonne qu’à moitié et le fait que ce soit Logan qui m’y a emmené m’étonne encore moins. Ces gens à l’extérieur semblent penser que Logan est quelqu’un d’autre, je ne suis peut être pas aussi âgée que Logan mais je ne suis pas née de la dernière pluie.

Alors là… tu as du culot. D’abord, c’est toi qui me fait bien comprendre que je ferais mieux de la fermer afin de ne pas te contrarier davantage et là... tu me demandes de l'ouvrir bien que tu ne montres aucun enthousiasme. Je suis toujours assise sur cette chaise de métal vraiment inconfortable et froide tandis que tu commences à enfiler ta nouvelle tenue. tu aurais très bien pu rester sans vêtements, car entre nous, qui ça pourrait gêner? Je tourne la tête afin de ne pas croiser ton regard car à vrai dire, je n’ai plus envie de parler. Je fixe les parois de la grotte d’où l’eau s’infiltre à plusieurs endroits.

Là, à l’instant j’ai très envie de te tuer. Je ne dois pas être la première personne à désirer ça. Je ne sais pas vraiment si c’est-ce que je souhaite mais là à l’instant ça serait plaisant. Pourquoi? Car tu as souvent tendance à me contrarier et je n’apprécie pas trop ça. Bref, de toute évidence rien ni personne ne peut te vaincre. J’ai bien envie de te coller une balle en plein milieu du front mais encore une fois, avec un peu de chance tu auras juste un mal de crâne supportable.

Ah! Logan! Je te hais. J’ouvre un peu ma combinaison pour être un peu plus à l’aise bien qu’elle le soit même fermée et me lève doucement de la chaise après avoir déposé mes armes sur le bureau en métal qui est arrivé là, dieu sait comment. Je regarde vers le coffre qui contient des armes blanches. Pas du tout mon genre, et tu le sais mieux que personne. Par contre, si tu me dis qu’elles sont en adamentium je pourrais changer d'envie pour tenter de te transpercer avec. Je m’avance dans ta direction et te donne un coup avec mon arme en plein torse. Je te repousse avec violence comme si c’était toi qui t’étais approché de moi et m’attend à recevoir un coup en échange sans quoi je t'enverrai mon poing en plein visage.

- « Imbécile! »

Bien sur que j'ai toute ma tête, inutile de faire cette tête, sache que je contrôle parfaitement la situation. Tu peux appeler ça de la folie ou de l'inconscience ça m'est égal car au fond je suis déjà folle. Ah! Folie quand tu nous tiens, tu ne te rends pas compte des choses que tu nous fait faire!

La brunette me malmène. Cela peut se comprendre après la manière dont je la traite depuis qu'elle est venue à ma rencontre. Cela peut se comprendre, mais rares sont ceux qui m'ont fait ce qu'elle vient de faire et qui sont encore capables de le raconter.

Je sens tellement de choses via mon odorat surdeveloppé. L'air salé, mais pas que cela. Il se dégage quelque chose de Domino. Et je vais simplement relever cela comme suit:

- Ne commence pas ce que tu ne peux terminer... Tu sais très bien comment cela finit quand on se chamaille... Et l'endroit n'est pas propices à ce genre d'activités, dis-je ouvrant les bras pour décrire d'un geste la pièce que nous occupons.

Laissant Domino à ses propres pensées, je vais m'agenouiller devant la malle. Une sorte de recueillement de ma part. Devant ces armes ancestrales, portées par de valeureux héros il y a des siècles. Quelques minutes de silence, gâchées par le bruit des vagues que l'on entend au loin. Puis je me redresse. Je mets alors sur mon visage le masque qui complète mon costume.

Mes yeux sont couverts d'un voile rouge, qui me donne définitivement un aspect animal.

- Ici, je suis simplement "Le Borgne". Une sorte de protecteur de l'île. Mais il y a quelques semaines, durant mon absence, de nouvelles bandes ont investi l'île. Une a commencé à se faire une bonne réputation. Et histoire d'asseoir sa position, La Main, c'est ainsi qu'elle se nomme, a mis la tête du Borgne à prix.

Mes griffes jaillissent, et je les brandis comme des sabres.

- S'ils veulent du sang, je vais leur en donner. Pour les jours à venir, le Borgne n'est plus. Malheureusement pour eux... car maintenant, ils doivent faire face à Wolverine...

Je prends le chemin de la "sortie". Pas trop le choix, y 'en a qu'un. En passant devant Domino, j'ajoute ceci:

- Tu es avec moi, ou t'es là pour empocher le pactole?

Un petit sourire en coin s'affiche, tandis que je reste sur mes gardes. Et toujours en avançant, je dis à mon interlocutrice, qui a ouvert sa combinaison -ce détail ne m'a pas échappé! :

- Éteins en partant.

Et me voici qui m'engouffre dans l'étroit couloir par lequel nous sommes arrivés!

Tu m’agaces Logan. L’envie de terminer ce que je viens de commencer ne manque pas sache le, je n’ai pas peur de ce que tu pourrais me faire… un grain de folie sans doute. Déjà le fait de t’avoir suivit jusqu’ici montre à quel point je suis folle et suicidaire? Non, n’exagérons pas! Si? Bon si vous faites cette tête, je vous laisse le bénéfice du doute!

Tu t’agenouilles devant cette malle et oses me tourner le dos quelques instants… si je pouvais… Ne serait-ce que… Vous voudriez connaître la fin de mes pensées et bien non… suffit de deviner… plusieurs possibilités s’offrent à vous! Bref,…

Tu te retournes un instant plus tard avec un masque assez étrange qui te donne un air encore plus bestial… Bien que tu le sois déjà suffisamment. J’écoute attentivement ton histoire, la bouche légèrement ouverte car je n’ai pas pu dire ce que j’avais envie de dire… tu arrives toujours à me couper dans des moments pareils. La Main… sache que je la connais assez bien ! Tu ne m’apprends pas grand-chose.

Tu prends alors le chemin de la sortie en me demandant si j’étais avec toi ou si j’étais la pour l’argent… L’argent? Quel argent? J’ouvre grand les yeux, jette un œil autour de moi reprend mes armes que j’ai laissé sur le bureau de métal et éteins la lampe à huile avant de courir derrière Logan. Je me faufile à mon tour dans l’étroit passage qui mène ensuite à l’eau.

Nous revoilà mouillé jusqu’aux cuisses, ça valait la peine de se changer Logan tu aurais très bien pu y aller en costume d’Adam c’était tout aussi bien tu sais… puis vu le costume que tu avais avant ils ne t’auraient quand même pas reconnu complètement nu… Enfin… je te rattrape et parle assez vite et assez bruyamment mais dans cette grotte nous sommes seuls.

- « Le pactole? De quoi parles-tu Logan!? Réponds moi! ! En aucun cas-tu ne m’as parlé d’ARGENT! Je veux savoir ne fais le muet et parles ! Logan! silteplait! »

Quand on parle d’argent vous savez que je suis toujours présente et que mon oreille siffle lorsque j’entends ce mot. Le fait qu’il me cache toujours quelque chose m’énerve encore plus mais faut dire que je suis pas mal dans ce genre et il ne fait que me rendre la monnaie de ma pièce puis… NON! Je veux savoir. Sinon, bien sur que je suis avec toi! Tant qu’il y a des gens à tuer, je suis là et tu le sais!

Je ne sais pas combien de temps nous avons passé au sein de mon repère de fortune, mais lorsque nous arrivons à l'air libre, la nuit est noire. Parfaitement noire. Je flaire les environs, et aucune odeur ne parvient jusqu'à moi. Rien d'autre que la mer, et le parfum que porte Domino. Nous sommes vraisemblablement seuls.

Tout en marchant, je réponds à ma partenaire, alors que nous regagnons la rive.

- Un milliard. Ma tête vaut un milliard. Mort ou vif.

Je la connais. Une telle somme lui ferrait tourner la tête, c'est clair. Mais c'est une compagne d'armes fidèle et efficace. Je sais qu'elle ne me trahirait pas, même pour tout ce paquet de blés.

Ma tenue est parfaitement étanche. Je sens le contact de l'eau sans pour autant être mouillé. Ce qui fait que lorsque nous prenons la route pour retourner à la capitale, ni dans mes chaussures, ni dans mon froc, l'eau de mer n'a pu s'inviter.

- Une fois que j'aurai la tête de celui qui veut la mienne, cela devrait calmer le tout. Surtout si ceux qui nous traquaient nous croient morts, et recherchent actuellement le corps du Borgne.

je me suis montré bien plus loquace que depuis le début de soirée. J'espère qu'elle apprécie l'effort à sa juste valeur! A mon tour de poser des questions...

- Au final, je sais pas vraiment pourquoi tu es venue sur Madripoor...

Il fait nuit, je regarde ce ciel, ce ciel qui aussi noir qu’il puisse être laisse transparaître la pleine lune.
Les bruits des vagues et ce calme impassible, je peux presque aimer cet endroit si la compagnie qu’elle m’offrait était un peu plus chaleureuse. Nous marchons maintenant jusqu’à la rive et tu me réponds que ta tête vaut un milliard. J’ouvre grand les yeux, ça fait un sacré paquet d’argent ça un milliard… il y a de quoi s’offrir pas mal de choses et du champagne.

Tu veux pas plutôt que je te livre à la Main, je récupère les 1 milliards et ensuite on tue tout le monde… je pense ça sérieusement… le bon plan non… vu ta tête je préfère même pas ouvrir la bouche pour te proposer mon idée… ça risque de ne pas te plaire même si pour moi cette idée me paraît brillante. Nous voilà maintenant sur cette rive, toujours aussi calme et pas âme qui vive sauf nous, évidemment. Penses-tu rester ici une fois que tu auras la tête de celui qui veut la tienne ou reviendras-tu avec moi.
Tu inverses alors les rôles et me demande pourquoi je suis venue ici.

Je marque un temps de pause, je m’arrête un instant et lui montre d’un signe de bras la plage, le ciel et les falaises avec un sourire en coin.

- « Je passais par là et j’ai trouvé cet endroit magnifique alors je me suis arrêtée… Oh! Et par chance, tu étais là, quelle coïncidence n’est-ce pas? »

Bien sur cette histoire est totalement fausse et complètement stupide puisque je pense t’voir dit que j’étais venue te chercher lorsque je t’ai trouvé assis dans ce bar mais… je n’ai aucune envie de te faire entendre la véritable version de cette histoire et je ne vois pas l’intérêt. J’accélère alors le pas et passe devant toi en étirant les bras vers le ciel après avoir pris une arme dans chaque main.

Quelle histoire lamentable... Je connais des leaders aux yeux rouges qui tirent des rafales optiques plus coincés du fion qui savent tout de même raconter de meilleurs bobards...

Le petit soldat passe devant moi, une arme dans chaque main. Et pendant ce temps je grommèle pour moi-même "La chance, bien évidemment..."

Puis, je ne sais pas ce qui me prend... L'instinct, très certainement... Voir cette femme me passer devant accélérer le pas, lever les bras... Donnerait-elle un signal à d'éventuels snipers planqués? Est-ce que Domino me trahirait pour un milliard de dollars américains? Non, impossible... Mon odorat m'aurait fourvoyé, me laissant croire que la personne qui se tient devant moi est bien celle que je crois... Alors qu'il s'agit d'une métamorphe de ma connaissance qui veut ma perte?

Je me rapproche d'elle, aussi silencieusement que j'en suis capable. En réduisant ainsi la distance entre elle et moi, je réduits les angles de tirs... Et une fois à portée de bras, je la ceinture à la taille et ma plaque à elle, plaçant mon poing fermé contre sa tempe.

- Tu as une seule chance de me prouver que tu es celle que tu dis être. Et crois-moi, j'espère autant que toi que tu vas me convaincre d'ici la prochaine poignée de secondes...

Cet élan paranoïaque n'est pas dans mes habitudes. Mais jamais jusqu'à ce jour, on ne s'en était pris au Borgne sur Madripoor. Pas aussi ouvertement. Et aucun X-Man ne sait réellement qui je suis et où je peux être amené à trainer sur l'île. Je veux bien que Domino puisse faire toujours tourner la chance en sa faveur, mais là, cela serait gros. Sauf si elle parvient à me convaincre.

Mon poing est parfaitement placé pour que d'une pensée, mes griffes jaillissent et transpercent son crâne, si besoin il y a. Toutefois, j'essaie de concentrer mon odorat. Il ne me trompe jamais... Et il me révèle qu'il s'agit bien de Domino... Quelle sale affaire...

Je marche tranquillement devant toi sans me soucier de quoi que ce soit de ta part et malheureusement tu sembles douter de moi ou plutôt de la personne que je peux être. Tu te rapproches de moi, je ne fais pas attention et soudainement, tu te colles contre moi et place ton poing contre ma tempe. Joli. Moi qui pensais que tu avais l’odorat fin. Je place délicatement mon arme contre ton entre-jambe après avoir rangé l’autre et de passer ma seconde main qui se trouve être libre sur ton poing fermé.

- « Logan… Toi, moi sur la voiture de Scott à l’Institut, le jour de son anniversaire d‘ailleurs. On s’ennuyait… Tu veux plus de détail peut-être? »

Il fait nuit, il n’y a que nous ici, du moins pour l’instant. Il y a un léger blanc après ce que je viens de dire mais je ne compte pas t’en dire plus, tu connais très bien l’histoire et tu sauras que je suis bien.. moi-même. Je presse mon arme et prend ton poing dans ma main afin que tu éloignes celle-ci de mon visage. Je me retourne face à toi, toujours en gardant la même distance entre nous sans pour autant enlever mon arme du paquet, sait-on jamais si tu as envie de tenter quelque chose en supposant que ce que je viens de dire ne soit pas assez convainquant.

- « Convaincu? »

Je t’adresse alors un sourire en coin et je revois alors ce masque assez étrange qui te donne un air encore plus bestial, je ne sais pas vraiment dire si j’aime ou pas ton nouveau costume mais tout ce qui est moulant te donne un air gay.

Okay. Je suis convaincu. Je lâche un grognement et me dégage du canon de Domino. Nous sommes seuls. Rectification: nous étions seuls. Je suis certain de capter deux odeurs. Humains. Apeurés. De la poudre. Vieilles armes à feu.

- Suis-moi...

Je cours jusqu'à la lisière de la jungle. Nos tenues noires nous dissimulent facilement. Silencieux, tapis dans l'ombre, nous attendons nos proies. Qui est le chasseur maintenant, hein, loosers?

Je me suis laissé facilement convaincre que Domino est celle qu'elle dit être. elle connait des.. des "détails" que personne d'autre ne peut savoir. Mais bon, je reste sur mes gardes.

Je lui fais signe, elle qui est en position de tir. Si elle a une ouverture, faut qu'elle fasse un carton. Propre, net, précis. Ce soir, c'est un grand carnage, pas d'héroïsme. De la violence à son paroxysme. Je n'étais pas là pour ça, mais, quand on me cherche... Je suis le meilleur dans ma partie...