[Madripoor] Une bonne binouze (PV Domino)

Le chef hausse un sourcil, tandis que les gades qui l'accompagnent révèlent "leurs" pouvoirs... L'un possède une mâchoire, dans le style requin blanc. L'autre porte des genres de petits pics sur le torse. Comme si on lui avait mis un hérisson en guise de pendentif.

- Ma chère, avec un corps comme le votre, même mutante, on est toujours... utile.

Oh oui, il avait des projets pour Domino, mais il est certain que la chère demoiselle ne laisserait pas les choses aller aussi loin.

- Le milliard est bien ici. Mais vous vous doutez forcément que l'on va pas donner une telle somme à quelqu'un de votre... espèce.

Les rangs se resserrent à l'étage. Fort probable que le pactole soit là-haut. Derrière la trois dizaines de mecs armés qui ont leurs joujoux braqués sur Domino. Cela ne va pas être une partie de plaisir...

- Rendez-vous, tranquillement. Donnez-nous le Borgne. Et nous saurons nous montrer... cléments...

Il s'y croit vraiment. Lui et toute sa clique. On entend les bruits des armes qui se mettent en place. Pour nous aligner, faire un carton. On ne sait même pas avec quoi ils vont nous plomber...

Nous sommes à T moins sept minutes avant que Logan ne revienne à lui.

Non mais pour qui il se prend, personne ne m’approche sans mon consentement et encore moins un monstre comme lui. Non mais franchement qui peut être assez cinglé pour se faire… je ne trouve même pas de mots pour décrire ceci. L’autre avec sa gueule de requin est pas mal non plus, je ne peux m’empêcher de laisser échapper une grimace signifiant le dégout en le voyant.

- « Une gueule d’amour. »

Lorsqu’il confirme que le milliard est bien ici, j’ai un léger sourire qui apparaît sur mon visage et mes yeux s’illuminent d’un coup. Il m’en faut pas des masses, voyez par vous-même. Par contre, il me propose de me rendre, non mais il est sérieux… Je pense pas qu’il sait qui nous sommes vraiment. Je me met à pouffer de rire en prenant mes deux Colts en main et en m’adressant à mon interlocuteur encore une fois.

- « Vous rendez vous, et je vous promet que vous ne souffrirais pas. »

J’hausse les épaules et fonce sur l’oiseau atrophié tout en tirant sur le balcon d’acier qui surplombe la salle et à la fin du chargeur celui-ci lâche. Ils me tirent tous dessus et je pense que Logan ne sera pas épargné non plus. J’attrape l’emplumé et m’en sert comme bouclier, j’espère qu’il n’a pas d’autres faces cachées

Tout le premier étage s'affale. Dans un fracas mêlant métal et béton, une bonne partie de nos opposant est HS. En revanche, pour ceux qui restent, ils continuent à faire feu. Il ne s'agit pas de balles ordinaires, mais de petites lames de rasoir. Longues d'environ sept centimètres, celles-ci sont propulsées avec assez de force pour se planter dans le béton comme dans du beurre.

Le cadavre du Borgne en est truffé d'une vingtaine. Pour ce qui est de l'argent, il est "resté" à l'étage. Coffre-fort mural on dirait.

Bien que faisant feu sur Domino, les agents tentent de ne pas toucher leur chef, qui ordonne un cessez-le-feu. Ordre auquel tous obéissent. Il saisit alors Dom' par la taille avec sa paire de bras en plus et la ceinture aussi fort que possible.

- Tu sais, ces yeux rouges que j'arbore si fièrement? Ils permettent de faire sauter n'importe quoi d'un simple regard. Quand nous les avons extraits de son ancien... Propriétaire, ils continuaient d'agir. Mais sans le contrôle du possesseur, tout saute, sans possibilité d'y échapper.

Et le voici qui se met à battre des ailes, et à décoller, toujours en tenant Domino. Ils sont à plusieurs mètres du sol. Il utilise ses autres bras pour la saisir par les poignets, afin de ne pas se prendre de balle à bout portant.

- Certaine de ne pas vouloir devenir ma... chose personnelle? C'est vrai quoi, vous les mutants, êtes les esclaves de l'avenir, prêts à servir la troisième espèce...

Il ne reste pas plus de quatre minutes avant que le Grand Méchant Logan ne finisse sa sieste...

J’avais pensé à tout sauf à ça… non mais franchement plusieurs paires de bras, j’aurais préféré … non laissez tombé, cherchez même pas à savoir à quoi je pensais à l’instant c’est inhumain. Il me fait décollé à quelques mètres du sol et me saisit par les poignets me faisant une dernière proposition. Personne ne tire, le cesser le feu à fonctionner.

- « Je préférais le milliard de dollars si c’est pas trop demandé. »

Ouais… jusqu’au bout. Il me reste néanmoins une arme secrète… tu vas prendre ton pied ahahah. Non mais étant donné qu’il fait exploser les choses d’un simple regard, je lui donne un coup de pied dans l’estomac afin d’avoir assez de force pour lui taper dans la mâchoire avec l’autre pied. Ainsi, c’est le plafond qu’il fait exploser et qui s’effondre sur nous. Je sais, pas très futé ce coup là mais c’était ça ou c’était moi qui me faisait réduire en bouillie. Je retombe tant bien que mal sur le sol tentant de me protéger des débris qui nous tombent dessus. Je pense pas qu’il ait pu avoir son compte mais ça le retardera. Je me suis pris des débris mais ça va, je n’en mourrais pas. J’attrape deux balles que je lance dans la direction des tireurs et ne rate pas mon coup. Balles à fumigène nananèreuh.

Je m’extirpe des débris avec difficultés, je l’admet et me dirige vers Logan pour lui foutre quelque tape sur le visage et lui enlever le sabre qu’il a dans le cœur.. Ouais je sais plus si je devais l’enlever ou pas.
J’entends alors l’homme papillon.. Papillon? Ouais des ailes et plusieurs paires de bras ça va pas me faire penser à un moineau bref, il se relève lui aussi mais je pense pas qu’il soit très ravi.

- « Fini de roupiller, réveille toi ! . »

C'est dans une forte inspiration que je reprends connaissance. Suivi d'un cri de douleur, mêlant rage et hargne. Je me fous de savoir où l'on est. Deux choses comptent: Domino en vie, et le fric. Tout le reste, je dézingue!

Je me relève, mais je titube un max... Qu'est-ce... De mon corps s'extirpent des genres de lames... C'est quoi ce bazar?

- Dom', tout va bien? Qu'est-ce que tu as appris?

Oui, j'essaie de glaner encore quelques informations. Juste avant de me jeter sur... Un mutant? Le mec a un hérisson à la place des poils du torse. Et des armes à feu dirigées vers moi. Donc ennemi. Donc je lui tranche les mains. Les deux. Rien à foutre qu'il soit mutant... On est là pour arrêter le massacre. En en faisant un encore plus gros.

Des gens se jettent sur moi... Humains? On dirait oui, ils me cognent avec leurs petits poings... Y a déjà pas mal de monde K.O. J'en ajoute au total. Depuis la mêlée dans laquelle je suis, j'hurle:

- Tout est okay?

La rage, la laisser parler. Etre... Moi. Pas d'héroïsme. Pas de gens à sauver dans l'instant. Juste mes griffes. Moi. Et des litres de sang.

Il se relève, me demande ce que j’ai appris quand l’homme hérisson se jette sur lui. Je me retrouve debout, seule et derrière le mec avec la gueule de poisson pose ses deux mains sur mes épaules et les presse avec force. Non mais oh! Je me retourne et lui colle une balle de mon Beretta ce qui lui fait exploser la gueule, il en avait déjà une grand mais là, il bat tout les records.

J’entends Logan qui me demande si je vais bien, il se fait du soucis pour les autres maintenant. Faut lui planter plus souvent une lame du genre dans le cœur. Il ne reste plus grand monde, je tire dans le tas qui se trouve en plein dans les fumigènes jusqu’à ce que je n’entende plus tirer mais je reçois néanmoins une lame dans la jambe que j’enlève et renvoie avec force dans l’œil de son expéditeur.

Il y a tellement de bruit que j’en oublie le fou furieux qui se dirige vers moi l’air furax. Il est encore temps de marchander? Je ne pense pas, alors du coup, faut lui crever les yeux. Enfin le tuer tout court c’est bien aussi car même sans son aide je n’aurais aucun mal à trouver l’emplacement de l’argent.

- « Tu tiens encore debout?  »

Deux contre une quarantaine. Et on éventre leur rang comme de véritables bouchers. Nous avons cet amour du massacre profondément ancré en nous. Ce n'est pas une tare, ni même incompatible avec l'idéal de Charles. Nous sommes ce que nous sommes. Ce que la société a fait de nous. Ce dont elle a besoin. J’attrape un gars par la gorge. Un des rares qui tienne encore debout, et dont e corps n'est pas amputé d'un membre ou criblé de balles. Rien de bien méchant lui arrivera s'il parle.

- Si dans quinze secondes je sais pas tout ce que j'ai à savoir sur ce lieux et la Main, je te fais regretter de pas être déjà mort...

Et là, j'apprends tout. "La Main" est une déformation de "U-Men". Leur manie de s'approprier les organes des mutants pour obtenir leurs pouvoirs. Leur envie d'acquérir mes griffes indestructibles...

Et surtout... Le milliard. C'est un milliard de dollars singapouriens. Cela fait donc un peu plus de huit cent millions de dollars américains. Cela réduit déjà de deux cent millions ce que l'on avait prévu.

- Donc, vous vouliez mes griffes en vous?

Le regard que je lance à cet homme est d'une noirceur indescriptible. Heureusement que je porte un bandeau qui atténue cela. Quoi que, le pauvre bougre n'est pas vraiment verni, puisque je réalise son souhait, plongeant profondément mes griffes dans son abdomen.

Le projet que j'ai prend de plus en plus forme dans mon esprit. C'est fou ça, penser à son avenir en pleine fusillade... Le corps inconscient tombe à mes genoux. Il se vide de son sang... Bordel, si Chuck savait... Boah, il a ses propres squelettes dans son placard...

De son coté, le chef de tout ce fourbi décolle à nouveau... Il est en piteux état. Son regard se porte sur l'ensemble de la pièce, mais il fixe un point en particulier. Qui explose. Inutile de préciser qu'une pluie de billets tombe à l'intérieur du hangar...

Rhola, j'en connais une qui va être on ne peut plus furax...

Pendant que Logan s’occupe des autres en prenant un vilain plaisir à les faire souffrir, mon regard reste figé sur l’autre affreux qui prend son envol afin d’avoir une meilleure vue sur l’ensemble du bâtiment. Il fixe alors un endroit bien précis se trouvant dans un mur et là, j’entends une explosion et constate qu’il pleut des billets verts. J’en attrape un en tendant la main.

- « Mais tu vas nous em****** jusqu’au bout toi!  »

Je vise alors le plafond, du moins ce qu’il en reste et vide mes chargeurs jusqu’à ce que l’entièreté lui tombe encore sur la gueule et lorsqu’il se trouve au sol, je tire une dernière balle dans sa tête. Son squelette est pas fait d’adamentium. Je me retourne vers Logan et hausse les épaules en soupirant. On peut toujours ramasser ce qu’il reste mais ça va pas m’aider à me sentir moins en rogne. Je constate que j’ai plus du tout de chargeur et que si d’autres gars se pointe je devrais faire avec les moyens du bord..

- « C’est fini? Ou ton sixième sens est toujours en alerte? »

C’est dit sur un ton sec car je suis de mauvais poil. Tout ça pour rien… Faut bien que je me venge sur quelqu’un. L’endroit ressemble à un immense tas de ruines maintenant, bien que les murs tiennent encore debout ça ne dura pas. Il y avait pas mal d’hommes et de femmes ici. Je ne comprend toujours pas pourquoi ils faisaient ça.

En même temps que l’amas de poussière et de billets verts, la pression retombe. Le peu de personne encore en vie lorsque nous terminons cet affrontement surréaliste a pris la fuite. Domino et moi nous retrouvons donc seuls au milieu des cadavres... Des morts qui ont succombé ici à la fureur de mes griffes, aux balles de ma partenaire. Jamais, jamais, le professeur ne tolèrerait que nous agissions de la sorte. Même en sachant ce que ces... monstres, faisaient à nos semblables.

Snikt.

Mes griffes retournent à leur place, bien au chaud, à l'intérieur de mes avant-bras. Tout en les rétractant, j'entame une marche silencieuse vers l'un des corps sans vie qui git devant moi. Je m'agenouille prêt de cette personne dont je ne peux que deviner la silhouette, tant elle est camouflée par divers protections, casque, et autres harnachements. Qui s'avérèrent bien inutiles face à nous. Je prends une grande bouffée d'oxygène, et expire bruyamment.

"C'est bon, nous sommes seuls" dis-je simplement. Dom' allait pouvoir relâcher la pression... Pour ma part, je ramassais quelques billets. Les rares à ne pas avoir été consumés, déchirés ou je ne sais quoi d'autre. Sur tout cet argent, obtenue grâce aux opérations illégales faites à partir de donneurs non-consentant mutants, il ne restait quasiment rien. Pas suffisamment pour monter mon projet de bout en bout. Je devais donc me rabattre sur le plan B. Même si, pour l'instant, ce n'est plus ce qui me préoccupe..

Je me redresse silencieusement, toujours la petite liasse de billets en main. Il doit certainement y avoir encore des billets en bon état par-ci par-là, mais clairement: je n'ai pas envie de faire de la chasse au trésor. Je me tourne alors vers Domino, et agite les bouts de papiers verdâtres.

"Il y a des choses dont je dois te parler..." Mon air est grave et sérieux. Plus qu'à l'accoutumée. Mais se dessine discrètement un petite sourire, qui déforme alors ce visage fermé que j'arbore. "On se fait ça dans un établissement de luxe autour d'une bonne bouteille?", demandais-je alors sans trop espérer une réponse plus qu'une autre. Même si on touche pas le milliard de dollars singapourien, y a de quoi faire une très bonne sauterie. Surtout si l'on est que deux à y participer...

En revanche, une chose est certaine. Le projet que j'ai, il faut qu'elle en fasse partie. Que je lui en touche deux mots. Absolument inévitable.

C'est tout, aucune vague de "super" soldats supplémentaire. Dommage, mais cette histoire n'est sans doute pas terminée. Si des humains sont assez fous pour ça, ceux ci ne doivent pas être les seuls. Ils ne sont jamais seuls pour ce genre de choses.

Mes yeux vers le cadavre gisant du coupable, ma main droit qui serre les quelques billets restant. Autant vous dire, que je suis très en colère et assez déçue. Je prend une grande inspiration et ramasse les quelques billets restants. Logan range ses griffes, cela signifie qu’on est enfin seul, et il ne tarde pas à me le faire comprendre.

Je le vois, faire comme moi après avoir regardé d’un peu plus prêt une des personnes inertes sur le sol. Il ramasse quelques billets et les agite dans ma direction en me signalant qu’il a des choses importantes à me dire. Lesquelles me dis-je, mais pas un mot ne sort de ma bouche, mes yeux sont rivés sur ces petits billets.

Un sourire vient se poser sur les lèvres de Logan ce que je remarque immédiatement avant qu’il me fasse sa proposition. Je souris à mon tour et agite les billets que je possède moi-même et que je tiens dans ma main droite.

- « J’opterais plutôt pour un établissement de luxe avec la bouteille. »

Allons-y, parle moi, dis moi ce que tu as à me dire autour de cette bouteille. Nous verrons pour la suite.
Je sors du bâtiment, le véhicule est toujours là et intacte. Nous devons être en début d’après midi ou en plein milieu. Je m’appuie sur le capot de la voiture en attendant.

Elle part devant, et mes yeux ne la quitte pas jusqu'à ce qu'elle sorte complètement de mon champ de vision. Ce qui arrive un peu trop rapidement à mon gout. Par la suite, je jette un dernier coup d’œil à ce champ de bataille. Bataille que nous avons remporté. Mais cela ne veut pas dire que la Guerre sera des plus simples. La branche madripoorienne de ce mouvement est jeune. Les membres ne sont pas encore certaines de ce qu'ils veulent faire. Des pouvoirs qu'ils veulent obtenir. Pour preuve, nous n'avons affronté qu'une demi-douzaine d'êtres issus de cette troisième espèce.

C'est pour cela que mon action sera justifiée. Mais nous y reviendrons plus tard. Mes bottes frappent le sol tandis que j'emprunte le même chemin que Domino quelques instants avant moi. Le temps que mes yeux se réhabituent à la lumière du jour, je suis comme... aveugle. Aveugle, mais pas coupé du monde. Cela ne dure qu'environ deux secondes, mais durant ces deux secondes, mes autres sens se mettent à carburer pour pallier à la déficience de ma vue. Mon odorat, qui capte dans l'air le parfum que porte la petite brune qui aura fait un sacré carton ce soir... Mon ouïe, qui entend au loin le mouvement des vagues... Mon sens du gout, qui distingue très clairement la salinité de l'air...

Ma vue revient enfin, et je retire mon bandeau. Je rejoints Dom', qui est appuyée sur le capot de la voiture. Une fois arrivé à ses cotés, je pose ma liasse de billet sur le véhicule. Véhicule que personne n'aura utilisé pour prendre la fuite? Rha... Ils veulent dominer la planète, affronter des mutants, et ils ne sont pas capables de forcer une serrure et de faire démarrer une caisse. Loosers.

Je m'accoude à notre moyen de locomotion, tournant donc le dos à cette machine de guerre. Je profite du panorama. C'est pas moche ici, si l'on fait abstraction de l’entrepôt, des flaques de sang...

- Tu t'sens comment?

Ouaip, ça vaut le coup de demander, non? Car si elle n'est pas en état de m'écouter une fois que nous serons là où nous irons... Puis bon, elle aurait peut-être pu y rester. Moi pas. Ces clampins n'avaient pas en eux les tripes pour me vider des miennes. Le Borgne fera le mort quelques temps avant de revenir botter quelques culs...

Je suis toujours appuyée contre le véhicule, les yeux rivés sur la bâtisse en ruine et maintenant pratiquement déserte. Quelques minutes passent avant que tu ne me rejoignes à l’extérieur. Une fois dehors, tu t’arrêtes un instant, sans doute la différence de luminosité qui doit s’en prendre à tes yeux sensibles. Tu te rapproches enfin, et t’appuies à ton tour sur ce véhicule afin de me demander comment je me sens. Quelle question… je me sens comme un enfant à qui on enlève sa tétine alors qu’il l’avait en main… oui, toujours se goût amer au travers de la gorge qui vient du fait que l’argent était juste là et qu’en une seconde tout a volé en éclat sous nos yeux.

- « Je vais bien. »

Je regarde moi aussi le paysage qui s’offre à nous, faut dire qu’au petit matin lorsqu’il faisait encore fort sombre, j’ai pas forcément eut l’occasion d’admirer le décor mais là, ça en vaut peut bien la peine. Je ne dis pas un mot, je me contente de regarder ce qui nous entoure quand d’un coup, je tape sur ton épaule avec mon poing et t’adresse un sourire.

- « Bon! Et cette bouteille?! »

Je te regarde et pose ensuite mon regard sur le véhicule, je monte à l’intérieur et constate qu’il y a encore assez de carburant pour faire quelques kilomètres, bonne chose, on évitera donc de marcher dans la cambrousse chose qui n’a pas tendance à me déplaire mais qui là, n’est pas propice à mon humeur, je préférais donc me déplacer sans trop d’effort. Puis, question d’effort, on s’est bien donné là tout à l’heure, on a donc droit à quelques minutes de repos après quoi,… je ne sais pas. Je suis venue pour te ramener mais tu sembles avoir d’autres projets, et d’autres choses à faire, je sens que mon séjour avec toi va peut être s’allonger un peu. Je pose les mains sur le volant et te fais signe de t’installer sur le siège passager d’un signe de la main.

Le soleil tape fort aujourd'hui. Assez pour que les oiseaux, et je ne parle pas des oiseaux qui vivent sur le rivage, gazouillent. Ce genre de témoignage de Dame nature est éloquent: elle aime ce que l'on fait! J'essaie de m'en convaincre, mais nous sommes le mal nécessaire à l’avènement du bien.

Je monte à mon tour dans le véhicule. J'attache ma ceinture. Non pas que je n'ai pas confiance en la conduite de Domino, mais, bien que nous soyons dans un état où le crime fait loi... On peut se prendre une prune de la part d'un "policier" trop zélé, et déjà que sur un milliard, il nous reste quasiment rien... C'est rare, mais ça existe. Des gens qui pensent pouvoir changer un lieu, un état entier, si petit soit-il, par la simple force de leur volonté. J'm'égare...

- Dom'... Cela te dirait de rejoindre une équipe où tes dons seraient employés à plein potentiel?

J'amorce le truc comme ça. Pas de fioritures, pas de "je tourne autour du pot". Non, faut que les choses soient on ne peut plus claires pour qu'elle comprenne bien dans quoi elle va s'engager.

- Et quand je parle de tes dons, je ne parle pas de ta descente de bouteilles... Le monde a besoin de héros. Et pour ça, il y a les X-Men. Mais le monde a aussi besoin de gens qui feront ce que les X-Men ne feront jamais, des gens qui iront là où les X-Men ne pourront jamais aller.

Je regarde la route. Expliquer ma vision des choses n'est pas un truc que je fais souvent. Et encore moins en compagnie d'une personne comme elle.

- Par certains cotés, on se ressemble. On a en nous, non seulement la capacité, mais aussi et surtout la volonté de tuer. Et nous ne sommes pas les seuls au sein de l'Institut. Je souhaiterai que tu réfléchisse à la possibilité de monter une équipe, dans le plus grand secret. Une équipe de mutants, membres de l'Institut de préférence, et triés sur le volet. Une équipe qui possède en elle la force de faire ce qu'il faut faire.

Je sais que cela peut paraitre ambigüe comme discours. Que cela pourrait même s’apparenter aux idées de Magnéto, ou sembler pire. Mais je sais que le monde à besoin de ce genre d’antihéros pour continuer de tourner. Ce que nous venons de vivre elle et moi en est la preuve. La voiture roule, suivant la direction pré-enregistrée, qui nous conduira à un petit hôtel bien sympa, bien cher, bien rempli de bonnes bouteilles. J'ai commencé la discussion ici, mais elle continuera, je l'espère, dans la chambre, un verre (une bouteille???) à la main...

Une fois installée coté conducteur, une fois que tu as posé tes fesses sur l’autre siège et refermer la portière, j’insère les clés et démarre vers la destination enregistrée au préalable dans le GPS. Destination qui est pour moi inconnue.

Toujours quelque peu frustrée par la tournure qu’a pris les choses, je ne parle pas des masses. Cependant, une chose encore me perturbe l’esprit, la façon dont tu m’a devoir me parler de quelque chose, façon qui attise ma curiosité car cela semblait très important, tout autant que cette bouteille qui nous attend. Quelques secondes de silence.

Je ne dis rien, je sais que tu vas continuer. Tu me poses alors cette question étrange. J’avais raison, pas besoin de te tirer les vers du nez. Je t’écoute tout en haussant un sourcil car je ne m’attendais pas à avoir cette conversation avec toi.

- « Ou veux-tu en venir? »

Se rendre là ou les autres ne le pourront jamais, faire ce qu’ils ne sont pas capable de faire. Logan, je ne comprend pas, éclaire moi, je suis perdue. Tu sous entend vouloir former une nouvelle équipe ? Je roule toujours ayant déjà oublié le milliard de dollars. L’idée de monter une équipe avec d’autres personnes qui comme nous, sont capable de tuer, me tente.

J’acquiesce d’un signe de tête mais n’en dis pas plus. Nous sommes bientôt arrivés, j’espère que tu ne comptes pas uniquement me parler de tes projets toute la nuit car moi les miens, sont légèrement différents pour ce soir. Je me stationne en face de la porte d’entrée, je descend de celui-ci, prenant mes armes avec tout en prenant soin de les dissimuler au mieux sont ma veste.

Voila, la route fut... calme. D'autant plus si l'on prend en considérations les péripéties que nous venons de vivre. Nous roulons encore, quand je fournis un premier élément de réponse à Domino, qui semble quelque peu intriguée par le discours que je tiens.

- Une équipe clandestine, faite de gens... comme nous.

La formule était simpliste, mais ne pouvait être plus explicite. Avec une équipe entièrement composée d'être possédant dans le sang le gène du meurtrier, les défenseurs du bien que nous sommes pourront enfin agir à une plus grande échelle. Bien évidemment, il faudra qu'en aucun cas, cette équipe non-"officielle" soit reliée de près ou de loin à l'Institut, aux X-Men, à Charles... Cela ruinerait les efforts de paix que tous, nous y compris, fournissons.

Nous arrivons donc devant l'établissement où nous allons passé un certain temps, voir un temps certain. Bref, quoi qu'il en soit, nous descendons du véhicule. Je regarde la brunette cacher son artillerie, alors qu'ici, la clé du bon fonctionnement de tout le fourbi c'est "Je vois rien, je dis rien, j'entends rien. Au final, je ne sais rien." On ne pose aucune question, y a juste à allonger la monnaie.

Chose que l'on fait cash quand on arrive dans l'entrée. Le gars n'est même pas surpris de voir une mutante et un gars couvert de sang. Pas le mien, c'est clair... Puis bon, faut voir la tronche des autres... Un numéro de chambre, un code. Et nous voila en chemin pour la "chambre". Malgré l'aspect simple, voir presque miteux des couloirs, les lieux qu'il est possible de louer ici sont d'une splendeur à couper le souffle.

Et on en a la confirmation quand je tape le code nous permettant d'accéder à notre suite. Ah ben, vu ce que je lui ai laissé comme biftons, le minimum, c'était ça. Grande chambre, salle d'eau séparée, très modernes, avec des petites décorations dans le style asiatique. Un réfrigérateur plein. Here we are...

- T'en dis quoi?

Ma question pouvait porter est sur la chambre, et sur l'idée de monter cette équipe spéciale... Une réponse pour le premier sujet comme le second me satisfera. A voir si mon attitude grincheuse, adaptée pour la non-réponse, a déteint sur Domino...

Une équipe clandestine, tu me demandes de quitter l’Institut? Tout n’est pas encore très clair dans ma tête. Tout se passe si vite, nous entrons dans cet établissement pas si mal que ça, l’homme nous file une clé et un numéro en échange du fric. Aucune question, pas un mot supplémentaire n’est échangé, je me contente de te suivre jusqu’à cette pièce.

Lorsque tu tapes le code afin que nous puissions entrer dans cette suite, je ne peux m’empêcher de passer ma tête par-dessus ton épaule par simple curiosité et car je suis assez impatiente. C’est vraiment pas mal, on en a eut pour notre fric, enfin… notre… leur fric serait plus correcte. Je n’entend pas tout de suite ta question, du moins, elle ne m’interpelé pas tout de suite, je regarde à gauche à droite, jette un œil dans la salle de bain et à la déco avant de revenir dans ta direction et me placer en face de toi.

- « Ce que j’en pense? »

J’adhère. J’ouvre ma combinaison délicatement, la laissant tomber à mes pieds et jette mes sous vêtements sur toi avant de filer dans la salle de bain, un sourire en coin. Bien évidemment, je ferme la porte et me laisse barboter une vingtaine de minutes dans un bain bien chaud ou je n’ai pas lésiner sur le savon qui à débordé et qui recouvre une partie du sol de la salle de bain.

Et la voila qui disparait dans la salle de bain. Ne me laissant comme réponse que ma propre question. Et une vision qui mettrait en émoi bien des damoiseaux. Mais moi, je boxe pas dans cette catégorie. C'est plus du genre à éveiller une certaine facette de ma bestialité que... Bref!

Bah, je me dirige vers le robinet d'eau présent dans la "suite", histoire de me débarbouiller le maximum. Je trempe mon visage, le haut de mon corps dévêtu, plus simple pour enlever les traces de sang. Je parle fort, et de manière audible, afin que Dom' m'entende depuis la salle de bain.

- Je parle de la chambre, dans un premier temps. Et de mon idée. Je veux pas qu'on change radicalement de vie, que l'on devienne des fugitifs ou quoi... On reste à l'Institut, on bosse toujours avec les X-Men, mais cette... Force mutante que je souhaite créer... Cela sera un peu notre exutoire... Notre possibilité d'assouvir certaines pulsions sans mettre en péril l'avenir de l'école.

Moi, parler à une porte, ça me gave. Puis en plus, cela fait un moment qu'elle squatte la salle de bain. Je cherche ma pas à savoir si le verrou ferme la porte ou non avant d'agir. Je sors une griffe, celle du milieu, et fends l'espace entre la porte et le montant du mur. Bien plus efficace que n'importe quelle trombone pour crocheter une serrure!

Je pose mes yeux sur elle, alors que je m'appuie contre l'un des montants de la porte avec mon coude.

- Tu me laisses la place ou je dois me la faire moi-même?

Je dis cela avec un regard mêlant bestialité et fougue. Toutefois, je ne perds pas de vue l'idée d'obtenir une réponse de Domino. Et je pense ici à mon idée de force spéciale... D'X-Force... Pour le reste: hé!

La porte fermée, mes vêtements dans un coin de la pièce, je suis allongée dans cette immense baignoire. L’eau est encore bien chaude, je penche la tête en arrière passant mes bras sur les bord de la baignoire écoutant ce que tu es en train de dire à travers les murs très peu épais de cette magnifique salle de bain. Il te faut peu de temps pour faire ton entrée et t’approcher de moi. Je prend de la mousse dans le creux de mes mains et souffle afin que celle-ci vienne sur toi.

- « T'as pensé au vieux? »

Créer une petite bande à part, et exécuter toutes les tâches un peu plus délicate ça me botte mais on ne pourra pas faire sans que Xavier soit au courant, faut donc qu’il soit d’accord aussi, du moins je crois.
Puis, j’ai l’impression que t’as déjà prévu ça depuis un petit moment, ça doit pas être une idée tout fraichement sortie de ta tête, t’as bien dû y réfléchir.

Je ne me pousse pas, pas besoin de te faire de la place, la baignoire est assez grande pour accueillir un gars comme toi. Assez solide ça je sais pas, y a plus qu’à pour constater. J’ai pas vu s’il y avait un mini bar, je suppose que oui, dans une suite comme celle-ci ça serait vraiment con qu’il n’y ait pas de bar, une bonne bouteille de champagne? Enfin, on se contentera de prendre ce qu’il y a puisqu’on a donné tout le fric pour payer la chambre.

La question que pose Domino a le mérite d'exister. Comment cacher une si vaste opération, allant à l'encontre même de la vision des choses du plus grand télépathe de la planète. Cela pourrait être un premier critère de sélection... Ne prendre que des personnes capables d'enfouir les pensées au plus profond de soi, histoire que rien ne filtre...

J'essuie la mousse que j'ai sur moi avant de ressortir de la salle de bain. Car il était question d'une bouteille! Il serait important de ne pas l'oublier... Tout est présent dans le mini-bar, et je me sers. Je prends la première chose qui me passe sous la main puis retourne à la salle de bain. Je dépose la bouteille sur le rebord de la baignoire avant de m'y plonger à mon tour, assis à l'opposé de Domino, juste après avoir jeté mes fringues sur le tas de ses propres vêtements.

- Pour Charles, ne t'en fais pas. Il a une éthique qui l'empêche de farfouiller l'esprit des gens sans leur accord. Puis bon... Au fond de lui, il sait qu'une telle force est nécessaire, il a simplement peur que son image lisse d'éminent professeur ne soit entachée de meurtres et autres massacres. Mais ce n'est pas un problème pour moi...

Ma main gauche, sous l'eau pianote contre la paroi de la baignoire jusqu'à atteindre l'une des jambes de Dom'...

- On commencera en équipe réduite. Pas plus de cinq... Si on arrive déjà à trouver autant de membres...

Mon regard se plonge dans le tien, chère Domino. Il est temps que l'on s'adonne aux choses que l'on fait aussi bien que la baston... La beuverie et le corps à corps...